« Mon Dieu, si je survis, je ferai tout pour changer ça. » C'est sous le feu nourri de l'artillerie ukrainienne que Pavel Filatiev s'est fait cette promesse. Membre du 56e régiment d'assaut aéroporté russe, il participe dès le 24 février 2022 à la guerre déclenchée par le Kremlin. Blessé à l'oeil, il est évacué et demande à démissionner pour raisons de santé. Démission refusée. Il décide alors de fuir la Russie. Mais pas avant d'avoir témoigné, en publiant un long manifeste sur le réseau social VKontakte : ZOV, « l'appel », en référence aux trois lettres peintes sur les blindés qui ont envahi l'Ukraine. Réfugié en France, Pavel Filatiev se bat aujourd'hui avec courage pour faire connaître la vérité. L'impréparation des troupes russes, le désespoir des combattants transformés en chair à canon, la gabegie, les primes jamais versées, les morts : derrière la propagande, la réalité est accablante, et son récit, implacable, en témoigne.
L'intégralité des droits d'auteurs seront reversés à des ONG venant en aide aux victimes de la guerre en Ukraine.
S'il est impossible d'évoquer l'humanisme, les splendeurs et les révolutions du Quattrocento sans aussitôt penser à Pétrarque, à Dante et à Boccace, il est un autre homme dont le nom, moins souvent évoqué, mérite pourtant lui aussi de figurer parmi ces illustres acteurs de la Renaissance italienne. Cet homme, c'est Leon Battista Alberti. Qui était-il ? Un architecte ? Un homme de lettres ? Un philosophe ? Un mathématicien ? Un artiste ? Véritable magicien capable d'exercer tous les métiers et de montrer tous les visages, Alberti échappe aux tentatives de définition. De cet homme universel on ignore tout, ou presque.
Dans cet ouvrage, Yann Kerlau offre le portrait kaléidoscopique d'un humaniste fascinant et de son oeuvre intemporelle. « Quand les premiers livres d'Alberti arrivèrent chez moi, j'eus l'impression d'entrer dans un labyrinthe. Des milliers de pages où l'invention de la perspective, la raison ou la folie, la religion et sa finalité, la danse subtile des chiffres et de l'algèbre, le mariage ou le désir sont dépecés pour livrer toute leur complexité. La profondeur de son oeuvre est un défi lancé au monde pour que l'humanisme, au fil du temps, incarne la seule voie à suivre : celle du savoir qui n'est pas derrière nous, mais devant. »
Yann Kerlau est l'auteur, aux éditions Albin Michel, de L'Insoumise (2017), roman historique mettant en scène la reine Jeanne de Castille, et d'une biographie consacrée à une figure phare de l'univers de la mode, Pierre Bergé sous toutes les coutures (2018).
« Cette première biographie, nourrie par de multiples témoins de premier ordre, se dévore : on rit, on frémit, on admire. » Elle - Katell Pouliquen
« C'est un livre qu'on ne lâche pas avant de l'avoir terminé. On le recommande chaleureusement » Ali Baddou, France 5
Qui était vraiment Karl Lagerfeld ?
- Un grand couturier- Un adorateur de la féminité- Un patron hyperactif
Mais il était plus que ça :
- Un homme du monde- Un manipulateur de haut vol- Un extraordinaire séducteur un rien pervers- Un seigneur à l'allure très Grand Siècle- Un provocateur impénitent- Un amoureux transi dans la vie- Une icône mondiale
Raphaëlle Bacqué va au-delà de la légende dans ce livre exceptionnel qui dresse le portrait féroce d'un monstre sacré, tenant à la fois du grand document nourri de révélations et de la fresque littéraire d'actualité.
