Filtrer
Langues
Accessibilité
michel winock
-
Pompes funèbres : Les morts illustres (1871-1914)
Michel Winock
- Perrin
- 5 Septembre 2024
- 9782262108298
Traces des grands hommes.
Ce livre original offre une histoire de la IIIe République par la fin ou plutôt par les fins à travers l'histoire de la mort et des enterrements de ses figures de proue de 1871 à 1914. En une vingtaine de chapitres, précis et enlevés, le grand historien raconte ce demi-siècle qui a vu pour de bon la France épouser la République, un siècle après la Révolution.
Sont notamment et successivement traités : Louis Rossel, Michelet, George Sand, Thiers, Gambetta, Vallès, Hugo, Renan, Ferry, Pasteur, Felix Faure, Zola, Louise Michel, Rochefort, Hubertine Auclert, Jaurès et Péguy. -
Le passé d'une illusion
Été 1944 : La 2e DB entre dans Paris, ouvrant le sacre républicain de Charles de Gaulle aux Champs-Élysées. Un vent d'espoir se lève, appelant à l'édification d'un nouveau régime et d'une nouvelle société. Trois ans plus tard cet espoir a été brisé. La guerre froide acte une nouvelle partition du monde tandis que la IVe république naissante reproduit l'instabilité de la IIIe et l'éternel retour des partis. Chroniqueur inspiré de cette période oubliée, Michel Winock a choisi de la raconter au moyen d'une vingtaine de chapitres couvrant non seulement les grands événements politiques mais aussi culturels, judiciaires et sportifs afin d'offrir un tableau global porté par un rare bonheur d'écriture.
Le lecteur voyage ainsi de la Libération à l'épopée de l'Exodus en passant notamment par l'épuration, la crise coloniale, le départ de De Gaulle et la naissance du RPF, les grandes grêves de 1947, mais aussi le tribunal de Nuremberg et le procès Petiot, Sartre et Camus, la loi Marthe Richard, le premier festival de Cannes et le grand retour du Tour de France. Une enquête historique qui interroge sur le Mystère français, ses sempiternelles divisions jurant avec son idéal universaliste et sa capacité immuable à se relever des épreuves. -
" La biographie de Michel Winock marque une étape dans la nécessaire déconstruction de la caricature encore dominante d'un homme d'Etat qui, de héraut de la gauche radicale, se serait mué en assassin des ouvriers, en affreux réactionnaire. Sans rien lui concéder de ses faiblesses ni de ses erreurs, Winock, dans un ouvrage au ton enlevé, stimulant, rétablit une salutaire réalité " Le Monde diplomatique.
"Georges Clemenceau fut l'homme aux quatre visages : le Tigre qui fait tomber les ministères, le dreyfusard qui mène pendant neuf ans le combat du droit et de la justice, le premier flic de France qui, trois ans durant, dirige d'une main de fer le ministère de l'Intérieur, enfin le Père la Victoire qui conduit le pays à l'armistice avec l'Allemagne. Ce radical, d'abord haï par la droite pour son anticléricalisme, puis par la gauche pour son sens de l'ordre et sa lutte contre le pacifisme, est un homme apparemment contradictoire, qui se définissait lui-même comme un " mélange d'anarchiste et de conservateur ". Du premier, il avait la passion de la liberté, la philosophie individualiste, le dégoût de la " caserne collectiviste ". Du second, l'amour de la patrie, le respect de la propriété, une certaine forme de pessimisme - celui de l'homme d'action - sur la nature humaine." Michel WinockMichel Winock, professeur émérite à Sciences-Po, a publié de nombreux ouvrages, dont Parlez-moi de la France et Le Siècle des intellectuels (prix Médicis essai).Sa biographie de Clemenceau a été couronnée par le prix Aujourd'hui, et celle de Mme de Staël par le prix Goncourt de la biographie. -
France, 1900-1914.
