En 1936, Élisabeth de La Panouse se retrouve dans un sanatorium des Alpes, qu'elle appelle une prison médicale. Elle connaîtra plus tard une autre prison, celle-là bien plus grise et sinistre, la prison du Cherche-Midi à Paris sous l'Occupation nazie.Après une enfance dorée dans des châteaux en Touraine, Élisabeth est prise dans la tourmente de la maladie puis de la guerre. Sur fond de la tragédie du réseau du musée de l'Homme, son destin est celui d'une femme moderne, engagée et passionnée. La correspondance amoureuse que nous découvrons pour la première fois entre Robert Debré et Élisabeth est émouvante et poignante.Élisabeth est un véritable bandit d'honneur qui écrit de sa prison ce « petit papier clandestin » pour redonner de l'espoir à ses enfants : « Comme on peut vivre de peu quand on a du soleil dans le coeur ». Cette biographie est parfois tragique, mais toujours lumineuse, comme le sont les deux héros de cette épopée du XXe siècle. L'auteure raconte dans une langue à la fois poétique et tendre, non dénuée d'humour, la vie d'une femme qui prend tous les risques en sachant le prix à payer.
Dans cette biographie de Winnie Mandela, l'auteur propose de mettre en lumière la vie d'une militante engagée. Il souligne son parcours de vie, ses engagements pour la liberté des Sud-africaines et des Sud-africains, durant l'apartheid et pendant la période post-apartheid. Son combat personnel pour la justice, sa lutte contre un racisme d'État furent le moteur politique de son combat qui l'a accompagné toute sa vie. La singularité d'une personnalité qui a donné lieu à des interprétations injustes et fallacieuses est mise en avant car Winnie Mandela est présentée sous un angle nouveau par rapport à tout ce qui a été écrit sur elle. Cette biographie rend justice à celle qui fut plus que l'épouse de Nelson Mandela.
À l'occasion du centenaire de la mort du sultan Saïd Ali, Thoueybat Saïd Omar-Hilali porte la lumière sur une injustice. Saïd Ali fut victime d'un complot orchestré par la cupidité d'un milieu affairiste, largement soutenu par la politique colonialiste du Pavillon de Flore et facilité par la complicité de notables comoriens. Son tort fut d'avoir compris, avant ses compatriotes, l'importance de la situation hautement stratégique de l'archipel. En son âme et conscience, il opta pour le protectorat de la France plutôt que pour celui d'une autre puissance.
Nous proposons ici une exploration de la personnalité de Daniel Guérin. Celui-ci illustre la figure d'un militant révolutionnaire en mouvement(s). Pendant plus d'un demi-siècle, il fut engagé dans de nombreuses causes. Syndicaliste et socialiste SFIO, "pivertiste" et trotskyste, antifasciste, militant de la cause homosexuelle, anticolonialiste et antiraciste, libertaire, il fut aussi un historien reconnu de la Révolution française. Dans la synthèse du marxisme et de l'anarchisme, Guérin chercha à dépasser les antagonismes politiques.
Par la découverte de la jeunesse de Lafayette, ses actions dans la Révolution américaine ou à la cour de Versailles, B. Caillot nous permet de comprendre la construction des valeurs chez Lafayette. L'auteur se penche avec empathie sur son héros en prenant soin d'asseoir son propos sur une description détaillée des hommes, des idées et des circonstances. Il éclaire l'acteur presque invisible que fut la franc-maçonnerie émergente ainsi que la place qu'elle prendra dans la vie de Lafayette.
Le tome 5 de cette biographie décrit les événements qui se déroulent de mai 1962 à mars 1969. Il commence avec l'intronisation de l'archevêque de Conakry Mgr Tchidimbo. Avec la France du général de Gaulle, on assiste en 1963 à la signature d'accords bilatéraux, et en 1965 à une rupture des relations diplomatiques. On voit également Sékou Touré célébrer les femmes, radicaliser la Révolution, réprimer sévèrement divers complots, mais aussi concrétiser l'un de ses rêves : la naissance de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) dont Diallo Telli devint le premier secrétaire général.
Fernand Loriot (1870-1932) est le principal fondateur du Parti communiste. De la lutte contre la Première Guerre mondiale à la lutte contre le stalinisme, on le retrouve toujours au premier plan. Quatre-vingt ans après sa mort, un ouvrage lui est pour la première fois consacré. C'est aussi un éclairage inédit sur les luttes sociales et l'histoire politique des décennies 1910-1920, et une contribution à l'histoire du syndicalisme, du socialisme, du pacifisme et du communisme.
