Sous quel jour les Français, les Allemands, les Américains, ont-ils vu Adolf Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale ? Lorsque la propagande s'en mêle, le Führer revêt ses 1 000 visages.
En Allemagne, dès 1933, ce dernier tire les ficelles de l'endoctrinement national ; son effigie idéalisée est partout : sur les timbres-poste, dans le coffre à jouet des enfants, dans les magazines de décoration les plus en vogue... La manipulation des esprits orchestrée par l'État nazi se joue dans le quotidien des Allemands.
Dans le camp allié, si certains n'ont pas compris l'ampleur de la menace qu'il représentait après son accession au pouvoir, à l'entrée en guerre en 1939, on s'active unanimement contre lui : distribution de tracts, d'affiches, de caricatures, diffusion de photos censurées par le régime nazi ou de livres à charge. Tous les moyens sont employés pour montrer la cruauté de sa doctrine, les conséquences désastreuses de sa politique et le ridicule du personnage.
L'auteur nous révèle les mécanismes complexes de cette guerre des images en décryptant et recontextualisant plus de 350 documents, souvent inédits ou oubliés des historiens, qui montrent l'imagination sans borne des propagandistes de la montée au pouvoir à la mort d'Hitler.
Le 28 octobre 2022 correspond au centenaire de la "Marcia su Roma", la Marche sur Rome, qui a installé Mussolini au pouvoir. Quelle a été l'attitude de la France par rapport à cette prise de pouvoir? Manifestement, elle n'a pas vu le danger que pouvait représenter le fascisme instauré par le Duce. Ce sont des Français qui ont forgé la pensée politique de Benito Mussolini, entre la gauche syndicale (représentée par Jules Guesde qui a introduit le marxisme en France et qui est l'auteur de la citation du sous-titre, "Un homme à nous") et la droite nationaliste. Georges Sorel notamment, bien que mort deux mois avant la Marche noire mais aussi Gustave Le Bon (l'auteur de Psychologie des foules, livre qui a aussi inspiré Hitler) ont joué à leur insu un rôle important vis-à-vis du Duce (il considérait Sorel comme son maître à penser). A l'heure où de nombreux migrants italiens (de l'ordre de 800 000) ont gardé la nationalité italienne, la répercussion fascisme-anti-fascisme a été très importante en France.
Cet ouvrage retrace l'histoire de cette Marche sur Rome à travers des épisodes mettant en scène des personnages, connus ou moins connus. Le point de vue singulier de l'auteur fait ressortir le rôle plus ou moins ambigu de la France par rapport à l'instauration du régime fasciste italien.
Mal connu, mal aimé, Néron (37-68 a.C.) est un des empereurs qui symbolise le plus un pouvoir tyrannique et la folie sanguinaire. Dans ce portrait nuancé, l'auteur remonte aux origines du pouvoir de celui qui, lié par sa généalogie à Auguste, est nommé empereur à 17 ans après la mort de son père adoptif Claude. L'ouvrage interroge la place de Néron dans l'histoire de la dynastie julio-claudienne et présente sa jeunesse et la mise en place de son pouvoir. Après l'évocation des débuts positifs du règne, il aborde les nouvelles conceptions du pouvoir incarnées par Néron, qui fut le premier empereur à s'écarter ouvertement du modèle augustéen et qui, voulant donner une dimension esthétique et monumentale à son action, négligea les questions militaires. C'est d'ailleurs sa décision de reconstruire Rome, dévastée par l'incendie en 64, qui entraîne les révoltes antifiscales qui l'amèneront à se suicider, à 30 ans.
Au-delà du portrait d'un homme, l'ouvrage nous invite à découvrir une Rome pleine de complots, de trahisons, de luttes acharnées pour le pouvoir qui pousseront le jeune empereur à faire éliminer conseillers, amis et jusqu'à sa mère Agrippine.
