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Flammarion
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Thérèse de Lisieux, une vie d'amour
Jean Chalon
- Flammarion
- Grandes biographies
- 13 Mars 2013
- 9782081303416
Grande épistolière, poète, auteur de pièces de théâtre dont une remarquable Jeanne d'Arc accomplissant, peintre de fleurs, sainte Thérèse de Lisieux est, comme le fait remarquer dédaigneusement l'une de ses compagnes du carmel, "une artiste". C'est surtout ce que l'on appellerait aujourd'hui une marginale, qui, pendant toute sa brève existence -Thérèse Martin naît à Alençon en janvier 1873 et meurt à Lisieux en septembre 1897-, sera sans cesse montrée du doigt. Sa beauté, son hypersensibilité en font d'emblée une femme à part. A l'Abbaye où elle est écolière comme au carmel où elle est considérée comme une incapable, Thérèse paie cher sa différence, qu'elle explique ainsi : "Mon excuse, c'est que je suis une enfant".
Grâce au ciel, elle gardera toujours l'esprit d'enfance dans lequel elle puisera l'inspiration de sa fameuse "petite voie" et sa volonté déclarée de devenir une sainte en menant une vie d'amour.
Cette fille de feu aurait du vivre en Espagne, du temps de Thérèse d'Avila et Jean de la Croix, qu'elle rejoint dans leurs plus sublimes élans. En son époque ravagée par la peur du péché mortel et la terreur de la damnation éternelle, Thérèse apporte l'apaisement d'un espoir en l'infinie miséricorde de Dieu...
Jean Chalon
Couverture : Thérèse en 1888 ©cerf, loose, 1991
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La vie de ma chère Natalie Barney est une suite ininterrompue de grandes amours. Car la séduction, la vraie, ignore les méfaits de l'âge. Et depuis sa naissance, le 31 octobre 1872, Natalie n'a pas cessé de séduire et de faire naître les oeuvres les plus diverses des passions qu'inspiraient sa beauté, son esprit, sa personnalité de femme libre en un temps où les femmes l'étaient si peu. Pour elle, Liane de Pougy écrit son roman Idylle saphique, Renée Vivien compose ses meilleurs poèmes et Romaine Brooks ses meilleurs portraits. Remy de Gourmont lui adresse ses Lettres à l'Amazone.
mais l'Amazone ne s'est pas contentée d'être une muse. Elle est l'auteur de livres de souvenirs, Souvenirs indiscrets, Traits et portraits, Aventures de l'esprit, qui appartiennent à l'histoire littéraire de notre siècle, comme son salon qu'elle a tenu à Paris, au 20 rue Jacob, de 1910 à 1970, et où elle a reçu ses amis qui se nommaient Anatole France, Paul Valéry, Colette, Pierre Louÿs, Paul Morand, Gertrude Stein, Milosz ou Max Jacob.
Le 29 juillet 1963, dans une lettre, Marguerite Yourcenar déclare à Natalie Barney : " Je me suis dit que vous aviez eu la chance de vivre à une époque où la notion de plaisir restait une notion civilisatrice (elle ne l'est plus aujourd'hui)." Cette notion a marqué l'existence de l'Amazone qui, m'ayant choisi pour confident, m'avouait sereinement à l'automne 1963 : "Je crois ne m'être jamais approchée d'un être sans lui faire du bien". Elle me répétait aussi : "Mieux vaut passer sa vie à se créer soi-même qu'à procréer." Cette biographie en forme de témoignage apporte de multiples preuves à ces deux affirmations.
Jean Chalon.
Couverture : Natalie Clifford Barney à dix-huit ans. Collection de l'auteur. -
Courtisane, princesse puis sainte, Liane de Pougy a vécu trois déstins en un seul. C'est pour expliquer ce triple itinéraire que j'ai écrit sa biographie, la première...
Considéeée par Edmont de Goncourt comme "la plus jolie femme de son siècle", Liane de Pougy qui naît en 1869 et meurt en 1950, traverse l'Europe en suscitant de folles passions. Cette courtisane a pour adorateurs Charles de Mac Mahon, Roman Potocki, Maurice de Rotschild, tant d'autres encore qui portaient des noms illustres. Mais Liane ne saurait se contenter d'exploits galants avec les hommes, ou avec les femmes: elle est également l'auteur de romans comme Idylle saphique ou de remarquables mémoires comme Mes cahiers bleus, ouvrages qui sont autant de reflets de sa parfaite bisexualité.
Reine du demi-monde, Liane devient par son mariage, en 1910, avec le prince roumain Georges Ghika, une authentique princesse. Elle se consacre alors aux petits jeux de la tendresse avec, par exemple, Nathalie Barney, et au grand jeu de l'amitié avec Jean Cocteau, Max Jacob, Reynaldo Hahn, Marcel Proust (qui prête à son Odette certaines manies de Liane) et Colette (Léa, dans Chéri, doit beaucoup à Liane).
