Il y a plus d'un siècle, en 1837, entrait dans l'histoire de l'Angleterre, puis de l'Europe, une jeune reine de 18 ans : la reine Victoria. « Je ferai de mon mieux », disait-elle.Née en 1819, fille du duc de Kent et de l'archiduchesse Victoire de Saxe et Cobourg, elle épousa son cousin germain le prince Albert de Saxe et Cobourg. Ce dernier, dont elle était follement amoureuse, avec lequel elle eut huit enfants, l'aida à moderniser son pays sur le plan industriel, urbain et technologique.Veuve à 42 ans, rien ne la consola de la perte de son époux adoré, excepté des serviteurs simples, dévoués et bons : l'Écossais John Brown, l'Indien Abdoul Karim. Elle devint rapidement la souveraine d'un grand empire. Cette « grand-mère de l'Europe », impératrice des Indes, suite aux mariages de ses enfants était une femme simple, sensuelle, douée en chant, en musique, appréciant les hommes beaux, la bonne chère, le whisky dans son thé. Son peuple l'appelait « la reine républicaine ».Son règne, un des plus longs de l'histoire, dura soixante-cinq ans et marqua le triomphe de l'Empire britannique qui devint la première puissance mondiale.
Hortense Dufour retrace dans cet ouvrage très documenté, et avec le ton qu'on lui connaît, la vie étonnante de cette femme au caractère exceptionnel, arrière-grand-mère de la reine Elizabeth II et personnalité marquante d'un des siècles les plus brillants de l'histoire britannique.
Elle disait : « Il y a des êtres qui ne s'éteignent jamais. » La formule pourrait s'appliquer à elle-même : le rayonnement de Grace de Monaco (1929-1982) ne disparaîtra jamais, car son souvenir est resté gravé dans nos coeurs.Authentique star en quelques films, vedette couronnée par un Oscar, actrice fétiche d'Alfred Hitchcock, qui sut mettre en valeur sa distinction, sa classe et sa beauté, Grace Kelly rencontra le prince Rainier au festival de Cannes en 1955. En secret, puis aux yeux du monde, la romance est devenue un vrai roman d'amour.Fidèle à ses amis et anciens partenaires, Grace de Monaco est une femme gaie, directe et généreuse. Son action sociale est la première à être aussi efficace, sérieuse et suivie, ouvrant la voie à l'humanitaire sans gadget ni bluff . C'est aussi une femme pleine d'humour, qui fait face à l'adversité.Jean des Cars signe ici la biographie, enlevée et forte, d'une grande dame, que l'écrivain Anthony Burgess comparait à une déesse et dont Cary Grant répétait : « Elle nous manque. »
Jean des Cars est l'historien des grandes dynasties européennes et a publié plusieurs biographies et récits de référence. Parmi ses derniers ouvrages parus : le Dictionnaire amoureux des monarchies (Plon/Perrin, 2019) ; Des couples tragiques de l'histoire (Perrin, 2020) ; Au coeur des royautés (Perrin, 2021) ; Elizabeth II, la reine - édition du jubilé de platine - et Pour la Reine : hommage à Elizabeth II (Perrin, 2022).
Frank Fools Crow - 1890-1989 -, comme son illustre et célèbre oncle Nicholas Black Elk, aura été toute sa vie le chef cérémoniel et Saint-Homme des Sioux lakotas. Par la mémoire qu'anime en permanence la tradition orale, ses paroles perdurent et insufflent l'énergie, la sérénité que procure la Connaissance liée au Sacré. Si le premier livre, L'Homme-médecine des Sioux, est plus axé sur la vie dans la réserve et sa position de leader spirituel au sein des Oglalas de Pine Ridge, les présentes pages sont consacrées à la spiritualité en action, comment le Pouvoir peut circuler en nous comme l'air dans un os ouvert et creux, comment l'esprit peut-il voyager à de prodigieuses vitesses, comment évoquer, voire parler à l'Être Suprême Wakan Tanka ou à Ses Auxiliaires. Des décennies durant, Fools Crow a conduit les cérémonies les plus importantes comme celle de la loge de sudation, de la danse du Soleil, du Yuwipi, de la Pipe Sacrée, des quêtes de la Vision. Fools Crow répond très clairement aux questions que se pose un vaste public consciemment ou non, sur les Indiens, leur us et coutumes, comment perdurent leurs traditions. L'action de Fools Crow a dépassé le strict cadre des réserves indiennes. Ainsi, avant qu'il ne quitte ce monde, il avait reçu la visite de Robert de Niro venu l'honorer ; une autre fois ce fut le chanteur country John Denver venu parler et chanter ; et, au moment de sa mort, le président républicain George Bush père a envoyé un message aux proches du vieux Saint-Homme. La nature de Fools Crow, son action dans la tribu, ont fait qu'il avait réussi à rapprocher séparément autour de lui des individualités, le mot est faible, très antagonistes. C'est aussi une forme du Pouvoir dont, dans ces pages, il est question.