L'empreinte historiographique de Néron commence dès l'année des quatre empereurs, les prétendants au pouvoir ayant tous fait partie de son entourage. Longtemps oubliée, condamnée à la damnatio memoriae, la figure de l'empereur sera dès le Moyen-Âge celle de persécuteur des chrétiens. La littérature en fera ensuite un (anti)héros de tragédie (Britannicus, Quo Vadis ?), un « mauvais prince » absolu, avant que la bande dessinée et les jeux vidéo ne s'emparent du personnage.
La vie de John Fitzgerald Kennedy n'a été qu'ombres et lumières ; des lumières d'un incroyable éclat et des ombres d'une noirceur inquiétante, comme autant de signes d'une destinée tragique.
Véritable caméléon, JFK aura toute sa vie admirablement joué le rôle que d'autres lui ont attribué, et en premier lieu son père. Un père à l'ambition dévorante qui, tel un démiurge, façonne les garçons du clan en hommes de pouvoir.
Mais JFK n'est pas qu'une simple marionnette, il est doté d'une grande intelligence et d'un charisme hors du commun, rien ni personne ne lui résiste, surtout pas les femmes. Il transforme le médiocre en excellence, un corps malade en un corps triomphant...
Grâce à de nouveaux éléments peu connus du public français et refusant tout autant l'idolâtrie que le sensationnalisme, Thomas Snégaroff dresse le portrait sensible d'un homme dont le destin continue, un demi-siècle après sa mort, de nous fasciner.
Vous connaissez le kir : composé d'un vin blanc sec de Bourgogne, l'aligoté, et de crème de cassis de Dijon, cet apéritif entré dans la langue universelle a fait le tour du monde. Un nom propre devenu nom commun, ayant sa place dans les dictionnaires et sur les cartes de restaurant. Car le chanoine Kir a vraiment existé ! Jean-François Bazin nous raconte l'existence hors du commun de ce prêtre et homme politique, qui illustre un siècle de relations entre la société politique et la société religieuse. Incarnant la Résistance, il est élu maire de Dijon en 1945 à l'âge de 69 ans. Il s'agit, pense-t-on alors, d'un mandat de gratitude et d'estime. Mais à sa mort en 1968, il porte toujours l'écharpe tricolore sous sa soutane ! Député dans le même temps, il est deux fois doyen de l'assemblée nationale. Don Camillo devenu Peppone, le dernier député en soutane de la République doit sa gloire à cet apéritif qu'il n'a pas inventé.
Acteur majeur de l'histoire de la France, Adolphe Thiers demeure le grand absent de l'historiographie des libéraux, et plus généralement, de la pensée politique du XIXe siècle. À la différence de Tocqueville, Constant ou Guizot, Thiers est resté dans l'ombre, ignoré, boudé, voire éconduit, et aujourd'hui encore, la seule mention de son nom suscite la controverse. En suivant les vicissitudes d'une vie politique longue de plus de cinquante ans, cet ouvrage essaie de comprendre pourquoi et, sans réhabiliter « le boucher » de la Commune, il vise à éclairer ce qui se joue, dans la carrière de ce Machiavel du XIXe siècle, des contradictions de notre modernité politique. Jeter un nouveau regard sur l'homme de la contingence et du pouvoir, c'est mettre en évidence l'interpénétration constante des idées et de la pratique au sein du jeu politique.
En revenant sur Adolphe Thiers, l'homme d'action par excellence, ce livre entend donc esquisser une histoire pragmatique du politique, lui-même inséparable d'une histoire de ses usages.
Julien Chapelant a été fusillé le 11 octobre 1914 pour reddition. Blessé, la jambe fracturée, il a été fusillé ligoté sur son brancard, ce qui a révolté l'opinion et soulevé des débats parlementaires jusqu'en 1934.La question qui se pose encore aujourd'hui est : le sous-lieutenant Chapelant était-il coupable ou innocent? A la manière d'un enquêteur, Jean-Yves Le Naour nous livre les faits et les témoignages qu'il a pu recueillir tout au long de son travail d'investigation. Il fait un travail d'historien inédit : donner la parole aux accusateurs et aux défenseurs. Au lecteur de se faire sa propre opinion.