Dans une évocation gorgée de couleurs fortes et de furieuses sonorités, Philippe de Villiers fait revivre Clovis et lui donne la parole. Le roi fondateur dévoile les épisodes les plus intimes, les plus secrets, de ses enfances, de ses amours, de ses chevauchées.Ce livre éclaire d'un jour nouveau le mystère de sa conversion, rétablit la vérité sur la date de son baptême et renouvelle ainsi la perspective symbolique de tout notre passé, de notre destin. Au fil d'un récit haletant, affleurent parfois des correspondances troublantes entre les tribulations du monde de Clovis et les commotions de notre temps : le va-et-vient des peuples en errance, les barbares, les invasions, les fiertés évanescentes, les civilisations qui s'affaissent... Une restitution spectaculaire, passionnante, inattendue, qui nous fait revivre comme jamais les temps mérovingiens et les origines de la France.
« Je rêvais de retrouver la trace et l'image d'un Saint Louis à l'humanité sensible, un Saint Louis de chair, à figure humaine. Le temps, en l'élevant au-dessus de nos natures, lui a peut-être rendu un mauvais service. Il m'a imposé d'aller puiser aux sources les plus authentiques. Là où repose le trésor des paroles vivantes, laissées par les premiers témoins. Ceux qui ont vraiment connu le roi Louis IX, qui l'ont approché, accompagné depuis l'enfance jusqu'au trépas. J'ai remonté le filet d'eau vive. Je n'ai rien inventé. Ni les événements, ni les personnages, ni même l'insolite. Il m'a fallu plonger dans l'époque, en étudier la vie quotidienne dans ses moindres détails, sentir battre les passions, pour faire revivre un Saint Louis de notre temps. »
Philippe de Villiers
Qui mieux que Gougaud l'anarchiste pourrait évoquer l'extraordinaire parcours de l'indomptable Louise Michel, figure emblématique de la Commune ? Dans ce portrait flamboyant de la « Vierge rouge », le romancier se glisse dans la peau de Louise pour faire revivre tour à tour la petite bâtarde sans le sou passionnée de littérature, la jeune institutrice, l'insurgée bravant la mitraille des Versaillais, la bannie de Nouvelle-Calédonie éblouie par les splendeurs de l'île, enseignant le français aux Canaques... Mais toujours attachée au drapeau rouge, jamais lassée d'appeler à la Révolution.Henri Gougaud sait nous faire aimer cette femme sauvage et téméraire, éprise d'indépendance et d'absolu, dont l'extraordinaire personnalité dépasse tous les clivages. Ne cachant rien de son personnage - son esprit intransigeant, son courage presque fou, sa curiosité d'esprit, sa bonté, son dévouement à la cause des démunis -, il trouve les mots justes et le souffle qui donnent à son récit une force incomparable.Jamais Louise Michel n'a été aussi vivante, jamais vous ne l'aurez tant aimée !
« Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais » : la vie de François-Athanase Charette de la Contrie est à l’image de sa devise. Vendéen comme lui, Philippe de Villiers nourrit depuis longtemps un attachement tout particulier pour ce héros dont le destin fait écho à sa propre histoire familiale. Au point de s’identifier à lui et de ressusciter, sous forme de mémoires imaginaires, la vie aventureuse de cet homme aussi séduisant qu’intrépide, fidèle envers et contre tout à une cause : « la Patrie, la Foi, le Roi ».De sa brillante carrière dans la Marine royale, intégrée à l’âge de quatorze ans, à ce jour de 1793 où, à la tête d’une troupe de paysans du Marais breton, Charette part à l’assaut de la République, Philippe de Villiers ressuscite la flamboyante épopée d’un homme dont l’audace et le courage, la personnalité singulièrement libre et moderne, n’ont pas fini de fasciner.