Thomas E. Mails, ethno-historien, - 1920-2001 - est l'auteur de très nombreux livres sur les traditions, les us et coutumes et les religions sioux, cheyennes, hopis, apaches, cherokees.
Après Élisabeth II, sa grand-mère, le prince William est le membre de la famille royale préféré des Britanniques, qui voient en lui le roi dont ils ont toujours rêvé.De la naissance du duc de Cambridge, le 21 juin 1982, jusqu'à aujourd'hui, Pierrick Geais nous raconte ce destin romanesque où joies et drames se mêlent. Une vie marquée par les épreuves, dont la disparition tragique de sa mère, Lady Diana, qui a ému le monde entier. William a alors quinze ans : pour lui, rien ne sera plus jamais comme avant. Sous le regard protecteur de la reine et du prince Charles, son père, il doit apprendre à esquiver les paparazzis. De l'école maternelle aux bancs de l'université, la formation d'un futur monarque n'est pas de tout repos. Un temps surnommé « William le Terrible », il est sauvé de ses démons par l'amour, qui porte un doux nom : Kate Middleton. De ce «mariage du siècle », qui redore l'image de la monarchie, naissent trois enfants chéris par tout un royaume. Mais la tristesse et la douleur s'invitent de nouveau dans le coeur de William avec la mort du prince Philip, son grand-père, et l'exil de son frère adoré, le prince Harry.Une plongée passionnante dans la vie extraordinaire d'un prince qui cultive sa part de mystère.
Journaliste à Vanity Fair, Pierrick Geais, spécialiste des familles royales et des têtes couronnées, a publié L'Élysée à la plage, qui raconte les vacances présidentielles sous la Ve République, en 2021 aux éditions du Rocher.
Seuls les Sioux qui ont connu Sitting Bull ont pu donner à Stanley Vestal les moyens de finaliser correctement, à leurs yeux, cette biographie, la biographie mère, historique et de terrain, grâce à laquelle d'autres auteurs - universitaires-de-bureau - jusqu'à nos jours, ont pu exister : le Vestal est le « livre-racine » sur Sitting Bull.Quand en 1926 Stanley Vestal rencontre de nombreux Sioux dans les réserves du Dakota, commence la gestation du premier grand livre sur les Indiens. Parmi les Lakotas avec qui il parle de son projet, Vestal retrouve les deux neveux de Sitting Bull : One Bull et White Bull dont la capacité à raconter les événements, à parler de leur oncle, contribuent de façon capitale à la réalisation de ce projet. Sitting Bull est né en 1831 au sein de la bande des Sioux hunkpapas. Dès 1865, les Américains commencent à entendre parler de lui. Après 1868 Sitting Bull émerge de plus en plus comme le leader des Indiens des Plaines que l'armée américaine aura à défier en priorité. De combats en combats, ses partis de guerre finissent par anéantir le 25 juin 1876, à Little Big Horn dans le Montana, le 7e régiment de cavalerie du général Custer. S'ensuivront la fuite au Canada puis le retour, en 1881, aux États-Unis où, après quelques tours de piste dans le Wild West Show de Buffalo Bill, Sitting Bull sera assassiné le 15 décembre 1890 dans la réserve de Standing Rock, Dakota du Nord, par un membre de la police indienne au service de l'armée. Quatorze jours plus tard, le 29 décembre, près de 350 Sioux, essentiellement miniconjous et hunkpapas, dont un grand nombre de femmes et d'enfants, trouvent la mort à Wounded Knee sous le feu de la soldatesque américaine qui se livre à un véritable carnage.
Walter Campbell dit Stanley Vestal, 1887-1957, a grandi dans l'Oklahoma. Ses camarades d'enfance sont alors cheyennes et arapahoes. Après plusieurs années à Oxford et plusieurs autres livres sur les Indiens, il devient professeur d'expression écrite à l'université de l'Oklahoma.
À seize ans, la future reine du cancan est blanchisseuse. Mais le soir, Louise Weber «emprunte » les robes des clientes pour courir à l'Élysée-Montmartre. Celle que l'on va surnommer La Goulue se fait rapidement remarquer par sa gouaille et son culot : puisqu'il est interdit aux femmes d'entrer dans un lieu public sans être accompagnées par un mâle, elle arrive au Moulin Rouge avec un bouc en laisse ! Immortalisée par Toulouse-Lautrec et Renoir, elle s'impose dans le milieu mondain et côtoie le prince de Galles, le shah de Perse, le baron de Rothschild... avant de devenir dompteuse de fauves et de tomber en disgrâce.À partir de son journal intime et diverses recherches menées notamment aux archives de la société des amis du Vieux Montmartre, Maryline Martin a dessiné le portrait tendre et intimiste d'une figure incontournable de la Butte : une femme libre, fantasque, généreuse et attachante.
