Par ce long mémoire, initialement publié en 1878, l'abbé Arbellot veut faire un point définitif sur les événements qui ont mené au décès du roi d'Angleterre-duc d'Aquitaine lors de l'assaut du château de Châlus en Limousin en 1199. Pour établir la vérité, l'auteur, président de la société archéologique et historique du Limousin, reconsulte et compare toutes les sources disponibles, en particulier celles de tous les chroniqueurs contemporains des faits. Un ouvrage qui reste passionnant de bout en bout sur cet événement qui marqua, en quelque sorte, la fin de l'empire des Plantagenêts, empire qui allait de Bayonne aux portes de l'Ecosse, soit la moitié ouest du royaume de France, l'Irlande, l'Angleterre et le pays de Galles réunis.
L'abbé François Arbellot (1816-1900) est, sans conteste, l'un des grands historiens du Limousin au XIXe siècle. Il a publié de multiples communications historiques et archéologiques qui portent en quasi exclusivité sur le Limousin, son histoire, ses monuments et ses personnages illustres.
Il est vraisemblable que Jeanne d'Albret aurait paru plus grande si son fils avait été moins grand. Cependant, elle ne fut pas seulement la mère d'Henri IV : Jeanne incarna chez nous la Réforme, cette immense révolution, une des plus importantes dans ses prolongements que le monde ait connues et qui n'aurait pu avoir en France son puissant déroulement sans sa présence. Elle incarna aussi la survivance de nos libertés provinciales et particulièrement l'indépendance des régions gasconnes qui n'avaient pas eu de défenseur plus farouche depuis son ancêtre Gaston Fébus. Cette princesse de la Renaissance, amie des lettres et des arts comme sa mère, la Marguerite des Marguerites, écrivant et versifiant avec esprit, sévèrement honnête dans son comportement public, parfaitement pure dans sa vie privée, fut accusée de sectarisme et de sécheresse de coeur. Ce dénigrement systématique devait être très sensible à tous les Béarnais. La renaissance de nos vallées délaissées depuis des siècles date de son règne. Le Béarn lui doit une multitude de petits châteaux, qui portent tous l'empreinte de son caractère. Elle est considérée comme la patronne de ce pays. Les villages tirés de leur torpeur, repeuplés, réconfortés par une bonne législation, de nouvelles industries créées, le lit des rivières approfondi, nous lui devons tout cela. Elle avait le sang ardent des seigneurs à la race desquels elle appartenait, ces Gascons turbulents et audacieux qui avaient remué la France pendant deux siècles. Elle les continua, ne craignant pas la bataille, sachant parler au peuple aussi bien qu'au soldat, toujours prête à risquer sa vie pour la religion, ses intérêts pour ceux de sa race. Plus tard, cette femme dont la vie fut un long drame fut peu défendue. Les biographies d'elle sont fragmentaires, incomplètes ou périmées. J'essayerai surtout, en utilisant des documents épars, édités ou inédits, de faire revivre la figure de celle que dépeignait ainsi d'Aubigné, qui l'avait connue : « Cette princesse n'avait de femme que le sexe, l'âme entière aux choses viriles, l'esprit puissant aux grandes affaires, le coeur invincible aux adversités ».
Bernard Nabonne, né à Madiran (1897-1951), écrivain, historien, auteur de romans et de biographies historiques. Il obtint le prix Renaudot, en 1927, pour son roman Maïtena. Voici une nouvelle édition, entièrement recomposée de cette biographie, publiée initialement en 1945.
Lors de l'intervention française en Espagne, la reddition qui faite suite à la bataille de Bailén - en 1808 -, livre 15.000 soldats français prisonniers aux Espagnols. D'abord internés sur des pontons à Cadix (en 1809, il ne reste déjà plus que 5.500 rescapés de l'enfer des pontons !), ils sont ensuite expédiés sur l'îlot de Cabrera dans les Baléares, sorte de camp de concentration avant la lettre, où les prisonniers sont laissés à l'abandon et en butte au dénuement le plus total. Les rescapés ne seront délivrés qu'en 1814 à la chute de Napoléon Ier.
Un récit saisissant sur un épisode des moins connus de la guerre de la Péninsule qui opposa si durement Français, Anglais, Espagnols et Portugais entre 1808 et 1814.