Forgée après la Première Guerre mondiale, l'expression " Belle Epoque " correspond-elle réellement aux années 1900-1914 qu'elle désigne ? Pour certains mémorialistes, la misère, le chômage, la dureté de la condition ouvrière et paysanne éloignent cette quinzaine d'années d'un mythique âge d'or. Elles s'éclairent pourtant de plusieurs aspects positifs : embellie économique, dernières splendeurs du franc germinal, essor de l'automobile, débuts de l'aviation, démarrage du cinématographe et, surtout, extraordinaire floraison artistique et musicale. Avec son talent d'exposition et sa clarté habituels, Michel Winock montre l'authentique unité de cette époque, et en quoi elle constitue l'apogée de la Troisième République. -
"Je porte en moi la mélancolie des races barbares, avec ses instincts de migrations et ses dégoûts innés de la vie, qui leur faisait quitter leur pays, pour se quitter eux-mêmes." Flaubert
Peut-on lâcher son siècle ? Le détester, oui, lui préférer une Antiquité imaginaire, certes, mais Flaubert est entraîné dans les tourbillons du temps. Son oeuvre portera cette double marque : le rêve carthaginois d'un monde flamboyant à jamais disparu et la peinture vengeresse du siècle de Monsieur Prudhomme et du pharmacien Homais. Michel Winock porte un regard d'historien sur cette vie tout entière vouée à la littérature.
Son dégoût proclamé de la vie, Flaubert ne l'a transcendé ni par l'expérience amoureuse, ni par la foi en Dieu, ni par quelque idéal politique, mais par la religion de l'Art, dont il fut un pèlerin absolu. -
Charles de Gaulle ; un rebelle habité par l'histoire
Michel Winock
- Gallimard
- L'esprit de la cité
- 26 Septembre 2019
- 9782072693502
Il a refait la France par deux fois. En 1940, à la suite d'un désastre militaire qui laisse un pays exsangue, déchiré, déboussolé. C'est l'heure du rebelle qui refuse la défaite. Il est presque seul, armé d'une volonté inflexible et de la certitude que la Résistance reste l'unique horizon et la condition même d'un retour de la nation à elle-même. Il n'en doutera jamais. La France libre est d'abord une affaire de résolution, politique et morale, qu'il saura incarner comme personne.
Il refait la France encore en 1958, dans la bourrasque d'une guerre d'Algérie interminable dont on n'arrive plus à concevoir l'issue. C'est maintenant l'heure du restaurateur. Sur les décombres d'un régime décomposé, il crée, fort d'un large soutien politique, une nouvelle république.
Michel Winock revisite ces deux moments où la France se trouve sommée de se réinventer. Il mesure le rôle que peuvent exercer les individus dans les infléchissements de l'histoire. Il interroge également le portrait d'un homme qui conjugue sans fard un audacieux esprit de réforme avec une notion aiguë de la continuité historique de la nation. Il lui est arrivé de prendre quelque licence avec la légalité, mais sans relâcher son attachement à la démocratie, seul fondement légitime d'un pouvoir enraciné dans la volonté populaire.
Comme celui d'autres grands hommes, le portrait de Charles de Gaulle paraît aujourd'hui irréductible à nos assimilations partisanes. Un demi-siècle après sa mort, il a fini par incarner ce qui nous unit encore. -
Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France
Michel Winock
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 29 Janvier 2015
- 9782757843055
Trois thèmes principaux font l'objet de ce livre, qui pourrait aussi s'intituler : le Moi national et ses maladies. D'abord le nationalisme – ou plutôt les nationalismes, car le mot peut recevoir plusieurs définitions : le nationalisme ouvert, issu de la philosophie des Lumières et des souvenirs de la Révolution, et le nationalisme fermé, fondé sur une vision pessimiste de l'histoire, l'idée de la décadence et l'obsession de l'identité.
Ensuite, l'exploration des imaginaires et des mythes de l'extrême droite, voire de ses délires quand il s'agit de l'antisémitisme.
Enfin, le bonapartisme et le fascisme sur lesquels une historiographie récente est revenue.
Une synthèse irremplaçable sur les passions politiques des droites françaises de Boulanger à de Gaulle et de Drumont à Le Pen.
Professeur émérite des Universités à Sciences Po. Auteur de nombreux ouvrages, il a obtenu le prix Médicis essai pour Le Siècle des intellectuels (1997) et le prix Goncourt de la biographie pour Madame de Staël (2010). Il publie au Seuil Les Derniers Feux de la Belle Époque. Chronique culturelle d'une avant-guerre (1913-1914).