Journaliste littéraire, Maryline Martin a écrit des nouvelles et des romans dans lesquels elle s'interroge sur la place et le rôle des femmes dans l'histoire.
Alexandre le Grand, Cléopâtre, Gilles de Rais, Christophe Colomb, Marie Stuart, Molière, Marat, Casanova, Sissi, Raspoutine, les Romanov... Des personnages illustres dont la disparition reste nimbée de mystère. L'Histoire dit-elle la vérité ? Les causes de décès transmises au fil du temps sont-elles authentiques ? Une seule manière de le savoir : faire parler les morts... Exhumation de restes momifiés, comparaisons génétiques, recherche de traces d'empoisonnement, relecture de procès-verbaux d'autopsie... À l'aide des techniques de pointe de la médecine légale appliquées à l'archéologie, ce Roman des morts secrètes dissèque les plus grandes célébrités, parties en emportant le secret de leurs derniers instants. Un secret que l'Histoire s'est parfois bien gardée de révéler...
Cette biographie du chef sioux Crazy Horse est l'exemple même de la fusion entre l'art de la biographie et l'oeuvre littéraire. Né au sein des Oglalas, une des sept bandes des Sioux tetons-lakotas Crazy Horse, comme pour rappeler ses cheveux aux boucles un peu claires, portait tout jeune le nom de Curly. Perçu aux yeux des siens comme énigmatique, solitaire, le jeune chef exerçait auprès du « peuple profond » des Lakotas un prestige mystérieux. Il consacra sa vie à combattre un envahisseur dont la supériorité militaire et les épidémies qu'il apportait ont attiré sur les Indiens les pires malheurs et calamités. Sandoz, outre qu'elle s'attache à décrire « son homme étrange » dans l'émotion comme dans l'affliction, rapporte dans le souffle de sa passion, les événements historiques et personnels qui ont accablé la vie de « son héros ». Après une courte existence où se sont croisées joies simples, déconvenues, trahisons, défaites mais aussi victoires comme à Little Big Horn face au général Custer en juin 1876, Crazy Horse sera contraint, surtout par les siens, de se rendre. Le 5 septembre 1877, après avoir présenté sa reddition, il sera lâchement assassiné à Fort Robinson par un soldat... grâce à l'aide d'un de ses « frères Lakotas ».
Mari Sandoz (1896-1966) est née dans le Nebraska et a grandi sur les lieux où vécut Crazy Horse. Ses écrits sont imprégnés d'une enfance où elle côtoya toute petite les Indiens. Cela explique en partie une certaine manière d'écrire qui fait sa spécificité. Sandoz a de nombreux livres à son actif dont Automne cheyenne publié dans la présente collection.
Qui s'attend à trouver, derrière la figure rose bonbon de Sissi impératrice, une femme moderne ? Une esthète férue de poésie, une grande cavalière soucieuse de sa silhouette, une rebelle fascinée par les révolutions ? Elle aimait la Hongrie dont elle fut sacrée reine, et haïssait la Cour de Vienne dont elle fuyait les fastes aux quatre coins de l'Europe. Élisabeth Reynaud révèle la véritable dimension d'Élisabeth d'Autriche, qui ne craignit pas d'offrir à son époux, l'empereur François-Joseph, une maîtresse, et perdit son fils Rodolphe, suicidé à l'âge de 31 ans. À travers les journaux intimes de ses dames d'honneur, de sa nièce, la comtesse Larisch von Wittelsbach, de son répétiteur grec et de sa fille Marie-Valérie, ressort le portrait d'une Sissi méconnue, d'une grâce, d'une fragilité et d'une force peu communes, sans oublier un humour ravageur.
Scénariste, romancière, Élisabeth Reynaud vit à Paris. Elle a écrit une vingtaine d'ouvrages, dont Marie-Antoinette, l'indomptée, Thérèse de Lisieux ou Madame Élisabeth, soeur de Louis XVI (prix Bel Ami).