Très fréquemment cité, Gramsci est pourtant une des figures intellectuelles et politiques majeures du siècle dernier dont la vie est très peu connue. Contre la présentation d'un Gramsci désincarné ou célébré en héros et martyr du communisme, cet ouvrage entend restituer l'homme en chair et en os, en montrant les étapes successives de son existence de sa Sardaigne natale à la prison fasciste, en passant par ses années estudiantines à Turin et son accession à la direction du Parti communiste d'Italie. Trop souvent réduite à quelques formules incantatoires, sa pensée, désormais considérée comme faisant partie du patrimoine classique des doctrines politiques du XXe siècle, trouve, en effet, sa véritable signification et sa modernité dans le contexte dans lequel elle se déploie.
Dans cette première biographie en français, Jean-Yves Frétigné nous fait découvrir un géant qui, contre Mussolini et Staline, défend un engagement au service d'un projet de renouveau politique adapté aux sociétés occidentales. En condamnant le fascisme et le communisme réel, sa pensée constitue, hier comme aujourd'hui, un remède et un antidote aux dérives et aux dévoiements de l'idéal révolutionnaire.
Journal incroyable d'une simple paysanne russe, engagée dans l'armée, pendant la guerre de Russie puis les débuts de la guerre civile. Elle obtient du tsar de créer un bataillon de femmes, pour sauver sa patrie. Mais au moment où les soldats commence à fraterniser avec l'ennemi, gagnés aux idées menchéviques puis bolchéviques, elle s'insurge la débacle et veux continuer le combat, en résistant seule contre tous. Elle échoue malgré de nombreuses tentatives pour galvaniser les troupes, son bataillon se fait massacrer. Elle n'aura qu'une solution : partir en Amérique convaincue que seule l'ami américain peut envoyer des renforts en tant qu'allié. C'est là qu'elle recontre un exilé russe Isaac Levine qui couche sur le papier son récit .Publié en 1924, il était tombé dans l'oubli.Ce récit exceptionnel de cette Jeanne d'Arc russe dans un monde en train de se déliter pourraît apparaître comme un véritable roman si Stéphane Audoin Rouzeau et Nicolas Werth n'en soulignaient pas la véracité et la portée historique.
Nous connaissons surtout Marie-Antoinette à travers les clichés qui nous sont parvenus et qui colportent une image d'elle bien souvent à charge. Frivole, dépensière, infidèle, "Madame Déficit", puis "Madame Veto" a été dans la plupart des récits la reine haïe, "l'Autrichienne" traître à la patrie.
Cet ouvrage a pour but de bousculer les idées reçues; il relate l'arrivée d'une jeune fille de quinze ans à la cour de Versailles qui va être amenée à faire évoluer les esprits de son temps en s'attaquant aux carcans : l'étiquette mais aussi la mode et bien d'autres domaines. L'auteure revient sur "l'affaire du collier" et autres scandales qui ont terni l'image de Marie-Antoinette en donnant sa version des faits de façon objective, loin de toute passion.
On découvre alors le destin d'une femme broyée par l'histoire dont le portrait nuancé la rend plus proche de nous.
Malgré une reconnaissance croissante, Jean Zay, le très jeune ministre de l'Éducation nationale et des beaux-arts de Léon Blum, reste un homme politique méconnu, une figure républicaine inconnue.
Pourtant, son oeuvre de réformateur est exceptionnelle (démocratisation scolaire, ENA, CNRS, festival de Cannes...), et fait de lui le Jules Ferry du Front populaire. Quant à son emprisonnement dès 1940 puis son assassinat par des miliciens en 1944, ils en font le Dreyfus de Vichy.
Ce livre s'attache à combler l'écart entre une vie remarquable et une mémoire partielle, afin de donner à lire et à comprendre un parcours de républicain emblématique par son action et par la haine qu'il suscita.