-
Germaine de Staël est aujourd'hui une illustre inconnue. Pourtant elle a côtoyé toute l'Europe des Lumières, exaspérée Napoléon par sa lucidité politique, connu la gloire littéraire de Vienne à Rome et Londres, fait chavirer les coeurs, de Benjamin Constant au prince de Prusse ou aux hussards de 30 ans. Cette vie à bride abattue, Michel Winock lui rend justice dans un récit troussé comme un film. Celui-ci commence sur les genoux du grand Necker, son père, banquier puis ministre de la dernière chance de Louis XVI, et dans le salon de sa mère où tout ce qui passe pour avoir de l'esprit à Paris, donc dans le monde, vient. Sur fond de Révolution, d'exils à répétition en Suisse, à Weimar ou à Vienne, d'espions du Directoire, de Bonaparte et de Louis XVIII, Michel Winock montre à la fois comment on devient une tête politique, une femme du monde, une amoureuse insatiable (d'abord d'elle-même et de l'image paternelle) et, ce qui n'est pas rien, un grand écrivain. Madame de Staël est au carrefour des idées modernes et leur porte-voix : ennemie des despotes, avocate des libertés - à commencer par celle des femmes -, Germaine de Staël devient, grace à Michel Winock, l'archétype de la femme romantique.
-
« Le monde selon Victor Hugo se partage entre le réel et l'imaginaire. Il vit pleinement la réalité de son siècle qui voit naître et se développer la révolution industrielle et l'apparition d'une nouvelle classe sociale, le prolétariat ; il connaît l'exil et la guerre ; il participe à la grande transition qui, malgré les résistances de l'Ancien Régime, connaît l'émergence de la société démocratique et le triomphe final de la République. Il fait corps avec l'histoire du XIXe siècle qui l'a vu naître en 1802 et mourir en 1885 : à lui seul il en est un résumé des avatars, des désastres et des espérances. »
Michel Winock, qui s'est replongé avec délice dans l'oeuvre gigantesque de Victor Hugo, dessine le portrait d'un homme aussi complexe que fascinant. Servi par une plume fluide, il nous retrace sa carrière d'écrivain, ses amours, sa famille, ses campagnes pour la justice, son combat contre la peine de mort, son exil, sa ferveur pour Napoléon Ier et sa colère contre Napoléon III, ses relations avec l'invisible.
Un tableau passionnant qui éclaire de l'intérieur la conception du monde de cet homme-siècle qu'on ne cesse de redécouvrir. -
En des chapitres synthétiques et incisifs, Michel Winock signe une analyse inédite de ce qui fait la gauche française : les unions, les désaccords, les événements, les hommes, les programmes et les batailles qui ont construit son histoire de 1789 à nos jours.
En des chapitres synthétiques et incisifs, Michel Winock signe une analyse inédite de ce qui fait la gauche française : les unions, les désaccords, les événements, les hommes, les programmes et les batailles qui ont construit son histoire de 1789 à nos jours. Il montre comment, de la vision originelle romantique, entière, passionnée de 1789, découlent des liens étroits avec les différentes pensées utopistes du xixe et du premier xxe siècle. La Commune, l'affaire Dreyfus, le congrès de Tours révèlent pourtant l'existence de voies multiples à gauche. Surtout, la division entre socialistes et communistes marque définitivement l'évolution idéologique et les modes d'exercice du pouvoir des différentes formations. D'accusations de compromission en tentatives d'alliance électorale, les partis de gauche nouent un rapport ambivalent au pouvoir, sous le Front populaire comme pendant la IVe République et après l'élection de François Mitterrand. Encore aujourd'hui, l'impossibilité de se démarquer de l'héritage marxiste empêche la gauche de faire son aggiornamento social-démocrate, à l'instar de ses voisines européennes. Dans un pays déboussolé, cette histoire traitée avec empathie et sans complaisance aide à remettre les esprits à l'endroit. Michel Winock, professeur émérite à Sciences-Po Paris, a notamment publié l'Histoire de l'extrême droite; 13 mai 1958: l'agonie de la IVe République; Le Siècle des intellectuels; 1789, l'année sans pareille; La France et les Juifs, de 1789 à nos jours. -
La tragédie algérienne a été la malédiction de la IVe République. C'est à Alger, le 13 mai 1958, que s'enclenche l'engrenage qui finira par emporter ce régime issu d'une guerre et défait par une autre. Son agonie n'aura duré que trois semaines.
Ce livre met au jour les protagonistes, les paroles, les arrière-pensées, les enjeux, les intrigues, les flottements, les audaces et les lâchetés qui rythment l'embrasement de ces quelques semaines haletantes. Il retrace la chaîne des événements et des affrontements, qui s'étend de l'insurrection d'Alger au retour du général de Gaulle au pouvoir. Il sonde, ce faisant, la profondeur des dissensions qui déchirent les Français jusqu'à menacer le tissu national.