À l'instar de la rencontre en 1930 entre Black Elk, homme-médecine lakota, et John G. Neihardt, de laquelle résultat le célèbre Élan Noir parle (Black Elk Speaks), la rencontre dans les années 1970 entre Thomas E. Mails et Frank Fools Crow, chef cérémoniel lakota, procède du même « hasard » de Grand Rendez-Vous spirituel. Né en décembre 1890, année et mois du massacre de Wounded Knee, dans la réserve des Sioux oglalas de Pine Ridge, ce neveu de Nicholas Black Elk est le dernier descendant d'une grande lignée de Saints-Hommes. Outre son parcours personnel, il nous relate un monde et un mode de vie entrelacés à des valeurs morales et spirituelles consubstantielles de l'identité lakota. Au début de sa vie, Fools Crow dut vivre caché, presque exilé sur sa propre terre, pour échapper à l'école des Blancs. Longtemps il pratiqua des rites secrets interdits par le Bureau des Affaires indiennes, particulièrement la danse du Soleil. Toute sa vie au service des siens, Fools Crow a conduit aussi d'autres cérémonies des plus importantes dont celle du Yuwipi, de la Pipe Sacrée, du Hunka, de la quête de la Vision. Tenant à la fois du passé comme du présent, les propos de l'homme-médecine, à leur façon, répondent aux questions que se pose aujourd'hui un vaste public quant au devenir des Indiens d'Amérique du Nord, en l'occurrence sur l'héritage spirituel les Sioux lakotas. En cela la préface de Didier Dupont répond en partie, aujourd'hui, à certains aspects de ce questionnement.
Reconnu comme un des principaux interlocuteurs de personnalités indiennes d'Amérique du Nord à l'instar de John G. Neihardt, Richard Erdoes, Harvey Arden, Thomas E. Mails (1920-2001) pasteur luthérien, a notamment publié Mystics Warriors of the Plains, Buffalo Soldiers, People Called Apache, The Hopi Survival Kit, Secret Native American Pathways, The Cherokee People.
Dès le lendemain du suicide d'Hitler, le 30 avril 1945, et jusqu'au 23 mai 1945, l'amiral Karl Dnitz est le dirigeant suprême du Reich nazi. Cet ouvrage retrace le parcours de cet homme mal connu et raconte au jour le jour ces 23 jours de pouvoir consacrés à la négociation de la capitulation, à la sauvegarde d'1,5 million d'Allemands coincés à l'Est (opération Hannibal), puis à la recherche d'un consensus avec les Américains et les Britanniques contre les Russes.Karl Dnitz était-il un brillant soldat, à deux doigts de remporter la bataille de l'Atlantique, mais éloigné du coeur du pouvoir nazi et ignorant de ses crimes, comme il l'a plaidé jusqu'à la fin de sa vie ? Un négociateur de paix et un protecteur des civils allemands face à l'armée russe ? Philippe Valode démonte ici le mythe construit après-guerre et nous dévoile la figure d'un fidèle d'Hitler qui conserva jusqu'au bout son credo nazi.
Philippe Valode a dirigé plusieurs maisons d'édition et a également travaillé dans la presse. Il est l'auteur de nombreux livres d'histoire, parmi lesquels De Gaulle (L'Archipel, 2020), La Ve République (L'Archipel, 2014) et L'histoire de France en 2 000 dates (Acropole, 2011).
Haydée Tamara Bunke, jeune femme de parents allemands, aurait pu avoir une belle vie de famille, simple et sans trop de complications. Et pourtant, elle choisit de rejoindre le combat révolutionnaire mené par Ernesto « Che » Guevara qu'elle rencontre à Cuba et devint Tania, espionne et guérillera morte au combat en Bolivie.Ce livre est le fruit de recherches basées sur de nombreux témoignages et du matériel bibliographique et hémérographique de grande richesse. Nous découvrons, dans ce portrait riche en détail, des passages très peu connus de la vie de Tania qui consacrera son existence à la libération de l'Amérique latine et sera déterminée à s'engager auprès de la poignée de guerilleros regroupés au sein de l'armée de libération nationale (ELN), dirigée par le Che.Tania La guerrillera du Che rend hommage de façon éloquente à cette femme ; en même temps, il s'avère être une contribution éminente à nos connaissances de l'histoire latino-américaine du siècle dernier. Il nous livre l'une des pièces maîtresses de la stratégie de Che Guevara et de son armée révolutionnaire.Mariano Rodríguez Herrera, (Camaguey, Cuba, 1936) est journaliste, écrivain et historien. Il a combattu au sein du « Mouvement du 26 juillet » cubain dont l'un des leaders n'était autre que le Che. Il est l'auteur aux éditions du Rocher, en 1995, de l'ouvrage : Les Survivants du Che.Traduit de l'espagnol (Cuba) par Beatriz Muñoz Estrada-Maurin
En janvier 2000, au Forum économique de Davos, une question simple avait été posée par un journaliste occidental à la délégation russe : « Qui est M. Poutine ? » Elle était restée sans réponse et le silence gêné des délégués russes avait suscité l'hilarité de l'assistance. Quelques semaines plus tôt, le 31 décembre 1999, cet inconnu avait reçu le pouvoir des mains de Boris Eltsine. En mars 2000, il était élu président de la Fédération de Russie dès le premier tour.Vladimir Poutine est depuis 18 ans à la tête de la Russie - trois mandats de président et un mandat de Premier ministre. Mais il reste un mystère. Peu d'Occidentaux comprennent la popularité réelle dont il jouit, aujourd'hui encore, dans son pays.Né quelques mois avant la mort de Staline, huit ans seulement après la fin du tragique blocus de Leningrad, Vladimir Poutine est le fils de l'histoire mouvementée de la Russie. Il a connu les appartements communautaires, le règne du parti unique, le prestige de l'armée et des « services », auxquels il pensait vouer sa vie professionnelle. Il a connu aussi l'effondrement de l'URSS, le capitalisme sauvage et les terribles années 1990 qui n'ont rien de glorieux dans la mémoire collective. Russe ordinaire dans sa jeunesse et sa première vie d'adulte, il a été appelé au tournant du siècle à un destin extraordinaire. Depuis, il s'emploie à relever le pays disent ses soutiens, à confisquer les richesses au profit de son clan, disent ses détracteurs.