L'existence d'Ernest, né dans la seconde moitié du XIXe siècle, s'est déroulée au cours d'une période d'inventions sans aucun précédent dans l'histoire de l'humanité : de sa première bicyclette à la bombe atomique en passant par l'invention de l'ampoule électrique ou l'invention du cinéma muet et de la radio, cet ouvrage nous fait découvrir cette France en mutation au gré des différentes nominations du protagoniste, à la recherche d'un bonheur rare en ces temps troublés de début du XXe siècle.
Jacques Soustelle, nommé gouverneur général de l'Algérie par Pierre Mendès France pendant l'insurrection en 1955 a pour mission de réussir l'intégration de l'Algérie à la France et de donner aux habitants les mêmes droits et devoirs. L'ouvrage retrace les six années, de 1955 à 1961, qui ont changé sa vie et l'ont conduit jusque sur les routes de l'exil. Soixante ans après, son combat perdu résonne encore dans l'actualité. L'envie de justice proclamée par cet homme nous parle toujours aujourd'hui.
De "Peau noire, masques blancs" (1952) à "Pour une révolution africaine" (1964), en passant par "L'an V de la révolution algérienne" (1959) et "Les damnés de la terre" l'oeuvre du psychiatre martiniquais Frantz Fanon a profondément marqué l'immense courant de pensée qui, après la seconde guerre mondiale, a fortement contribué à la libération des peuples colonisés. Face aux malentendus, Joby Fanon, frère aîné de Frantz Fanon, présente une étude qui reprend les choses par leur commencement et retrace le parcours d'un homme parmi les hommes.
Si les biographies de Pierre Savorgnan de Brazza sont légion, il n'en existait aucune de Noël Ballay, qui, à la fin de sa vie, gouvernait l'Afrique Occidentale Française après plusieurs expéditions en Afrique et au Congo. Il convenait de réparer cet oubli en montrant l'importance de son rôle dans la formation du second Empire colonial français.
C'est à l'occasion du cinquante-cinquième anniversaire du décès de Frantz Fanon que l'Association d'Écrivains Martiniquais en Langue Créole (Krey Matjè Kréyol Matinik), lui rend un hommage solennel. Cet ouvrage ne se veut donc pas un énième livre ou écrit, comme il en existe tant, mais vise en une compilation non exhaustive à retracer le cheminement d'un homme dont les actes furent en accord avec les textes.
L'horticulteur physiocrate Pierre Poivre a tenté, au XVIIIe siècle, une opération réputée impossible, à savoir la collecte et l'acclimatation à l'Isle de France (aujourd'hui Maurice) des épiceries fines qui passaient alors pour faire la puissance et la fortune des Provinces-Unies (Pays-Bas). Force est de reconnaître que cette véritable guerre des épices n'a que peu rapporté. En revanche les aventures de Poivre, sa personnalité et aussi ce que la postérité a retenu de lui, éclairent sur le courant physiocratique et économiste qui s'affirme dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
La biographie pleine de tourments du Hongrois Georges Szekeres est ici présentée par son épouse, essentiellement à partir de documents - provenant de France, de Hongrie ou d'Italie - où se mêlent citations militaires françaises ; procès verbaux de la police secrète hongroise ; souvenirs de ses amis ; correspondances inédites avec Paul Nizan et Maurice Merleau-Ponty ; documents d'archives, etc. Nous pénétrons ici dans les salons, mais aussi les cachots, pour découvrir un tableau d'époque du XXe siècle et de ses fléaux...
Mis dès ses onze ans sur un bateau de commerce au long cours, le Malouin Mahé de La Bourdonnais s'est forgé sur mer et sa fortune et sa gloire. Devenu tour à tour officier de la Compagnie des Indes, capitaine marchand, corsaire au service des Portugais, gouverneur général des îles de France et de Bourbon, Mahé a été aussi financier et négrier. Ses aventures, replacées ici dans leur contexte économique et politique, sont une illustration des relations entre guerre, administration et commerce qui se tissent dans la mer des Indes du XVIIIe siècle.
Se concentrant sur des ressources médiévales rares et non suffisamment exploitées, l'auteur dresse un portrait étonnant de Gengis Khan qui parvint à écraser la Chine et l'empire Khorezmien et à régner sur eux. En même temps, les principales tribus réunies par ce grand chef militaire furent kazakhes et turques et non point mongoles. Ce livre représente le second volet d'une trilogie consacrée à la préhistoire et aux origines du peuple kazakh.