Henri Ducor, né en 1789 s'engage comme marin dès 1801, est fait prisonnier à Cadix en 1808, déporté à Cabrera en 1809, il s'évade en 1811 et entre dans le corps des marins de la Garde Impériale et fait la campagne de Russie. Prisonnier des Russes, puis des Autrichiens, il ne sera libéré qu'en 1814.
La vie d'un des guides mythiques de Chamonix - chasseur de chamois et cristallier - dont le nom est indissociablement attaché à celui du Mont-Blanc et de ses premières ascensions : 1786 avec le docteur Paccard et 1787 avec H.-B. de Saussure. Le roi de Piémont-Sardaigne, duc de Savoie, l'autorisera même - tant est grande sa notoriété - à accoler le titre de Mont-Blanc à son nom : Jacques Balmat-du-Mont-Blanc... Insigne honneur... Pour une fois, le guide éclipse, en partie, ceux qui se sont un peu trop vite appropriés la paternité de la première ascension...
Voilà une biographie écrite sous forme de roman - vive et enlevée -, publiée initialement en 1929 qui se lit comme le véritable roman d'aventures qu'aura été la vie de Jacques Balmat.
Charles Rochat-Cenise (1899-1956), journaliste et écrivain suisse. On lui doit également plusieurs ouvrages et romans sur les Alpes : le Ski ; Pays de glace et de granit ; Les Saisons montagnardes.
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Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la lutte était très prisée, tout comme ce qui allait de pair avec elle, le tourne-poignet (autrement appelé : bras de fer). La lutte libre se pratiquait lors des Jeux Olympiques antiques et elle était de toutes les fêtes et foires de nos campagnes, il y a un siècle et demi. Le champion landais de ces deux sports s'appelait Francillon Donan. Il était né à Soustons en 1828. Après des aventures incroyables, qui le conduisirent dans l'armée de Napoléon Ill et... à la prison militaire de Tours pour avoir fracturé la jambe d'un sergent. Il s'en évada, et il vint se cacher à Soustons. Arrêté à nouveau, on l'envoya en travaux forcés en Algérie, où il apprit la lutte libre. Une fois libéré, il devint lutteur professionnel, en rencontrant des lutteurs de foire à Labouheyre. En 1862, il affronta, pour les fêtes de la Madeleine, à Mont-de-Marsan, un ours blanc, et il l'écrasa. Pour les fêtes de Dax, à la suite de cet exploit, il combattit contre le champion des champions de lutte de l'époque, Dumortier, et il le terrassa. Sa célébrité fut énorme. Sur ses biceps qu'il appelait ses « cagnots » (petits chiens), il s'était fait tatouer une paire d'yeux noirs qui regardaient méchamment ses adversaires qui devaient en trembler de peur ! Mais c'était un sportif qui buvait, et il acheva sa vie misérablement à l'hôpital de Dax. Il mourut en 1889, à l'âge de 61 ans. Le souvenir collectif de Francillon Donan est longtemps resté vif dans le pays landais. Et maints hommes costauds de chez nous furent longtemps surnommés « Donan »...
Voici donc l'existence picaresque, reconstituée et romancée, en gascon et en français, de ce magnifique Donan, surnommé le redoutable Landais !
Michel BARIS, auteur et conteur landais, est un spécialiste reconnu de la langue et de la culture d'oc en Gascogne. Il a commencé à écrire, dans les années 1970, Punts d'Interrogacion (Per Noste), une étude sur Langue d'Oïl contre langue d'Oc (Féderop). Après une vie professionnelle de principal de collège, il s'est remis, une fois à la retraite, à l'écriture pour un recueil de contes, N'am traversat nau lanas (Letras d'Oc). Enfin, il vient de faire paraître une belle traduction en gascon des Contes de la Lande Gasconne, d'Emmanuel Delbousquet (Ed. des Régionalismes).
Gaston X, vicomte-"prince" de Béarn, comte de Foix (Gaston III), un des plus importants seigneurs du XIVe siècle, marqua son temps par sa facilité à allier des capacités guerrières, administratives à un goût affirmé pour les lettres et les arts. Il fut, quelque part, un précurseur de la Renaissance.
Animé d'une volonté inflexible, toute tendue vers la création d'un état pyrénéen (du Béarn à l'Ariège), Gaston Fébus rêvait également de devenir peut-être le nouveau prince du Midi tant le Languedoc pressuré d'impôts l'idolâtrait. Le meurtre de son fils unique (qu'il soupçonnait d'avoir voulu l'empoisonner) brisa ces ambitions.