La trajectoire de cet homme, qui inquiète autant qu'il fascine en Occident, est vue par une femme au parcours singulier, qui l'a rencontré à plusieurs reprises. Française de langue maternelle russe, familière des cercles de pouvoir russes et français, et connaissant aussi intimement la Russie « ordinaire », Héléna Perroud a essayé avec cet ouvrage documenté, reposant sur de nombreux entretiens, y compris à l'Élysée et au Kremlin, de faire comprendre au public français comment Vladimir Poutine est perçu par les Russes. Sans a priori idéologique, en se basant sur les réalités de la Russie d'aujourd'hui.
Arrière-petite-nièce de Lamartine, d'un anticonformiste aussi affiché dans ses publications et ses chorégraphies que dans sa vie privée, elle fut l'égérie de l'avant-garde artistique et littéraire de la Belle Époque. La beauté et les provocations de Valentine de Saint-Point, tout comme ses liaisons illustres, lui offrirent l'image d'une scandaleuse à la mode. Elle posa pour Mucha et Rodin, Satie et Ravel mirent en musique ses vers. Apollinaire, Stravinski, Picabia, Chagall, Léger, Sonia et Robert Delaunay fréquentèrent son salon.Mais la Grande Guerre fut pour cette idéaliste effrontée une prise de conscience du matérialisme et de la violence du monde occidental. Convertie à l'islam, elle s'installa au Caire, devint intime de René Guénon et fut l'une des premières voix européennes à dénoncer la colonisation et à militer pour l'indépendance des pays arabes. Dérangeante, combattue de tous les côtés, elle mourra dans la misère et l'anonymat.
Sa vie passionnante, sa pensée avant-gardiste et son parcours à la Lawrence d'Arabie méritent d'être redécouverts.
Fawzia Zouari est une romancière et journaliste franco-tunisienne. Prenant parti pour les droits des femmes, chevalier des Arts et des Lettres, elle a déjà publié, entre autres, La deuxième épouse, Ce voile qui déchire la France, et Le corps de ma mère (Prix des cinq continents).
Charles Nungesser... Ce nom, associé à celui de Coli, fait immédiatement penser à la traversée de l'Atlantique en avion, tentée le 8 mai 1927 : on n'eut plus jamais de nouvelles des deux pilotes, même si l'on pense qu'ils ont réussi et se sont abîmés quelque part du côté de Terre-Neuve. L'une des plus grandes énigmes de l'histoire de l'aviation, de l'histoire de l'exploration, de l'Histoire tout court.Mais Charles Nungesser est beaucoup plus qu'un explorateur disparu : ce héros français a été hussard, aviateur, as de la Grande Guerre avec 43 victoires homologuées, acteur au cinéma aux États-Unis où il joue son propre rôle. Il a été aussi fondateur d'une école de pilotage, à Orly, et l'époux d'une américaine très fortunée...Son insigne - une tête de mort dans un coeur, encadré par deux flambeaux et un cercueil - et l'une de ses belles automobiles le font connaître sous le surnom de « Hussard de la Mors » ! Il est l'un des pilotes les plus blessés au combat.Ce n'est plus une existence, mais une extraordinaire aventure humaine. Il est l'une des figures marquantes de la Grande guerre, de l'aviation et des Années folles !
Patrick de Gmeline : historien militaire, il a publié une trentaine d'ouvrages couronnés par une dizaine de prix. Parmi ses titres : Cadets de Saumur, Sous-marins allemands au combat, Tom Morel, le héros des Glières, Chasseurs alpins en Afghanistan, Les As de la Grande Guerre... Mais aussi une biographie de la duchesse d'Uzès (Perrin). Il se spécialise dans les BD historiques aux Éditions du Triomphe.