Aujourd'hui, alors que la référence aux « valeurs républicaines » est fréquente, mais ne dépasse souvent pas le stade de l'invocation, Jean Zay permet de répondre, historiquement, à la question dont dépend notre avenir : « Que signifie vivre en République ? Rien, sans engagement républicain. »
Olivier Loubes, historien de l'enseignement et de l'imaginaire politique de la société française, est un spécialiste des rapports entre l'école et la nation au XXe siècle et travaille sur Jean Zay depuis 1991. Il est professeur de chaire supérieure au lycée saint-Sernin de Toulouse.
Péguy travesti : mutilé par des approches partielles et anachroniques, il a été l'objet des lectures les plus antagonistes. La présente biographie s'attache au contraire à restituer un Péguy complet. Elle prend en compte au plus près des textes et sans exclusive la totalité de sa production, des écrits de jeunesse aux grandes oeuvres de la maturité, sans négliger la correspondance et en intégrant les données acquises par la recherche au cours des dernières décennies.
Elle veille à toujours mettre en relation hors de toute pétition de principe les positionnements de Péguy avec le contexte politique et culturel de l'époque, constamment attentive à la complexité historique de la période qui interdit les jugements sommaires sur les hommes et les événements. Au total, elle met en lumière une unité contradictoire au sein de laquelle se dégagent des étapes plus contrastées que Péguy ne l'a admis prêtant ainsi à une réception diversifiée. Mais elle illustre en même temps le maintien de valeurs fondamentales (l'intégrité personnelle, le goût de la liberté, la cohérence entre la parole et l'engagement, le refus d'un monde dominé par l'argent, la fidélité à l'enracinement populaire) garantes d'une actualité permanente de l'auteur.
Si l'image publique de Danton est incontestablement moins polémique que celles de Marat ou de Robespierre, elle n'en est pas moins complexe, et souvent contradictoire. Homme corrompu pour certains, défenseur malheureux d'une sortie précoce de la Terreur pour d'autres, il est également présenté comme un exceptionnel orateur de l'ardeur nationale (« De l'audace... »).
Beaucoup ont tenté de restituer le parcours de l'homme, de l'avocat aux Conseils à la figure emblématique du courant « indulgent ». Aucune étude, pourtant, n'a cherché à analyser les principaux aspects et moments de son existence, de manière à rendre l'homme dans toute sa complexité. C'est ce que proposent ces portraits « croisés » d'un révolutionnaire légendaire, surtout connu par l'image construite au fil du temps par les historiens, les romanciers et les hommes politiques.
Ernest Lavisse (1842-1922) est passé à la postérité grâce à ses nombreux manuels scolaires d'histoire, et surtout au fameux « Petit Lavisse » qui a accompagné des générations d'écoliers français. Mais qui était celui qu'on nomma l'« Instituteur national », qui consacra son existence tout entière à promouvoir l'enseignement historique et à construire un glorieux « roman national » ?
Homme d'influence mais non engagé, professeur admiré mais figure discrète, l'ouvrage montre toutes les nuances, voire les ambiguïtés, du grand historien.
L'étude minutieuse de son enseignement en Sorbonne, de ses publications et de ses nombreuses interventions dans la presse, comme de son rôle dans diverses institutions et associations, met en lumière une oeuvre fondamentale, encore méconnue. Ainsi découvre-t-on les combats d'Ernest Lavisse pour réformer l'enseignement supérieur, moderniser l'enseignement secondaire, mettre en oeuvre une formation à la fois scientifique et professionnelle des professeurs et organiser le monde étudiant. Des dossiers toujours d'actualité...