Michel Winock s'interroge sur l'incurable vulnérabilité d'une République, créatrice pourtant, en maints domaines, d'un véritable 'miracle français'. Ce n'est pas seulement à l'épreuve du conflit algérien que se meurt la IVe, c'est aussi en raison des tares intrinsèques d'un système politique réduit à l'impuissance et, par là même, discrédité.
Les faiblesses de ce régime, honni par l'élite militaire, entraînent l'intervention de l'armée dans la vie politique, pour la première fois depuis plus d'un siècle : c'est sous la menace des armes que se décidera l'issue de la crise, par le recours, une fois encore, à un homme providentiel. -
"En avançant dans notre obscur voyage", comme dit le vers de Lamartine, le temps transforme nos paysages familiers, si bien qu'à la longue on finit par se demander ce qui reste de nos jours anciens. Le vent des années siffle sur nos vies. Tout change, tout se métamorphose et nos souvenirs en miettes deviennent les traces d'un autre monde. C'est cet écart entre aujourd'hui et le monde d'hier que j'ai voulu franchir.
Ce livre s'ouvre sur une époque quasi oubliée, comme un village submergé par la construction d'un barrage. Je ne relate pas mes jeunes années dans l'illusion d'un paradis perdu. Je ne veux donner ici ni à admirer un autrefois qui n'est plus ni à en réprouver les travers.
J'invite simplement à la découverte d'un passé disparu mais qui nous parle encore.
Le temps de mon enfance et de mon adolescence c'est celui de l'après-guerre et de la IVe République, les années précédant tout juste les "Trente Glorieuses". Des fils qui traversent ce récit on pourrait retenir la méritocratie scolaire et le rayonnement de l'héritage républicain, des moeurs surannées, la prégnance encore de la religion, l'optimisme et l'énergie d'une génération issue de la Seconde Guerre mondiale et, pour moi, une précoce passion politique.
Sans vouloir rien démontrer, j'ai raclé mon violon sur mes photos sépia.
Michel Winock -
Le monde selon Flaubert : le style, c'est la vie. c'est le sang même de la pensée
Michel Winock
- Tallandier
- 13 Mai 2021
- 9791021048393
Gustave Flaubert a posé sur son siècle un regard féroce ; il l'a pourfendu avec véhémence dans son oeuvre épistolaire et avec une ironie corrosive dans son oeuvre romanesque. Bourgeois et béotiens de tout ordre ; société du nombre ; révolution industrielle et culte de la vitesse ; standardisation du travail ; dégradation de la culture, il n'a qu'un cri contre tout ce que le modernisme exalte au mépris du Beau.
Il ne faudrait pourtant pas réduire Flaubert à un renfrogné aigri, il n'est pas l'homme d'un seul registre. Vivant, chaleureux, aimant, bouffon parfois, sensible, il prodigue dans toutes ses relations des gestes et des paroles d'amitié et d'affection, dont George Sand, Tourgueniev, Louis Bouilhet, les Goncourt, l'impératrice Mathilde et tant d'autres ont pu goûter les agréments. Antimoderne fondateur du roman moderne, largement incompris de son vivant, c'est de manière posthume, au XXe siècle, que l'auteur de Madame Bovary est devenu l'un des plus grands romanciers français.
Avec sensibilité et érudition, Michel Winock, qui connaît en profondeur l'oeuvre de Flaubert, a puisé dans ses écrits, ses lettres ou ses brouillons les plus beaux passages qui symbolisent son génie. -
Montrer comment la politique et l'idéologie ont modelé le XXe siècle, permettre à tous de connaître les bases politiques de notre société et apprendre à en analyser les réalités. Une sorte de manuel politique pour le citoyen. Un livre actuel et précieux.