Enfouie sous la terre pendant quarante ans, la vérité sur les structures de répression de l'URSS vient frapper la conscience du monde contemporain dans les années 90. Cette vérité, c'est le récit authentique de la déportée Dalia Grinkeviciute (1927-1987), arrêtée la nuit du 14 juin 1941, à l'âge de 14 ans, avec son frère et sa mère. Dalia fera partie des 14 600 Lituaniens qui, sur ordre de Staline, furent brutalement arrachés à leur foyer par les agents de la Tchéka. Emmenés de force dans des wagons à bestiaux, puis par bateau sur l'île gelée de Trofimovsk, au-delà du cercle polaire, ils durent y accomplir des travaux titanesques. Sans vêtements adaptés, sans nourriture ni abris chauffés, ces malheureux étaient voués à une mort certaine.Les mémoires de Dalia, d'une grande qualité littéraire et rédigés après son évasion avec sa mère en 1949, nous exhortent au souvenir des déportés de toutes nations que le régime stalinien a condamnés sans pitié à une fin solitaire, déshumanisée, tous ces morts dont les traces des tombes ont été effacées par les glaces et les vents de l'ex-Union soviétique.
Traduit en plusieurs langues, ce texte fait désormais partie des oeuvres classiques de la littérature des camps.
Les dessins de Gintautas Martynaitis, rescapé qui s'était lui-même retrouvé dans l'enfer de Trofimovsk à l'âge de 6 ans, illustrent admirablement ce récit.
Ernesto Guevara de la Serna, né le 14 juin 1928 en Argentine, débarque à Cuba fin 1956, aux côtés de Fidel Castro et de quatre-vingts compagnons d'armes, pour combattre le dictateur Batista. Après la victoire des Barbudos en janvier 1959, celui qui a reçu le surnom de guerrillero heroico pour sa bravoure et sa science du combat, occupe des postes-clés à la tête de l'État. Mais il n'a jamais abandonné l'idée de la lutte armée et, après avoir parcouru le monde pour plaider la cause de la révolution cubaine, El Comandante initie clandestinement la révolution au Congo en 1965, puis en Bolivie, où il est capturé et exécuté le 9 octobre 1967, à La Higuera, sur les contreforts andins. Le Che est devenu dès lors un mythe.On connaît moins sa vision médicale alternative. Car si l'éternel agitateur a été un chef de guerre, totalement et exclusivement au service des miséreux de la Pachamama (la Terre Mère des Incas), le docteur Guevara a également été un chef de paix utile, posant son fusil pour un autre combat, celui de la vie et de la survie.Cinquante ans après la mort du Che, Jean Cormier, inlassable passionné et chercheur obstiné, a continué l'enquête. Il dévoile aujourd'hui ses dernières découvertes sur l'atypique parcours du médecin asthmatique.Dans sa postface, substituant au mot révolution le terme de métamorphose, Edgar Morin pose son gravillon sur le chemin : «Aujourd'hui, on doit chercher une nouvelle voie. J'ai développé l'idée d'une métamorphose pour dire qu'au fond, tout doit changer. »À nous de continuer à Che-miner.
Jean Cormier Eyheraguibel, grand reporter au Parisien jusqu'en 2008, a réalisé trois documentaires sur le Che (dont Parlez-moi du Che avec Pierre Richard). Il fut comme pris par la main par Ernesto Guevara de la Serna, argentin, d'origine basque comme lui, marqué par le rugby comme lui. Les deux mains ne se sont pas lâchées.
Rien, a priori, ne semblait réunir le grand fauve de la politique et le chanteur à succès de «La Plage aux romantiques». C'est le hasard, une rencontre en tournée (mais pas électorale) qui a rapproché à jamais le grand bourgeois de Charente au destin d'homme d'État et le gamin corse dans un orphelinat... Quand il avait le «blues», Mitterrand sifflotait «Les Neiges du Kilimandjaro». Puis il appelait Pascal Danel et celui-ci descendait vers Latche, la propriété basque du futur président. Loin de la politique, mais déjà dans le sillage du candidat à l'Élysée, dans les années 1970, puis après les élections, en 1981, Pascal Danel a partagé, côté privé, la vie d'un personnage hors d'atteinte qui masquait ses émotions en public. Pascal Danel - François Mitterrand une secrète amitié
que mon parcours rappelle aux jeunes générations le sens des valeurs que j'ai toujours défendues, celles qui font la grandeur d'un homme et d'un pays » Marcel Bigeard. Auteur fidèle des éditions du Rocher où il a publié de nombreux ouvrages, le général avait confié à son éditeur le texte de son ultime livre à paraître à titre posthume : Ma vie pour la France dans lequel le général retrace son parcours d'exception depuis sa naissance à Toul en 1916, jusqu'à ses derniers mois de 2010.