Jules Guesde est l'une des personnalités les plus marquantes de la gauche française et l'une des plus controversées. Militant infatigable et brillant orateur, il est l'un des premiers à introduire la pensée marxiste en France et à vouloir structurer le monde ouvrier par un parti politique afin de s'opposer au capitalisme. Malgré son intransigeance et son dogmatisme, Jean Jaurès choisit de s'allier avec lui. Le "guesdisme" fut ainsi déterminant dans la fondation du parti socialiste français et son vocabulaire de la "lutte des classes" aura marqué tout le XXe siècle.Dans cette biographie originale, Jean-Numa Ducange nous fait découvrir cet homme politique hors normes de la Troisième République, trop souvent méconnu, et qui aura pesé de tout son poids dans l'histoire du socialisme en France.
Commencée sous le Second Empire, la vie politique de Clemenceau a été très longue. Il a connu la Commune et plus de trente ans de IIIe République dont il fut un des présidents du Conseil. Mais que serait-il resté de lui dans la mémoire nationale si, en novembre 1917, aux pires heures de la Grande Guerre, quand politiciens et généraux semblaient avoir perdu la partie, le président Poincaré ne s'était résolu à l'appeler au pouvoir ? L'homme a alors 76 ans ; il n'a cessé depuis le début du conflit, comme parlementaire et comme journaliste, d'exhorter à la vigilance, à l'effort et au sursaut. En moins d'un an, il va conduire le pays à la victoire. Le Tigre entrait dès lors dans la geste française, pour toujours.
À cet homme d'exception, à ces vingt-sept mois cruciaux qu'il passa à la tête du gouvernement, Jean-Jacques Becker, historien de la Grande Guerre, tenait à consacrer ce récit.
« Il est très difficile de connaître un homme dont ses flatteurs ont dit tant de bien, et ses ennemis tant de mal », écrivait Voltaire.
Cardinal et ministre de Louis XIII pendant près de vingt ans, Richelieu a dirigé la France dans une période de guerres et de bouleversements qui ont affecté toute l'Europe. Il est l'initiateur d'une politique alliant invention et héritage du passé et le promoteur de conflits qui ont façonné le territoire et les esprits du temps. Zélateur de l'absolutisme politique, mécène avisé et stratège brillant, Richelieu a fait de sa personne et de sa fonction une énigme qui n'a jamais cessé d'être réinterprétée.
Le personnage et son action furent si importants et si fondateurs que, dans les moments où vacille la place de la France dans le jeu des puissances et où l'avenir national nourrit toutes les perplexités, il n'est pas absurde de lui rendre une visite qui n'est pas que de courtoisie.
Raconter Richelieu, revenir sur le moment et la raison des choix qu'il a assumés jusqu'au bout, sur sa légende, c'est donc aussi réfléchir sur notre propre approche de l'histoire, de l'État et de l'avenir de l'Europe.
Cécile d'Albis s'intéresse aux fêtes publiques, à l'histoire urbaine et aux communications politiques dans l'Europe moderne.
Constantin fait incontestablement partie de ces chefs d'État qui ont fait l'Histoire. Bien au-delà de l'Empire romain, il a, durant les trente ans de son règne, marqué l'Occident tout entier.
Car sans lui, parlerait-on des « racines chrétiennes de l'Europe » comme d'une sorte d'évidence ? C'est à cet homme de pouvoir, aussi inspiré que controversé, qu'on doit des rapports inédits entre le politique et le religieux, et le glissement du pouvoir impérial traditionnel vers des formes à la fois solides et vulnérables, mais, dans tous les cas, durables.
Réformateur, guerrier, législateur et bâtisseur - il fonde une seconde Rome, Constantinople -, le premier empereur romain chrétien n'est pas la figure révolutionnaire ou ambiguë que l'on a pu dépeindre : son action novatrice se conjugue intimement avec la tradition augustéenne dans laquelle s'ancrent ses lois et l'exercice de son pouvoir, en Occident comme en Orient.
À travers légende noire et légende dorée, ce livre s'attache à révéler un homme en quête d'une nouvelle forme de romanité sous le signe de l'unité, de la paix et de la foi.