Le XXe siècle a été le temps des grandes violences collectives : deux guerres mondiales, apogée et effondrement des régimes totalitaires, génocides, drames de la décolonisation et crises économiques. C'est donc peu de dire que les certitudes d'avant 1914 ont été ébranlées : la démocratie libérale à forme parlementaire, le patriotisme, la nation ou la stabilité des monnaies comme des statuts. Avec son sens habituel de la mise en perspective pédagogique, Michel Winock passe en revue les grandes catégories de l'histoire politique et idéologique de ce XXe siècle. S'intéressant aussi bien à la validité du modèle républicain après 1918 qu'au glissement vers la démocratie directe dans les années 1960-1980, aux avatars du sentiment national comme aux affrontements idéologiques, il éclaire des points d'histoire controversés, telles l'hypothèse d'un fascisme français ou les origines idéologiques de Vichy. Michel Winock écrit ainsi une sorte de manuel politique à l'usage du citoyen. Michel Winock, professeur émérite à Sciences-Po, a notamment publié Clemenceau (prix Aujourd'hui) et Le Siècle des intellectuels (prix Médicis-essai). -
'Prince de l'ambiguïté', personnalité ondoyante, maître de l'équivoque, François Mitterrand a souvent déconcerté ses contemporains : vichyste et résistant, homme de droite devenu chef de la gauche, anticommuniste allié aux communistes, dénonciateur de la Ve République dont il finit par incarner comme personne les formes et les usages les plus discutables. Cet homme doublement enraciné
dans sa Saintonge natale et dans son fief du Nivernais, aussi féru de littérature et d'histoire que de politique, sut cultiver le secret, dérouter ses partisans et se montrer un jouteur de première force, combatif mais patient, stratège jamais découragé par l'échec.
Devenu Président, François Mitterrand a marqué en profondeur la vie politique française. Figure originale d'un monarque de gauche, il réussit à imposer l'alternance et, par là, à consolider la Constitution. S'il échoue à réaliser les espérances socialistes, il ouvre à la France le nouvel horizon de la construction européenne.
Honni ou adulé, complexe et séduisant, il a suscité des fidélités inconditionnelles et des rancunes indélébiles. Chez lui, le privé et le public paraissent si intimement noués que l'un n'est intelligible qu'à la lumière de l'autre. Michel Winock les met en miroir pour explorer la vérité d'un enfant du siècle, qui a traversé les époques, les milieux et les idées sans jamais en renier aucun. -
Le moment où le destin de la France a basculé, mis en scène et expliqué par l'un de nos plus illustres historiens.14 juillet 1790 : la fête de la Fédération, au Champ de Mars, célèbre l'union des Français sur la base de la liberté et de l'égalité. 21 janvier 1793 : Louis XVI, condamné par la Convention pour trahison, est guillotiné. Entre ces deux dates, la monarchie constitutionnelle a fait naufrage, la République a été proclamée. C'est une révolution dans la Révolution. Mais l'union nationale a sombré, le schisme religieux et les massacres de septembre 1792 annoncent la guerre civile, tandis qu'aux frontières les armées de l'Europe coalisée menacent.
C'est cette grande fracture que décrit Michel Winock, avec autant de rigueur que d'émotion, et avec la verve qui avait déjà fait revivre
1789, l'année sans pareille.
Nouvelle édition revue et augmentée. -
« Tenir un journal c'est faire l'aveu de sa subjectivité. Je m'efforce d'écrire selon ma raison, mais je ne puis échapper aux effets du sentiment et de l'émotion. Ce qui explique aussi la variabilité de mes affirmations, de mes jugements. Je ne cherche pas à démontrer, j'essaie de comprendre avec les outils, limités, dont je dispose.
Nous voilà de plain-pied dans le XXIe siècle. Celui que nous quittons aura été, entre tous, un siècle tragique : guerres mondiales, génocides, conflits coloniaux... En 1991, quand le rideau de fer de la Guerre froide est définitivement tombé, on a cru aux jours meilleurs. L'effondrement des tours de Manhattan, le 11 septembre 2001, nous a définitivement désillusionnés. En France, l'arrivée du national-populiste Le Pen au second tour de l'élection présidentielle a chargé notre horizon de noirs nuages. Quel bonheur individuel reste possible dans une Histoire toujours abreuvée de sang et de larmes ? » M.W.
MICHEL WINOCK est l'un des rares grands historiens français à avoir tenu son journal toute sa vie. Ce troisième volume en poursuit l'édition. Il fait suite à La République gaullienne, 1958-1981 et Les années Mitterrand 1981-1995 (Thierry Marchaisse, 2015, 2018). -
A la veille d'échéances électorales décisives pour le pays, des clés intellectuelles et historiques indispensables pour comprendre les origines et les termes de l'affrontement gauche/droite, par un spécialiste renommé.