Guillotiné le 8 aout 1942dans la cour de la Santé, Isidore David Grunberg, fut le plus jeune résistantdécapité par Vichy. Elève au lycée parisien Voltaire, Juif polonais,communiste, « terroriste » puisque membre de la branche militaire du PCF, Grunbergfut condamné à mort par un tribunal d'État du régime du maréchal Pétain etexécuté « à la française ». Les Allemands fusillaient. La guillotine, c'étaitfrançais. La Résistance antinazie étaitaussi en guerre contre la France du maréchal Pétain. Guerre menée souvent parde très jeunes gens. Au bout du combat de ces adolescents il y avait le plussouvent la mort. Tout est ici décortiqué : Vichy, ses tribunaux, sa police, sesmagistrats ; tout y est, et en même temps il n'y a pas grand-chose. Parceque nommé sous-lieutenant à titre posthume, à la Libération donc, Isidore DavidGrunberg n'a presque pas eu de vie. Et ça continue. Aujourd'hui encore, aucunerue ne porte son nom, aucune plaque commémorative ne le mentionne. Il n'estmême pas sur la fameuse affiche rouge où figurent les noms de ses copains dequartier. L'oubli est l
Cartouche ! Le nom claque dans l'air et envahit le Paris de la Régence... Après le long règne de Louis XIV, le siècle prend une tournure nouvelle : chacun aspire à vivre intensément et les comportements changent, avec l'expérience du papier-monnaie de John Law. C'est aussi le début des Lumières, où le meilleur comme le pire s'expriment et la délinquance fleurit.Né vers 1695, Louis Dominique Cartouche est devenu voleur pour plaire à une belle. « Il détrousse les nantis pour redistribuer aux pauvres », dit-on, accentuant son renom. Mais est-ce si sur ? Avec ses nombreux complices, il défie les quarante-huit commissaires au Châtelet, les vingt inspecteurs, les cent vingt cavaliers du guet à cheval et les trois cents archers de guet à pied qui assurent la sécurité de la capitale. Agissant où bon lui semble sa petite taille et son agilité lui permettent de se glisser partout , il brave le lieutenant général de police et devient « l'ennemi public n° 1 ».Avec François Gruthus auquel il s'associe, il crée deux troupes de plusieurs centaines d'individus qui mettent Paris en coupe réglée. Arrêté puis relâché faute de preuve, Cartouche multiplie les coups audacieux, nargue la police, vole rue Quincampoix... et assassine. « Joueur de cocanche sur les remparts et voleur d'épée la nuit », il est le « roi du pavé de Paris ». Le substitut Gueullette, homme de théâtre et de justice, représentant le pouvoir, écrit sur l'arrêt du Parlement : « C'était le plus habile, le plus adroit, le plus intrépide et le plus déterminé scélérat dont jusqu'alors on eut entendu parler. »Trahi par son complice, il est de nouveau emprisonné ; cette fois, il sera exécuté le 28 novembre 1721 en place de Grève, devant une foule immense... Cartouche a vécu, mais sa renommée ne fait que commencer.Gilles Henry, auteur d'une soixantaine d'ouvrages (biographies, dictionnaires, essais, guides de généalogie), a traqué Cartouche durant les dix dernières années aux Archives nationales, à l'Arsenal, à la Bibliothèque historique de la ville de Paris. Les nombreux documents inédits qu'il a découverts permettent de narrer de manière décisive le roman de la vie de Cartouche.
Nos Orients livre le dialogue passionné et parfois contradictoire entre deux journalistes appartenant à des générations et des univers culturels différents. En croisant leurs opinions et leurs deux regards, l'un occidental et l'autre oriental, cet entretien lève le voile sur un Orient sans cesse animé par les controverses politiques, philosophiques et religieuses. Les auteurs évoquent aussi leurs rencontres, émaillées de révélations politiques, avec les grands hommes qui ont façonné cet Orient multiple : de Gaulle, Malraux, Sartre, Mitterrand, Nasser, Sadate, Ben Bella, le prince Sihanouk, Taha Hussein, Abd el-Kader, Mohammed V... «L'Orient est un métier», a déclaré Disraeli : Jean Lacouture et Ahmed Youssef démontrent que, par ses attraits multiples et complexes, l'Orient est avant tout une passion qui est parvenue, depuis les croisades, l'expédition de Bonaparte et le conflit de Suez, à dominer notre imaginaire collectif. Tantôt effrayant, tantôt enchanteur, cet Orient doit cependant rester une source de lumières pour tous. Né à Bordeaux en 1922, spécialiste des pays du Proche et du Moyen-Orient, Jean Lacouture a mené une carrière de journaliste pendant un demi-siècle (Combat, Le Monde, France Soir, Le Nouvel Observateur, L'Orient...). Il est l'auteur de plus de cinquante livres, notamment de grandes biographies (De Gaulle, Malraux, Mitterrand, Champollion...). Né à Alexandrie en 1955, Ahmed Youssef est journaliste au quotidien égyptien Al-Ahram. Outre un doctorat à la Sorbonne sur «L'Egypte dans l'imaginaire français», il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur les relations entre la France et le monde arabe, parmi lesquels Cocteau l'Égyptien et Bonaparte et Mahomet.