Martin Buber (1878-1965) est, avec Freud, Einstein ou Kafka, l'un des penseurs juifs les plus connus du xxe siècle dont il a vécu les tragiques bouleversements. Né à Vienne, ayant passé son enfance en Galicie et parcouru l'Europe dans sa jeunesse, il est vite devenu une figure majeure du judaïsme allemand et du premier sionisme. Installé à Jérusalem à partir de 1938, il s'imposera comme un penseur incontournable et sera invité dans le monde entier. Son destin exceptionnel croise ceux de Herzl, Freud, Einstein, Rosenzweig, Kafka, Zweig, Scholem, Gandhi, Bachelard, Jung, Heidegger, Levinas, Ben Gourion et de tant d'autres, comme en témoigne sa correspondance foisonnante. Buber est non seulement un grand philosophe de l'altérité (Je et Tu), de la piété mystique (Les Récits hassidiques) et du dialogue judéo-chrétien (Deux types de foi), mais il est aussi le héraut infatigable d'un sionisme humaniste cherchant sans cesse la paix avec les Arabes, et un dénonciateur des totalitarismes hitlérien et stalinien.
À contre-courant de la légende noire de Catherine de Médicis, reine jugée despotique et impitoyable, tenue pour responsable de la Saint-Barthélemy, Marcello Simonetta retrace le parcours hors du commun de la descendante de Laurent le Magnifique, héritière convoitée de la fortune d'une famille étroitement liée à la papauté. Entre assassinats, pièges et trahisons, deuils et humiliations, cette jeune orpheline apprend à devenir reine, se montrant capable de traverser les grands bouleversements politiques et religieux de son époque, et de surmonter les épreuves cruelles qui jalonnent sa vie d'épouse et de mère, pour asseoir un pouvoir qui lui revient de droit. Tiraillée entre deux clans, les Médicis et les Strozzi, qui, au gré des alliances, s'unissent et se déchirent, tourmentée par les dissensions qui traversent les différentes branches de sa propre famille, mais aussi pressée de défendre les intérêts de la France, Catherine fait preuve d'une ténacité et d'une énergie exceptionnelles. Dans ce dernier acte de la trilogie consacrée à l'histoire tumultueuse des Médicis, Marcello Simonetta nous guide au milieu des intrigues des familles florentines et des machinations des cours françaises de la Renaissance, et lève le voile sur la jeunesse de celle qui deviendra l'une des plus célèbres reines de France.
La guerre est déclarée. Harry et William, les deux princes les plus célèbres de la planète, se livrent une bataille aussi impitoyable que mystérieuse.
Pour la première fois, cette enquête au coeur de la famille royale révèle tous les grands secrets d'une lutte fratricide qui met en péril l'une des plus anciennes monarchies d'Europe. De leur enfance dorée à Londres aux retrouvailles glacées lors des obsèques de leur grand-père, le prince Philip, ce document exceptionnel ne néglige aucune zone d'ombre. Qui est véritablement responsable de l'exil fracassant d'Harry aux États-Unis ? Pourquoi Meghan Markle est-elle aussi haïe par le personnel de Buckingham ? A-t-elle vraiment songé à se suicider ? La reine est-elle raciste ? Comment Harry et Meghan ont-ils manipulé les médias pour se venger de leur famille ?
Entre coups bas et trahisons, Robert Lacey raconte les dessous insoupçonnés d'une bataille familiale qui ressemble de plus en plus à Game of Thrones.
Stéphane Bern nous fait découvrir 100 personnages atypiques, célèbres pour les uns, inconnus ou injustement oubliés pour d'autres, qui ont tous laissé leur nom à la postérité pour des raisons le plus souvent inattendues !
Pourquoi John Montaigu, comte de Sandwich, a-t-il bouleversé la gastronomie française ?
Pourquoi Colette est-elle entrée dans l'histoire de la mode française du XXe siècle ?
Pourquoi l'amour des paillettes à la cour de Louis XV a-t-il fait entrer Georges Frédéric Strass dans l'Histoire ?
Pourquoi la sauce béchamel doit-elle son existence à un marquis ?
Pourquoi les frères Montgolfier ont-ils initié la ballade aérienne ?