A la mort de son époux, en 1945, Liane de Pougy trouve enfin une conquête à sa mesure: Dieu. Son confesseur, le Père Rzewuski m'avait assuré que sa patiente, entrée dans le Tiers Ordre de saint Dominique, était très proche de la sainteté".
Couverture: Photo: Alexandre Ghika
Photo: Karl Lagerfeld -
Colette, l'éternelle apprentie
Jean Chalon
- Flammarion
- Grandes biographies
- 13 Mars 2013
- 9782081302037
Eternelle apprentie, Colette essaie, sa vie durant, de transformer ses prisons éphémères en paradis provisoires. L'art qui consiste à changer une prison en paradis, c'est celui qu'elle enseigne à travers son oeuvre où se reflète son existence. De sa naissance à Saint-Sauveur-en-Puisaye en 1873, à sa mort à Paris en 1954, Colette n'a pas cessé d'apprendre.À regarder le monde sous la direction de Sido, sa mère. À écrire sous la férule, moins dure qu'on ne l'a prétendu, de son premier mari Willy. À éviter les pièges de la politique et de la mondanité, en compagnie de son deuxième époux, Henry de Jouvenel. À partager "ces plaisirs que l'on nomme, à la légère, physiques" avec son troisième compagnon, Maurice Goudeket. Avec ce dernier, elle connaît une intense passion, comme j'ai pu le découvrir en ayant eu accès aux lettres qu'ils échangeaient alors.
Car l'auteur de Chéri et de Gigi qui passe pour une femme libre et asservie, et contente de l'être, à l'amour et à la beauté qui peut prendre forme humaines, animales ou végétales. Cette parfaite épicurienne sait en jouir comme personne et, quand vient le temps de souffrir, elle se change en une stoïcienne exemplaire, apprenant à supporter l'insupportable souffrance. Et c'est ainsi que l'éternelle apprentie devient un maître !
Jean Chalon
Couverture: Collection Florence Gould
©Karl Lagerfeld -
Qu'est-ce qu'on peut faire quand on ne fait pas l'amour ? Rien. Isis délaisse donc ses études pour se consacrer à l'amour et à Amour, son frère. Jeune provinciale venue conquérir Paris, Isis se contente d'être la proie bien¬heureuse de pharmaciens pensifs et velus, de bouchers sereins et chauves, et de tant d'autres corps de métier. Ce qui ne l'empêche pas de consentir aux désirs variés de ces voluptueux baptisés les Trésors et d'apprendre avec les beaux messieurs de Passy l'utilité des miroirs et des fourrures. Isis incarne joyeusement l'une des plus chères croyances de Jean Chalon : le plaisir mène à tout, même à Dieu. En attendant, pour trouver de plus terrestres paradis, Isis s'en va en Irlande, en Italie, en Espagne et finit par aborder aux rivages de Lesbos grâce à Rita B. dont les confidences ont permis à Jean Chalon d'inventer le chapitre-interview, c'est-à-dire une histoire très vécue et racontée par l'héroïne elle-même. Exemple suivi par d'autres personnages de ces bonheurs, pour le moment défendu.
Romancier par sa façon de dresser un minutieux cata¬logue des moeurs de nos contemporains, Jean Chalon, par la rapidité de son récit, s'apparente à la grande famille des conteurs picaresques. -
La volupté, les bonheurs ont-ils encore leur place dans un monde que tout menace ? Oui, si l'on en croit Amour, le héros des Couples involontaires. Il semble n'avoir été mis au monde que pour aller de rencontre en rencontre, de Hussarde en Hourie, de gitans en entremetteuse, de Grèce en Andalousie. Tous les personnages de ce roman existent et certains portent même leur vrai nom, comme Natalie Barney qui fut l'Amazone chère à Rémy de Gourmont.
Picaresque, ce roman à clefs déborde d'intrigues multiples et de plaisirs infinis. -
George Sand n'est que passions multiples et contra-dictoires : passion du travail et passion du plaisir qu'elle nomme pudiquement « un embrasement céleste ». Passion pour son fils, Maurice, et passion pour ses amants qu'elle considère comme autant d'enfants. Passion pour la liberté et passion pour l'esclavage. Passion des voyages qui l'entraînent en Italie ou en Espagne, et passion pour son refuge de Nohant. Passion pour les idées et pour les hommes, et, parfois, pour les femmes, quand cette femme, comme une Marie Dorval, incarne en sa personne le théâtre romantique.
Séduisante comme Natalie Barney, intrépide comme Alexandra David-Néel, cousine par alliance de ma chère Marie-Antoinette, George Sand avait tout pour me devenir également chère, et elle l'est devenue depuis que j'ai lu, en 1964, le premier volume de sa Correspondance éditée par Georges Lubin. Vingt-quatre ont suivi, et, de ces lettres, naissent des évidences qui détruisent bien des légendes !