«Suis-je bonapartiste ? En écoutant mon coeur, je répondrai sans hésiter oui. Je suis bonapartiste, certes, mais en rappelant que le bonapartisme selon Napoléon III n'est pas un parti mais un état d'esprit et, en ce qui me concerne, un état d'âme.» Christian Estrosi Ministre chargé de l'Industrie Maire de Nice Président de Nice Côte-d'Azur Napoléon III, le mal aimé, le méconnu, méritait une autre image que celle que la postérité nous a laissée. Christian Estrosi et Raoul Mille sont entrés dans l'intimité du dernier empereur, pour découvrir l'homme, ses réalisations, ses rêves, ses contradictions. Personnage d'une richesse insoupçonnée : humaniste, pragmatique, aventurier, il a été un véritable pionnier dans le domaine de l'industrie et a marqué la vie sociale de son empreinte. Il a connu l'exil, l'aventure en compagnie des Carbonari, la prison de Ham, la conquête du pouvoir, puis le calvaire dans la boue et le sang de la guerre de 1870. Ni les fastes, ni les bals, ni les passions ne sont oubliés, mais c'est un nouveau visage de Napoléon III, résolument moderne, qui se détache de ce livre, fervente réhabilitation d'un homme généreux et novateur dans un XIXe siècle qui a préparé, grâce à lui, le nôtre. Écrivain, conseiller municipal délégué à la culture de la ville de Nice, Raoul Mille a obtenu le prix Interallié pour Les Amants du Paradis, le prix Paul Léautaud pour Père et Mère et le prix Baie des Anges pour Le Paradis des Tempêtes. Dans ses romans comme dans ses chroniques, il a toujours illustré la magie et l'histoire du pays de son coeur, Nice. Christian Estrosi est Ministre chargé de l'Industrie, président de Nice Côte-d'Azur et maire de Nice. Fasciné par les récits des hauts-faits de l'Histoire de France, Christian Estrosi s'est passionné pour Bonaparte, «le chaînon reliant le passé à la modernité». Écrivain, conseiller municipal de la ville de Nice, Raoul Mille a obtenu le Prix Interallié en 1987 pour Les Amants du Paradis (Grasset), le Prix Paul Léautaud en 1993 pour Père et Mère (Flammarion), le Prix Baie des Anges en 1997 pour Le Paradis des Tempêtes (Albin Michel), le Prix de soutien à la création littéraire décerné par l'Académie Française en 2005 pour Marie Bashkirtseff (Albin Michel). Dans ses romans comme dans ses chroniques, Raoul Mille a toujours illustré la magie et l'histoire du pays de son coeur, Nice.
Lieux de plaisirs suaves pour les uns, d'abattage sordide pour les autres, les maisons closes, signalées par la fameuse lanterne rouge, ont fleuri en France jusqu'en 1946. Ce livre nous invite à un voyage dans le temps. Nicolas Charbonneau et Laurent Guimier nous ouvrent les portes des lupanars romains, fiefs des louves, des turnes sous Louis XV, des bouges des grognards de Napoléon. Dans les alcôves du Chabanais et du One-Two-Two, nous partageons le quotidien des taulières et des filles : descentes de police, amours interdites, rixes entre proxénètes, débauches, espoirs et naufrages. Nous entrons à pas feutrés dans leur existence, comme dans un roman où l'on croiserait Toulouse-Lautrec, Guy de Maupassant, Michel Simon et tant d'autres clients prestigieux. Le roman des maisons closes est un ouvrage d'histoire dont la narratrice a tout vu, sait tout, parce qu'on lui a tout soufflé, tout susurré... Un livre dans lequel elle dit tout. Grand reporter pour la radio et la télévision, Nicolas Charbonneau a présenté les grandes tranches d'information d'Europe 1 et de I-Télé. II est aujourd'hui rédacteur en chef du Parisien-Aujourd'hui en France. Tour à tour reporter, journaliste politique et directeur de la rédaction d'Europe 1, Laurent Guimier se consacre aujourd'hui à la presse en ligne et dirige notamment lejdd.fr et parismatch.com.