Les Français ont inventé la gauche et la droite en 1789. Les deux termes ont fini par s'imposer au long du XIXe siècle, pour devenir aujourd'hui l'expression symbolique et opérationnelle de nos antagonismes politiques. Cependant, face à la gauche, elle-même plurielle, la droite ne garde le singulier de sa désignation que par habitude : elle est diverse et souvent contradictoire dans ses composantes. Dans cet essai historique, Michel Winock retrace le développement de ces droites depuis leurs origines, s'attachant surtout à montrer que la droite n'est pas une essence, mais le produit évolutif des combats et des passions françaises. Reprenant le schéma classique des trois droites élaboré par René Rémond - légitimiste, orléaniste et bonapartiste -, il insiste sur la formation d'une quatrième droite, nationaliste et populiste, inassimilable aux trois autres. Aujourd'hui, au terme du premier mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy, la droite, tributaire des crises et des bouleversements mondiaux, est affrontée à la question de son identité, avec la même prégnance que la gauche elle-même.Michel Winock, professeur émérite des Universités à Sciences-Po, a publié notamment, dans la même collection, La gauche en France et Le XXe siècle idéologique et politique. -
Les dernières années du XIXe siècle voient triompher la République. Une ère nouvelle commence. À Paris, les expositions universelles de 1889 et de 1900 donnent la mesure du progrès technique et industriel du pays. Mais la victoire des républicains et l'apothéose d'une nouvelle civilisation, urbaine, technique, matérialiste font naître un sentiment profond de décadence. Le mot court comme une traînée de poudre, répété par les intellectuels et repris dans les discours des premiers chantres du nationalisme. Hugo est mort. Barrès est né.
Écrivains, publicistes, journalistes rivalisent de pessimisme sur les temps modernes appauvris par la déchristianisation et hantés par la menace révolutionnaire en ces années de misère sociale. On dénonce les progrès de la société démocratique, que le naturalisme dans les romans a dépeinte dans toute son abjection. Resurgit alors le goût pour le morbide, les sciences occultes, l'érotisme faisandé, le satanisme... Voici venu l'époque des imprécateurs qui haïssent le siècle et annoncent la fin des temps. Décadence! Ce mot-là est associé en effet à la conviction séculaire, théologique, du grand coup de balai qui jettera le monde dans un abîme apocalyptique, d'où l'on espère voir sortir la régénérescence de l'humanité.
Dans cet ouvrage arborescent, Michel Winock explore les peurs, les angoisses, les découragements qui, sous le signe de la décadence, se révèlent également la source féconde d'un renouvellement littéraire et artistique, illustré par de grands auteurs, Barbey d'Aurevilly, Huysmans, Léon Bloy, Octave Mirbeau, Mallarmé, Georges Darien, Pierre Louÿs... La décadence représente aussi bien un état d'esprit et une disposition de l'âme qu'une esthétique. -
Journal politique : la République gaullienne 1958-1981
Michel Winock
- Éditions Thierry Marchaisse
- 1 Octobre 2015
- 9782362800863
La Ve République se met en place, le marxisme bouche l'horizon intellectuel, la guerre d'Algérie semble interminable... Nous sommes en 1958, Michel Winock a 20 ans. « Dévoré par la politique », il s'ennuie en licence de Lettres et décide de devenir historien.
On découvrira dans ses notes quotidiennes un peintre de notre temps, à l'art du trait et du portrait digne de nos moralistes. Un observateur méticuleux des affaires publiques, des médias, des conflits sociaux ou idéologiques. Un conteur né, dont l'ironie s'est faite méthode pour mieux comprendre ses contemporains.
Ce volume où s'enchevêtrent vie politique et vie universitaire, vie de l'édition et vie personnelle s'achève en 1981. Avec la victoire de François Mitterrand à l'élection présidentielle, « un cycle se terminait : la république gaullienne était finie ».
Michel Winock est historien. Il a enseigné dans le secondaire, à l'université de Vincennes en 68, puis à Sciences po. Auteur d'une quarantaine d'ouvrages, il a été également éditeur au Seuil, où il fondé la revue L'Histoire et diverses collections. -
La France et les Juifs ; de 1789 à nos jours
Michel Winock
- Seuil
- L'Univers historique
- 31 Janvier 2014
- 9782021068979
De 1791 - l'année de leur émancipation par l'Assemblée nationale - jusqu'aux troubles du nouvel antisémitisme des années 2000, les juifs ont connu en France des relations contrastées avec l'État et la société globale. Cet ouvrage a pour objet l'étude de ces relations, tantôt heureuses, tantôt néfastes ; souvent silencieuses et indifférentes, parfois dramatiques.