Qui est Anna Madgigine Jai Kingsley ? Née Anta Madjiguene Ndiaye, cette princesse issue de la famille royale de l'actuel Sénégal fut capturée en 1806, alors qu'elle n'avait que treize ans, pour être vendue à Zephaniah Kingsley, un marchand d'esclaves et riche exploitant originaire de Floride, qui, pris d'affection pour la belle Africaine, fit d'elle sa compagne, la mère de plusieurs de ses enfants, mais aussi son bras droit pour administrer ses terres. Anna connaît alors une incroyable ascension sociale dans une Amérique en construction bouleversée par les guerres - de Sécession, « des Patriotes » - et traversée par des tensions raciales de plus en plus violentes, qui lui permet non seulement de recouvrer sa liberté, mais aussi de devenir elle-même une femme d'affaires influente, gestionnaire de sa propre plantation et une figure centrale de la communauté noire libre. Au décès de son compagnon, elle mène un combat acharné contre la famille de ce dernier et la justice américaine pour protéger son héritage et celui de ses enfants métis. De l'Afrique à la Floride, en passant par Cuba et Haïti, l'extraordinaire périple de cette princesse wolof victime de la traite négrière est à l'origine d'une véritable légende, particulièrement au Sénégal, où son histoire la hisse au rang de véritable héroïne.
Un effroyable assassinat, une infâme conjuration, une intrigante lettre codée... Après cinq cents ans, l'un des plus grands mystères de la Renaissance est enfin résolu. Le 26 avril 1478, Laurent de Médicis et son frère Julien, maîtres de Florence, sont attaqués alors qu'ils assistent à la messe dans la cathédrale. Tandis que Julien est poignardé à mort, Laurent parvient à s'échapper par la sacristie. Cet épisode, appelé « conspiration des Pazzi », du nom des rivaux florentins des Médicis, a fait couler beaucoup d'encre. Mais qui a armé le bras des Pazzi ? Qui est responsable de cette attaque ?La vérité, jusqu'alors dissimulée dans une lettre codée adressée au pape Sixte IV par Federico da Montefeltro, le duc d'Urbino, et méthodiquement déchiffrée par l'auteur, peut enfin éclater : un accord passé entre le pape et le duc pour assassiner les Médicis et occuper Florence nous révèle l'ampleur d'un complot qui a changé à jamais l'histoire de l'Italie. En digne descendant de Cicco Simonetta, le cryptographe qui a codé la lettre, Marcello Simonetta fait la lumière sur l'un des événements les plus controversés de la « secrète Renaissance », où les fresques de la Chapelle Sixtine servent de toile de fond à la vengeance impitoyable des Médicis.
Spécialiste de la Renaissance et de Machiavel, Marcello Simonetta est l'auteur, notamment, d'une trilogie sur les Médicis dont L'Énigme Montefeltro est le premier volet.
Mandela et Gandhi : deux héros de la liberté, deux « saints laïcs » selon certains, érigés en icônes mondiales. Mais aussi deux hommes bien réels - avec leurs parts d'ombre et de lumière -, dont l'expérience politique a été forgée au creuset d'une terre commune, l'Afrique du Sud. C'est en effet dans ce pays qu'au tout début du XXe siècle le jeune Gandhi, alors avocat pour la communauté indienne locale, a inventé le satyagraha, une méthode de désobéissance civile non violente qui plus tard influencera fortement l'ANC et Mandela. Rapprocher les parcours de ces deux leaders, comme le font ici les auteurs avec précision et discernement, permet de poser quelques questions fondamentales pour le monde d'aujourd'hui. Gandhi et Mandela à sa suite auraient-ils inventé une nouvelle forme d'action démocratique ? Dans leurs combats politiques, quel rôle ont joué la vertu personnelle, la spiritualité, « la sagesse », et quelles leçons peut-on en tirer ? En quoi chacun a-t-il échoué ou réussi, et leurs héritages respectifs ne pourraient-ils pas, sous bénéfice d'inventaire, fonder une « autre politique » ?