Une vie pleine de bruits et de fureurs où l'on côtoie les rois Charles V, Charles VI, le Prince Noir, les abhorrés comtes d'Armagnac et Froissart le chroniqueur ami et complaisant.
Bernard Nabonne a su marier respect de l'histoire et littérature pour cette biographie qui se lit comme un roman.
L'avant-propos de M. Fabre évoque utilement le parcours de Bernard Nabonne, naguères célèbre, puis trop injustement oublié.
Il est un auteur qui, dès le XVIIIe siècle, avait fait des recherches étendues sur la vie de Charles le Mauvais, que presque tous ces historiens ont cité complaisamment et devant les jugements duquel ils se sont inclinés comme devant un oracle : cet auteur, c'est Secousse. Or l'ouvrage que je publie aujourd'hui a pour but de démontrer que presque toutes les assertions de Secousse sont erronées. Ce que je puis affirmer, c'est qu'à l'inverse de cet écrivain, qui a reproduit les innombrables erreurs commises par Froissart et ses contemporains et qui s'est fait l'écho de toutes les calomnies déversées sur le roi de Navarre par les courtisans de Jean le Bon et de Charles le Sage, j'ai tenté d'écrire avec impartialité le récit des événements dont une partie de la France fut le théâtre pendant la deuxième moitié du quatorzième siècle.
Ce que demandait le roi de Navarre, c'était qu'on lui rendît justice, qu'on lui restituât la Champagne et la Brie qu'on lui avait prises par la fraude et par la force et qu'on retenait malgré ses justes revendications. Mais la justice n'est pas de ce monde.
Ce livre tend à la réhabilitation de Charles le Mauvais. La tâche est ardue, je le sais, car cette réhabilitation ne peut s'obtenir qu'en faisant descendre Charles V du piédestal sur lequel l'ont élevé les générations qui nous ont précédés et que certains auteurs tendraient plutôt de nos jours à rehausser. La perfidie du roi de France que les écrivains royalistes ont appelé complaisamment Charles le Sage a déjà été pleinement démontrée par Sismondi, Lavallée, etc. Je ne fais que l'accentuer. Un historien qui a scruté si profondément le XIVe siècle ne peut se méprendre à ce point sur les actes d'un prince qui valut beaucoup mieux que sa réputation et que je n'étudie que dans ses rapports avec la France, en tant que prince français, laissant à d'autres le soin d'écrire l'histoire de ses relations avec la Castille et l'Aragon, en qualité de roi de Navarre (extrait de la Préface).
Edmond Meyer (1844-1901), conducteur de travaux des Ponts-et-Chaussées, historien, est également l'auteur d'une Histoire de la ville de Vernon et de son ancienne châtellenie.
Louis Ramond de Carbonnières est né en 1755 à Strasbourg. Comment celui qui allait devenir le "découvreur" des Pyrénées à la fin du XVIIIe siècle, grâce à son ouvrage Observations faites dans les Pyrénées, a-t-il été mené à séjourner dans une région où il n'avait nulle attache ? D'un premier voyage en Suisse qui lui fait découvrir les Alpes - et aimer la montagne -, à son engagement comme secrétaire auprès du fameux cardinal de Rohan (le héros malgré lui de l'affaire du "collier de la Reine"), le jeune Ramond va se retrouver, par le jeu compliqué des évènements, aux Pyrénées. Il va, alors, donner là toute la plénitude de ses talents de voyageur curieux de tout, d'écrivain doué, de botaniste et de premier... pyrénéiste.
André Monglond (1888-1969), né à Sornac (Corrèze), professeur de lettres, historien et écrivain, spécialiste du préromantisme français, nous livre, à travers cet ouvrage documenté et captivant, la genèse de cette passion de Ramond de Carbonnières pour les Pyrénées, passion qu'auront véhiculée les hasards les plus grands.
Nouvelle édition de cet ouvrage qui remplace l'édition, épuisée, de 2011.