À cette fin, il revisite des épisodes majeurs de l'histoire nationale (l'affaire Dreyfus, les lois antisémites dans la France de Vichy, les répercussions dans l'Hexagone de la guerre des Six Jours). Il met en perspective des débats récents et moins récents (le cas Jean-Paul Sartre, l'affaire Faurisson et le négationisme). Il éclaire également d'un jour nouveau des aspects plus méconnus de cette histoire (le statut des juifs d'Algérie, par exemple) et analyse la complexité du "grand malaise des années 2000".
"La France est-elle antisémite ?" C'est aussi à cette question surgie de l'actualité que ce livre veut répondre.
-
De Gaulle et le gouvernement de la France
Michel Winock
- Belin
- Textes choisis
- 11 Octobre 2017
- 9782410001310
Le général de Gaulle a été le législateur de la Ve République, fondée en 1958. De longue date, l'ancien chef de la France libre a voulu changer les institutions françaises, responsables de l'impuissance et de l'instabilité gouvernementales. Sa volonté était avant tout de donner au pouvoir exécutif, dans la personne du président de la République, une indépendance et une force dont le privait la république parlementaire. Par deux fois, il échoue, en 1944-1945, face à la nouvelle Assemblée constituante ; en 1947-1951, après avoir créé le Rassemblement du peuple français (RPF).C'est finalement l'enlisement dans la guerre d'Algérie, dû à la faiblesse des gouvernements de la IVe République, qui lui offre l'occasion d'instaurer un nouveau régime républicain selon ses voeux. À travers 25 textes choisis et commentés, on pourra mesurer l'importance et l'action du général de Gaulle qui a réussi à redresser un système politique impuissant.
-
Les années Mitterrand : journal politique 1981-1995
Michel Winock
- Éditions Thierry Marchaisse
- 3 Mai 2018
- 9782362802058
Lors des deux septennats de Mitterrand, les cartes du monde furent rebattues comme on n'avait jamais pu l'imaginer. La chute du communisme, l'éclatement du bloc soviétique, l'implosion de l'URSS... On mesure mal aujourd'hui ce retournement d'histoire.
Le monde depuis 1945 était partagé en deux blocs, armés jusqu'aux dents, et leur face-à-face soumettait le reste de la planète. L'incroyable bouleversement accompli, on put rêver, comme jadis l'abbé de Saint- Pierre, à une paix perpétuelle. Une sorte de « fin de l'Histoire » se réalisait par la victoire de la société libérale et démocratique - un modèle sur lequel s'aligneraient bientôt tous les États du monde. Il fallut vite déchanter.
On lit ses souvenirs encore chauds, ses notes au jour le jour, comme un roman, parce qu'ils érigent un type littéraire nouveau, que je sache : l'historien comme militant impossible. Paul Veyne
Michel Winock est un des rares grands historiens français à avoir tenu son Journal toute sa vie. Ce second volume en poursuit l'édition, et fait suite à Journal politique. La République gaullienne, 1958-1981 (Thierry Marchaisse, 2015). -
"La mort était chez nous comme chez elle.
Elle a saisi mon père le 6 juin 1945, tout juste un an après le Débarquement. Il avait quarante-neuf ans, je venais d'en avoir huit. Au mois d'octobre précédent, elle avait déjà fauché mon frère aîné, Marcel, qui avait vingt-deux ans. L'un puis l'autre furent victimes du bacille de Koch, la tuberculose restant, à l'heure d'Hisroshima, la grande pourvoyeuse des cimetières d'Europe. Il y a toujours des gens qui meurent trop tôt. À quelques mois près, mettons un an ou deux, ils étaient sauvés par l'arrivée en force des antibiotiques, du Rimifon et tout ça. C'est comme ceux qui prennent les dernières balles de la guerre, juste avant le coup de clairon de l'armistice.
"Papa est mort", m'a dit ma soeur Geneviève, en me tirant du lit. Je ne suis pas sûr d'avoir éprouvé d'émotion. Je n'étais qu'un jeune barbare occupé de ses billes et de ses soldats de plomb. Depuis des années, du reste, mon père était lointain, épisodique, ballotté d'un sana à l'autre. Je manquais de relations avec lui. De toute façon, il était pètesec et sujet à de redoutables colères."