C'est au destin, vraiment hors série, du premier président de la Turquie kémalienne - celui que l'on a appelé « le loup gris d'Angora » - qu'est consacré ce volume. Un portrait en pied, qui se détache sur le fond de l'un des phénomènes historiques les plus importants de notre temps : le réveil des peuples du Proche et du Moyen-Orient, vu ici sous son aspect turc.
Héritier d'un empire cerné par les armées anglaise, française et russe, ramené aux dimensions d'un petit pays agricole guetté par la misère, Mustapha Kémal déclare peu avant sa prise de pouvoir: « Il faut faire plus qu'une révolution ! » La Turquie n'existe pas encore. Il faut la mettre au monde. oeuvre harassante à laquelle il se consacre jusqu'à son dernier jour et qui lui permit de léguer à ses successeurs une jeune nation, pantelante et exsangue, mais transformée de fond en comble et déjà tressaillante d'une vitalité nouvelle.
Tel est le passionnant tableau d'histoire contemporaine, d'une étonnante actualité, qui vous est offert ici, sous la plume d'un l'historien consommé et d'un écrivain de grand talent. La réalité, une fois de plus, on le verra, dépasse tout ce que l'imagination peut concevoir, car l'oeuvre de Mustapha Kémal est véritablement sans précédent dans l'Histoire.
Pierre Rabhi est un homme en marche. Vers plus de solidarité, plus de fraternité. Vers ce point d'équilibre où l'humanité et le cosmos, les peuples du Nord et ceux du Sud, les sociétés qui meurent de leur gaspillage et celles qui s'éteignent dans la misère, devraient retrouver l'harmonie.
Déchiré, dans son enfance algérienne, entre une origine musulmane et une éducation à l'occidentale, il fut le témoin de ces populations écartelées entre leurs traditions séculaires et la modernité. Travailleur immigré confronté au racisme et à l'absurdité de l'univers urbain, il parvint en compagnie de sa femme à exploiter une petite ferme cévenole, réalisant ainsi son rêve de retour à la terre. Fort de cette réussite, il chercha dès lors à transmettre son savoir-faire agronomique et lança en France, en Afrique noire et au Maghreb, de nombreuses initiatives visant à fertiliser les terres arides, à promouvoir une réconciliation entre les hommes et la Terre-Mère, et à inaugurer une autre éthique dans les échanges internationaux.
Ce pionnier d'une révolution écologique tranquille s'adresse aussi bien aux hommes en lutte contre la désertification de leurs terres qu'à ceux qui découvrent la désertification de leur âme.
Née paysanne en 1762 dans l'Ardenne belge, Théroigne est l'une des plus belles figures de la Révolution : demi-mondaine entretenue par un marquis jaloux à la veille de l'ouverture des États- Généraux, elle se construit, à la faveur du combat pour la liberté, une identité nouvelle, ouvre un salon à Paris et fonde une société patriotique. La presse royaliste fait d'elle alors une libertine sadienne, que l'on accuse d'espionnage. En 1792, au sommet de sa gloire, elle réclame la levée de « bataillons d'amazones » pour combattre les monarchies aux frontières. En pleine Terreur, le délire s'empare d'elle : la folie la sauvera de la guillotine. Internée jusqu'à sa mort en 1817, elle deviendra pour la médecine un grand cas de mélancolie, tandis que Baudelaire, Michelet et plus tard Sarah Bernhardt chanteront sa légende.Cette première grande biographie critique de l'une des pionnières du féminisme, fondée sur des sources inédites, fut l'un des succès des commémorations du Bicentenaire de la Révolution française.Nouvelle édition, avec une préface et une postface inédites.