L'histoire de cet homme est à la fois simple et terrible. Il n'a eu que deux périodes dans sa vie, mais deux périodes de misère. Soldat de l'empire, dans les plus terribles guerres, il ne s'est pas amusé à être un héros ; mais, en revanche, il a été prisonnier deux fois : la première fois, sur les pontons espagnols, dans l'île de Cabréra ; la seconde fois, en Russie, pendant la mémorable campagne de 1812. Ainsi, encore tout brûlé sous le sable, il a été enseveli sous la glace. Le récit de cet homme est le plus atroce et le plus intéressant cauchemar qui se puisse entendre ; il n'y a pas de romancier qui se soit élevé à la hauteur de tant de misère. Pendant tout le cours du récit, le soleil et la glace, la soif brûlante, la faim qui dévore, les coups de sabre et les coups de bâton, la cohabitation forcée avec des cadavres, les haillons et les membres gelés, l'hôpital pour tout repos, la captivité pour toute consolation, un morceau de cheval cru pour tout repas, la mort pour tout espoir, le spectacle d'une armée entière, et qu'elle armée ! ensevelie sous le sable et sous la glace, voilà ce livre ». Initialement publié en 1833, voici une nouvelle édition, entièrement recomposée de la suite des aventures quasi inconcevable de ce coriace marin de la Garde Impériale qui finira pourtant quasi centenaire !
Henri Ducor (1789-1877) s'engage comme marin dès 1801, est fait prisonnier à Cadix en 1808, déporté à Cabrera en 1809, il s'évade en 1811 ; il entre alors dans le corps des marins de la Garde Impériale et fait la campagne de Russie de 1812. Prisonnier des Russes, puis des Autrichiens, il ne sera libéré qu'en 1814, reprendra encore les armes en 1815 jusqu'à la bataille de Waterloo.
Soeur de François d'Angoulême, elle devient la soeur du roi François Ier lorsque celui-ci monte sur le trône de France à la suite de Louis XII. Très proche de son frère, gracieuse, spirituelle, cultivée, c'est elle qui mènera, des années durant, la cour de France.
Elle est mariée à Henri d'Albret, prince de Béarn et roi de Navarre en titre. Elle devient, dès lors, Marguerite de Navarre. Proche des novateurs religieux, elle restera cependant fidèle au catholicisme, au contraire de sa fille, Jeanne d'Albret.
Son oeuvre littéraire est importante dans ce siècle de la Renaissance : l'Heptaméron, son grand-oeuvre inachevé, mais aussi nombre d'oeuvres théâtrales et poétiques qui permettent de mieux appréhender la personnalité complexe de cette femme célèbre et célébrée.
Pierre Berneteix est né le 4 juillet 1938. Ses familles paternelle et maternelle sont originaires d'Arudy. Il est le secrétaire général du Réveil Basco-Béarnais, association qui a pour vocation la promotion du Pays basque et du Béarn ainsi que le maintien et l'approfondissement de leurs valeurs culturelles respectives.
Il présente ici un ouvrage qui, avec simplicité et précision, éclaire les deux personalités de Marguerite de Navarre : celle de l'Histoire, assez connue, et celle de la littérature qui sera une réelle découverte pour beaucoup.
Bordeaux ! Octobre 1944. Bordeaux libéré de l'occupation allemande, n'a pas encore retrouvé son vrai visage, l'heure est encore aux règlements de comptes, la gestion de la ville est confiée à une nouvelle équipe.
L'Université n'échappe pas à cette atmosphère, quelques Professeurs renommés ont été suspendus. Les cours vont pourtant reprendre et les étudiants anciens et nouveaux, de la Gironde des Landes, du Gers, des Basses-Pyrénées, du Lot-et-Garonne, de la Dordogne ou de la Charente, affluent vers la capitale d'Aquitaine.
Sur le parvis de la gare Saint-Jean, l'oeil braqué vers la place de la Victoire, un jeune Landais timide et sa mère découvrent la longue perspective du cours de la Marne aux pavés tristes et mouillés. Bachelier frais émoulu, le jeune homme va commencer des études de médecine. Il va passer les sept années suivantes entre la Faculté et les hôpitaux bordelais, le lycée Michel-Montaigne dans lequel il sera surveillant pendant cinq ans, l'hôpital Saint-Jacques d'Agen pour deux années d'internat entrecoupées par un remplacement à Marmande. La relation qu'il fait de cette période et les anecdotes qui l'accompagnent constituent un témoignage de la vie universitaire au début d'une époque historique, puisqu'elle se situe à la fin de la deuxième guerre mondiale. Dès lors rien n'a plus été pareil, le monde a changé, la médecine enseignée par des hommes éminents est entrée dans le modernisme...
Jean-Claude Mouchès a été médecin pendant 40 ans dans ce pays de Chalosse où il est né ; passionné de chasse à la bécasse mais aussi d'écriture, il est l'auteur de nombreux ouvrages notamment sur la chasse et la médecine de campagne, de romans, recueils de nouvelles, de poèmes...