Bertrand Lançon se consacre aux aspects culturels et religieux de l'Antiquité tardive. Il a publié, entre autres, Le monde romain tardif et Rome dans l'Antiquité tardive.
Tiphaine Moreau étudie le IVe siècle. Elle est l'auteur de Cents fiches d'Histoire romaine et, avec Bertrand Lançon, des Premiers chrétiens.
Premier travail collectif sur un auteur majeur, l'oeuvre de Quinte-Curce nous présente la seule version latine de l'histoire d'Alexandre qui reflète le regard contrasté, entre admiration et défiance, que les Romains portaient sur sa geste. Témoin important de la transmission des textes, l'ouvrage nous renseigne sur la reprise des premiers historiens d'Alexandre par l'historiographie hellénistique et romaine.
Personnage froid et calculateur, monstre dénué de tout sentiment allant jusqu'à sacrifier ses amis, dictateur, voire précurseur « des totalitarismes » du XXe siècle... ou l'un des plus grands hommes d'État français, protagoniste majeur de la Révolution, « Incorruptible », héros maltraité par deux siècles d'une légende noire tenace ?
Maximilien Robespierre ne laisse point indifférent, loin s'en faut, et les querelles historiographiques sont si prégnantes que l'historien Marc Bloch eut ce mot : « Robespierristes, antirobespierristes, nous vous crions grâce ; par pitié, dites-nous simplement : quel fut Robespierre ? ».
Mais comment dire simplement ce qui, par nature, se compose d'évolutions, de contradictions, de combats ? Comment autrement qu'en réinterrogeant en permanence l'homme et l'oeuvre pour mieux les appréhender, à la lumière tant des archives que de l'historiographie ?
Loin du panégyrique tout autant que du rejet brutal, le présent ouvrage propose des réflexions synthétiques, consacrées à quinze thèmes essentiels, qui aideront le lecteur à construire, enrichir ou nuancer son opinion.
Professeur d'histoire du monde moderne et de la Révolution française à l'Université de Rouen, président de la Société des études robespierristes depuis 2011, Michel Biard est l'auteur de nombreux ouvrages consacrés à l'histoire politique et culturelle de la période révolutionnaire.
Professeur d'histoire moderne à l'Université Blaise-Pascal (Clermont 2) et ancien président de la Société des études robespierristes, Philippe Bourdin est spécialiste de l'histoire politique et culturelle de la Révolution française, sur laquelle il a écrit ou dirigé une vingtaine d'ouvrages et de numéros de revues.
Morny... Deauville..., deux symboles du Second Empire qui traduisent, pour le premier, toute la prospérité spéculatrice d'une époque, pour la seconde, la nouveauté d'un monde ou le loisir devient moteur de l'économie.
Dirigé par Dominique Barjot, Éric Anceau et Nicolas Stoskopf, ce Morny et Deauville apporte nombre d'informations inédites, de révélations sur la genèse de Deauville, le mouvement d'affaires du Second Empire et les facettes multiples d'une personnalité, celle du duc, ainsi que la naissance de la civilisation moderne des loisirs. Dans le contexte de la Normandie des années 1950, Deauville naît des initiatives du groupe Morny et s'affirme d'emblée comme un modèle urbanistique et architectural, lui-même générateur de toute une symbolique.
Omniprésent dans les chemins de fer et la banque, mais aussi les mines, Morny n'est pas qu'un autre Eugène Schneider. Acteur essentiel du régime politique du Second Empire, vigoureux partisan de l'alliance franco-russe, ce personnage - à certains égards sulfureux - est aussi un grand propriétaire terrien attaché à l'Auvergne et un mécène bien de son temps. Il contribue ainsi à la réinvention de la Normandie, à l'essor phénoménal des courses, au succès de la plaisance, voire du vélocipède. Passionné de théâtre et grand collectionneur de peintures, il ouvre plus largement aux peintres l'univers de lumière et de couleurs de la Normandie.