Quelle trajectoire fulgurante trace la vie d'Ibn-Séoud ! Tout jeune encore, mais « n'ayant pas une pierre où poser sa tête », le fils d'Abdur-Rahman se jure d'unifier l'Arabie. Frustré de son héritage, le royaume dont il rêve n'est encore qu'une poussière de tribus qui se combattent et s'entre-déchirent pour la possession des oasis et des points d'eau. Voilà des siècles que leur carrousel meurtrier ensanglante l'Arabie centrale. Pourtant, malgré leurs querelles héréditaires et l'état d'anarchie où elles sont encore plongées, ces tribus parlent la même langue, s'enivrent des mêmes poètes, récitent les mêmes prières et adorent le même Dieu. Elles peuvent donc participer à un même avenir.
Guidé par un tempérament fougueux et soutenu par une chance dans laquelle il verra le signe d'une prédilection divine, Ibn-Séoud partira à la conquête de son royaume à la tête de quarante compagnons résolus. Patiemment, impatiemment, par la force et par la ruse, faisant alterner des attaques fulgurantes avec de longues périodes d'attente, jamais il ne cessera d'élargir son domaine jusqu'au jour où il atteindra la mer Rouge et le golfe Persique. Au bout d'un demi-siècle, suzerain de la Mecque et détenteur d'un immense empire pétrolier, il aura conquis un royaume splendide, trois fois et demie plus grand que la France, surgi comme par miracle des sables du désert.
Quoique étroitement insérée dans la trame du XXe siècle, cette épopée bédouine, chatoyante et haute en couleur, joint le charme d'un conte arabe à l'allure d'une chanson de geste.
Au XVIIe siècle, le renforcement de l'Etat, bouleversant les anciennes structures mentales, donne au développement de la pensée politique un caractère dramatique. L'idée autour de laquelle se cristallise l'inquiétude de l'époque est celle de la raison d'Etat. Idée directrice du gouvernement de Richelieu, la raison d'Etat, derrière laquelle se profile le fantôme de Machiavel, est au centre des débats idéologiques du temps. Quelle place tenait cette notion dans la pensée politique du XVIIe siècle, comment s'est-elle définie, quelles réactions a-t-elle suscitées ?
En s'attachant à comprendre ce que les contemporains de Richelieu pensaient du pouvoir, comment ils réagirent face à cette nouvelle notion de raison d'Etat - tantôt "idole", tantôt "scandale du siècle" -, Etienne Thuau, dans cette très riche étude, nous permet de mieux comprendre l'homme du XVIIe siècle.
Quand j'ai rencontr Simone de Beauvoir en 1971 au MLF, elle faisait rver notre gnration. Elle tait l'exemple mme de la femme libre qui refusait de se marier et d'avoir des enfants tout en vivant un couple galitaire avec Sartre.Avec la publication de sa correspondance, nous avons t obliges de revoir le mythe : une autre Beauvoir, la vraie Beauvoir, apparaissait publiquement, dvoilant une femme qui n'assumait pas son amour charnel pour ses petites amies, comme les appelait Sartre, et dont la vie cache contrastait cruellement avec le message mancipateur du Deuxime Sexe.Beauvoir a-t-elle flou son public en n'assumant pas sa vritable personnalit ? Et pourquoi, continuons-nous de la voir comme une rfrence du fminisme contemporain alors qu'elle est si divise dans son rapport avec les femmes ? Marie-Jo Bonnet
On croyait tout savoir sur Jean Moulin, personnage complexe et énigmatique de la Résistance, le martyr de Caluire, l'homme de De Gaulle. Pierre Péan est revenu sur les lieux du crime, et ce qu'il a trouvé est fascinant.Derrière la figure immortelle du héros, se trouvait une femme, une femme d'influence, une femme bien cachée, fidèle parmi les fidèles : Antoinette Sachs.C'est à travers ses yeux que Pierre Péan et Laurent Ducastel revisitent cette époque terrible qu'a été l'Occupation. Construit comme un roman, le livre nous plonge au coeur même d'une Résistance déchirée par des rivalités qui vont parfois jusqu'à la haine. Nul autre qu'Antoinette Sachs n'aura connu d'aussi près la réalité et les tourments de Jean Moulin. Tandis que sa propre famille est traquée par les nazis, et son influence jalousée par ses compagnons d'armes, cette femme flamboyante gardera jusqu'à la fin la confiance sans faille de Jean Moulin. Antoinette le lui rendra bien, elle qui consacrera ensuite son existence tout entière à rétablir la vérité sur l'homme trahi, manipulé, et enfin livré comme un chien à la Gestapo.Un extraordinaire document historique.