Qui se souvient de Désiré Barodet dont le nom a été donné au recueil des professions de foi des parlementaires ? Sa vie est pourtant une illustration de la manière dont les républicains de 1848 se sont formés, de leurs espoirs, des épreuves qu'ils ont subies sous ce même régime puis de leur opposition à l'Empire. Si l'Histoire a retenu les noms de Ledru-Rollin, Gambetta, Hugo, Blanc, Clemenceau, Barodet apparaît comme un simple ouvrier qui assure la construction des murs et du toit de l'édifice tandis que les autres sculptent chapiteaux et mascarons. Maire de Lyon après le désastre de 1870, ancien instituteur rural de Saône-et-Loire, indéfectiblement attaché au peuple, il méritait cette biographie qui lui permet enfin de sortir de l'ombre.
Né dans une famille maronite du Chouf (Liban) et formé dans le collège de 'Ayn Warqa, le jeune Boutros al-Boustani tourne le dos en 1840 à sa communauté d'origine et rejoint à Beyrouth les missionnaires américains dont il se séparera vingt ans plus tard. Érigé en précurseur de la renaissance (Nahda) et du nationalisme arabe par George Antonius dans The Arab Awakening, Boustani a vu par la suite son rôle bien plus souvent minimisé par les historiens, avant un retour en grâce inattendu depuis une vingtaine d'années. Cet essai biographique - le premier dans une langue européenne - propose de reconstituer, malgré ses zones d'ombre, le parcours de Boutros al-Boustani, parcours où se mêlent inextricablement idées réformistes et projets concrets. Car Boustani est homme d'action autant que visionnaire, porteur d'une philosophie sociale plutôt que d'une doctrine politique.
Jean Guitton est-il un précurseur du développement personnel ? Peut-on établir un lien entre sa philosophie et la recherche de fondements en rapport avec un secteur devenu aujourd'hui incontournable ? À partir de l'analyse de l'expérience ordinaire, Jean Guitton a élaboré une étude générale de l'être, basée sur la notion de développement. Dès lors, le sens profond de l'existence réside, selon lui, dans une maturation authentique de la personne. Dans un style accessible, cette étude place le développement personnel au centre d'une relecture inédite de l'oeuvre et du parcours de Jean Guitton.
Le sociologue Jean Ziegler, sommité helvétique et célébrité mondiale, est l'un des plus grands écrivains et penseurs humanistes de notre temps, usant de sa plume et de sa voix comme instruments de dénonciation des injustices criantes et insupportables à l'échelle planétaire. Il a une autre vision de l'homme souffrant, flagellé par la faim et violenté par la dette. Il s'insurge contre tout capitalisme irréductible qui conduirait au cruel gangstérisme financier international, susceptible de saper la solidarité humaine et le principe de subsidiarité. Ce principe est laissé à l'Homo demens, l'homme délirant, fou, et aux ruses de l'Homo ludens, aux prises avec ses tenailles de jeux multiplicateurs et ragaillardi par l'Homo oeconomicus, anxieux mais impitoyable, voire vide d'humanisme.
Après 60 ans d'oubli, l'oeuvre de Mel Bonis, dans la lignée de César Franck, est à redécouvrir. Sa biographie relate la saga d'une famille d'industriels au tournant du XIXe siècle. On assiste à la transfiguration de la douleur par la création musicale. On déplore l'océan d'incompréhension que doit affronter une femme de ce temps dans l'exercice d'une telle oeuvre. Christine Géliot est son arrière petite-fille.
Ce récit intime à deux voix, à mi-chemin entre la biographie et l'autobiographie, retrace la vie de Paulette Fouchard-Ayot, résistante sous l'occupation, reconnue par la République mais inconnue du grand public, véritable femme de l'ombre. C'est un échange entre deux femmes pour raconter une vie de près d'un siècle dans l'histoire et donner un sens actuel au « Ne m'oubliez pas » de tous ceux qui ont vécu cette sombre période en refusant la soumission à l'Occupant.
Quelques années après la mort de Gamâl Abd al-Nasser, son épouse a voulu mettre par écrit les souvenirs qu'elle avait gardés de lui. Ces mémoires racontent leur vie partagée pendant trente-six années. Elles offrent également un regard neuf sur l'homme d'Etat qui dirigea l'Egypte de 1954 à 1970. C'est tout un pan très largement méconnu de Nasser, de ses relations privées, de ses traits profonds de caractère que cet ouvrage permet d'appréhender.
Henri Reymond a traversé la période agitée de l'Ancien Régime à la Restauration en passant par l'Empire. Dauphinois né à Vienne, ardent défenseur du bas-clergé, il présente en 1789 un programme de réforme de l'Eglise. Elu évêque de l'Isère en 1792, il s'efforce de faire revivre une Eglise à bout de souffle. En 1801, à la suite du Concordat, il démissionne. Nommé évêque de Dijon en 1802, il s'attelle à la reconstruction du diocèse avec un grand souci des pauvres. Il meurt à Dijon en 1820.