Son adhésion dépourvue de repentir au nazisme vaut au théoricien politique Carl Schmitt (1888-1985) de partager l'odeur de soufre du philosophe Heidegger. Ce passé sinistre aurait dû le condamner à l'oubli. Or sa mort précéda sa renaissance.
Ce représentant de la droite autoritaire extrême privé de toute chaire universitaire est désormais considéré comme l'un des principaux penseurs politiques des deux derniers tiers du XXe siècle. Tout comme Heidegger a conservé l'amitié de Hannah Arendt, Carl Schmitt, qui se voulait « juriste officiel du Troisième Reich », a exercé après 1945, une profonde influence sur les secteurs idéologiques les plus divers. Connu auparavant pour son refus de soumettre l'État à l'éthique et à l'économie, pour affirmer au contraire son autonomie inscrite dans sa capacité illimitée de décision, Schmitt a pris un autre visage après la Seconde Guerre mondiale. Rompant l'ostracisme qui le frappait, certains ont alors isolé et radicalisé ses concepts pour les transformer en armes contre la démocratie libérale, tandis que d'autres l'ont fait, à l'inverse, pour la libéraliser à l'extrême et refouler l'État dans un esprit « libertaire » proche de la logique présente de la mondialisation.
Cet ouvrage dépasse la controverse classique et ressassée sur Carl Schmitt pour se concentrer sur ce second aspect de la réception de sa pensée d'après 1945.
Promue au rang de « standard» dans le monde anglo-saxon, cette étude pénétrante de Jan-Werner Müller apporte au public francophone une lumière inédite sur un penseur transformé en objet de fascination intellectuelle.
Historien de la pensée politique moderne, Jan-Werner Müller enseigne depuis 2005 à l'Université de Princeton. Après des études à l'Université libre de Berlin et à University College à Londres, il avait auparavant été Fellow de All Souls College à Oxford (2003-2005) et chargé d'enseignement à l'École des hautes études en sciences sociales à Paris.
Texte traduit de l'anglais par Sylvie Taussig.
Charles Maurras. Un nom qui sent le soufre et dont l'évocation suscite les murmures désapprobateurs. Maurrassien. L'adjectif a fini par englober la droite nationaliste, xénophobe et anti-républicaine. Monarchiste, fer de lance de l'antidreyfusisme et de la défense du maréchal Pétain, Maurras incarne une hostilité sans faille au régime républicain, à ses fondements philosophiques, ses institutions et ses élites.
Homme de lettres façonné par ses références littéraires (de Frédéric Mistral à Anatole France et à Maurice Barrès), Maurras a su faire école, autour de lui et de l'Action française (à la fois journal et ligue). De profondes et durables amitiés se sont nouées (Jacques Bainville, Léon Daudet) jusqu'aux ruptures fracassantes avec des disciples devenus « dissidents » (de Georges Valois à Georges Bernanos).
Dans cette première biographie historique jamais écrite, Olivier Dard révèle, au-delà de la figure de l'homme et de l'oeuvre, tous les réseaux et les influences qui, en France ou à l'étranger, se rattachent au « maître de Martigues ».
Il montre, de manière définitive, que Maurras est bien ce « contemporain capital » dont le parcours est essentiel pour comprendre le premier XXe siècle.
Gustave Eiffel a laissé son nom à la postérité grâce à la tour qu'il a construite pour l'Exposition universelle de 1889. Constructeur audacieux d'édifices et d'ouvrages d'art dans le monde entier, promoteur des technologies nouvelles, défenseur acharné de l'industrialisation, mais aussi homme de sciences, il jette les fondements d'une pensée renouvelée de l'ingénierie. Son oeuvre influence fortement ses contemporains et ses successeurs et reste, de nos jours, d'une grande actualité.
Cette nouvelle biographie de Gustave Eiffel permet de confronter, par des approches multiples, les objectifs qui étaient les siens, ses travaux et les résultats qu'il a obtenus, avec notre regard d'aujourd'hui, et par là même de percer les mystères de la naissance et de la permanence de son mythe.