Edouard VII a toujours nourri une passion pour la France. Amant des plus célèbres actrices, courtisanes et danseuses parisiennes, il parlait un français plus parfait encore que son anglais, et fut le premier invité sur la tour Eiffel, malgré l'interdiction officielle de la couronne anglaise. Ses atouts de séduction à la française sont à l'origine de la prouesse diplomatique qui scella l'Entente cordiale.Un roi typiquement anglais ? Pas du tout ! Avec un humour inimitable, Stephen Clarke, auteur du best-seller God save la France, montre qu'avant de devenir roi, c'est en France que « Dirty Bertie » a tout appris de la vie ! « Une réjouissante comédie historique. » Daily Mail
Talleyrand le séducteur : l'homme de tous les gouvernements, de toutes les compromissions, un grand pragmatique qui voulut par-dessus tout la stabilité de l'Europe. Un homme qui avait l'incertitude en horreur et privilégia toujours l'inertie à la précipitation. C'est bien une des ironies de l'Histoire que son destin se retrouve lié à celui qui se révélait dans l'action et la conquête, et une de ses tragédies, qu'il n'ait pas réussi à le dissuader de se lancer dans ses sanglantes équipées. Pourtant, il y avait entre eux un grand respect mutuel et quand l'Empereur mourut en 1821, Talleyrand rendit hommage à son « inconcevable génie ». Attirance des contraires... Talleyrand au pied-bot, jamais levé avant onze heures, préférant les salons aux champs de bataille, était fasciné par la vitalité de Napoléon et l'ampleur de sa vision.David Lawday évoque brillamment la carrière de ce grand aristocrate, prêtre puis évêque, émigré en Angleterre, exilé en Amérique, homme d'Etat sous l'Empire, nommé à plus de 70 ans ambassadeur de France à Londres par Louis-Philippe. C'est un des rares personnages historiques qui nous offre une vision de la politique européenne durant cette extraordinaire période de transition, et dont le message reste pertinent à notre époque. « Un livre bruissant des rumeurs des salons parisiens et des relations brillantes de ce grand diplomate... Lawday est le biographe idéal deTalleyrand. » The Economist
« Mon père a tué tant de personnes, y compris mes propres oncles et tantes. Je ne lui pardonnerai jamais. Il a brisé ma vie ! Partout où j'irai, je serai toujours sa prisonnière politique. »
Svetlana, fille de Staline (1926-2011), connut un destin aussi tourmenté que tragique. Exaltée, instable, souvent généreuse, parfois héroïque, mais à jamais torturée par son passé, elle porta toute sa vie la culpabilité d'être la fille d'un homme responsable de la mort de millions de personnes.
De ses premiers pas dans les couloirs du Kremlin jusqu'aux années de guerre, en passant par sa fuite en Occident et sa triste vieillesse aux états-Unis, c'est une autre lecture de la Russie communiste qui se déploie sous nos yeux.
Beata de Robien restitue avec sensibilité le destin d'une femme brisée dont la vie ne fut qu'une perpétuelle errance, mais qui tentera de se reconstruire avec l'énergie du désespoir et une candeur optimiste, jusqu'à son dernier souffle. Une biographie passionnante, fondée sur de nombreux témoignages et correspondances inédites, d'archives conservées en Pologne et en Russie, mais aussi de documents récemment déclassifiés par le FBI et la CIA.