Le Prince Noir, "noir" peut-être d'après la couleur de sa cuirasse, est le fils d'Edouard III, roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine. Il démontre très jeune de solides qualités guerrières : à Crécy, puis à Poitiers où il fait prisonnier le roi de France !
Edouard III le nomme alors "lieutenant" en Aquitaine, puis érige, pour lui, le duché en principauté. Edouard de Woodstock - le Prince Noir - fera de sa cour d'Aquitaine, l'une des plus brillantes d'Europe. Pourtant l'aventureuse guerre de succession de Castille ruinera les finances et la santé de ce prince-chevalier fastueux qui, malade, mettra fin à la principauté d'Aquitaine. Ainsi disparaissait définitivement le rêve multiséculaire d'un royaume aquitain...
Restent la légende... et l'histoire de ce destin exceptionnel que retrace le présent ouvrage.
"La Bataille de Poitiers", extrait d'un ouvrage de J.-M. Tourneur-Aumont nous fait découvrir pas à pas le déroulement de cette bataille - gagnée par les Anglo-Gascons du Prince Noir sur les Français -, et qui faillit bien changer le cours de l'Histoire de France.
Je me suis dit que ce serait peut-être faire oeuvre de bon citoyen que de restituer, dans la mesure de mes forces, à la France entière Bertrand de Born, à notre Midi une de ses plus belles gloires. C'est cette pensée qui m'a déterminé à écrire la vie du seigneur d'Hautefort... Car, n'en doutons pas, l'amour de son pays fut le seul mobile de ses actions, et à une époque où les barons ne connaissaient d'autre patrie que leur domaine, d'autre capitale que leur château, c'était la marque d'un grand coeur et d'un rare génie que de dévouer sa vie à toujours batailler, pour sauvegarder l'indépendance de sa chère Aquitaine, tantôt contre le roi de Paris, tantôt contre le roi de Londres. Voilà donc justifié dans le but, sinon dans les moyens, trop souvent en désaccord avec la morale, cet homme héroïque dont Dante n'a pas compris l'oeuvre patriotique, et qu'il a mis dans son Enfer comme la personnification de l'esprit de discorde et de rébellion.
L'importance du sujet une fois démontrée, j'ai pensé qu'une pareille histoire serait incomplète, si à côté des actions du guerrier et des intrigues du politique ne se trouvaient pas exposées, en même temps, les oeuvres du ponte. Aussi ai-je mêlé au récit, en les traduisant, les chants les plus remarquables de notre troubadour. Des deux formes générales de la pensée, les vers et la prose, j'ai cru devoir adopter de préférence la traduction en vers, non que j'aie espéré reproduire dignement les sublimes beautés de l'original... » (extrait de l'Introduction).
Victor-Pierre Laurens, auteur du Tableau de la poésie française, membre de l'Institut historique de France, fit paraître son ouvrage en 1863, puis, dans une deuxième édition, en 1875.
Il n'y eut pas, dans notre longue campagne, de périodes plus tragiques. La joie de la victoire nous en fera oublier les souffrances, et peut-être notre quiétude se complaira-t-elle à n'y plus songer, préférant ne pas s'assombrir en ces retours vers un passé qui fut atroce. Mais il est bon que les adolescents de demain sachent au prix de quel courage leurs aînés leur ont conquis le droit et l'honneur de rester Français. Pour le bien de ceux qui n'ont pas partagé notre épopée, j'oserai dire notre martyre, j'ai cru utile d'en faire revivre quelques épisodes. Je n'y pouvais mieux contribuer qu'en racontant, au jour le jour, à l'honneur des soldats qui en furent les acteurs, les scènes dont mon ministère d'aumônier m'a rendu le témoin ». (extrait de la Préface).
Il a laissé une image quasi légendaire dans la mémoire des survivants de la terrible bataille. Ne ménageant jamais sa peine, méprisant le danger, il surgissait la où les poilus souffraient dans leur chair et désespéraient dans leur âme, leur prodiguant secours et consolation. Il fut la lumière de l'espérance dans l'enfer de Verdun.
Charles Thellier de Poncheville, né à Valenciennes (1875-1956), ordonné prêtre en 1900 ; il fut aumônier de la 28e division d'infanterie de février 1916 à décembre 1919. On lui doit également de nombreux écrits sur le rôle de l'Eglise dans la société.