Né en 1602 dans le canton de Fribourg, en Suisse, Pierre Miville se fait mercenaire au service du cardinal de Richelieu à Brouage, patrie de Champlain, après avoir épousé une Française avec qui il aura sept enfants. En 1649, les troubles de la Fronde poussent les Miville à quitter la France pour la Nouvelle-France. Maître menuisier, Pierre Miville devient habitant et capitaine de la seigneurie de Lauson où il vivra les vingt dernières années de sa vie. Ainsi, l'ancien mercenaire est le premier citoyen suisse à s'établir en permanence au Canada.
Homme de caractère, il aura des démêlés avec les autorités coloniales. En 1664, il fomente une sédition qui l'envoie en prison. Son bannissement à perpétuité de Québec ne l'empêchera pas de commercer avec l'intendant Jean Talon, pour lequel il construit une grosse barque, et de marier un de ses fils à une fille du roi issue de la noblesse de l'Île-de-France.
Le lieutenant Jean Brillant est sans aucun doute l'un des plus illustres militaires canadiens de la Première Guerre mondiale. La plus prestigieuse et rarissime distinction militaire britannique, la Croix de Victoria (VC), lui fut décernée en reconnaissance de son extraordinaire bravoure et d'un courage que certains ont qualifié de surhumain.
Rien ne prédestinait pourtant ce jeune homme originaire de la vallée de la Matapédia à se distinguer sur les champs de bataille européens. Son existence de combattant (1916-1918), c'est avec ses frères d'armes du 22e Bataillon canadien-français qu'il en partage les épreuves, les souffrances et les espoirs.
Jean Brillant occupe une place discrète dans notre mémoire collective. Un siècle après sa mort, les quelques lieux publics rebaptisés en son honneur constituent toujours la mesure de sa renommée, et son histoire demeure essentiellement mal connue. Luc Bertrand propose le portrait d'un homme humble, mais d'exception, qui mène une guerre sans haine dans un univers impitoyable.
Un combattant que le sort destine d'emblée à un dernier assaut.
Diplômé en sciences politiques, Luc Bertrand a passé de nombreuses années dans le milieu gouvernemental, dont cinq au Cabinet du premier ministre du Québec. Auteur de plusieurs romans, biographies et essais, il signe avec Le dernier assaut - La vie du lieutenant Jean Brillant, VC, MC, son 22e ouvrage. Il habite Saint-Ours.
Traduit de l'anglais par Florence Buathier
Marie-Anne Lagimodière est probablement l'une des femmes les plus extraordinaires du XIXe siècle. Son courage et sa fougue influenceront profondément son petit-fils préféré, le grand réformateur et martyr Louis Riel.
Aucune femme blanche n'avait jamais affronté le pays sauvage s'étendant à l'ouest du fleuve Saint-Laurent avant qu'elle ne décide d'accompagner dans ses aventures son mari Jean-Baptiste Lagimodière, un fameux coureur des bois. L'expédition traversera près de 3000 km en canot, affrontant de dangereux rapides, des portages fastidieux et de terribles tempêtes sur le chemin de la rivière Rouge... pour arriver au plus fort d'un conflit armé entre la Compagnie du Nord-Ouest et la Compagnie de la Baie d'Hudson.
Marie-Anne connaîtra la famine des postes de traite et l'abondance des prairies; elle vivra au sein des communautés autochtones et apprendra à tanner le cuir et à préparer le pemmican, maîtrisant au passage les dialectes cri et ojibwé. Sa longue vie lui permettra d'être un témoin privilégié du progrès, en nombre et en puissance, de la colonie de l'Ouest, dont sa descendance peuple encore aujourd'hui le territoire.
Maggie Siggins est l'auteure de dix livres, parmi lesquels figurent Revenge of the Land. A Century of Greed, Tragedy, and Murder on a Saskatchewan Farm, qui a remporté le Prix du Gouverneur général, et Riel. A Life of Revolution. Madame Siggins est aussi vice-présidente de 4 Square Entertainment et a produit et écrit pour la télévision.
Maurice Duplessis demeure l'un des personnages les plus controversés de l'histoire du Québec. Plus de soixante ans après sa mort, il garde encore l'image d'un homme qui a fait surtout du tort au Québec.
Pourtant, on s'explique mal comment un homme si méprisé ait pu être premier ministre pendant dix-huit ans, soit le plus long règne à ce jour au Québec. Malgré toutes les transformations de la Révolution tranquille, Duplessis et son monde ont-ils vraiment disparu tout d'un coup en 1960? Ne se sont-ils pas plutôt transformés pour continuer à exister, même encore aujourd'hui?
À travers les diverses biographies, études et oeuvres consacrées à Duplessis au fil du temps, Pierre B. Berthelot retrace l'évolution de l'image de l'ancien premier ministre, de son vivant jusqu'à nos jours.
Tâchons donc de retrouver un peu de lumière dans la Grande Noirceur!
Pierre B. Berthelot est diplômé en littérature et en histoire de l'Université de Montréal. Il s'intéresse beaucoup à l'époque de Maurice Duplessis, à qui il a consacré un mémoire de maîtrise. Depuis 2015, il donne des conférences en histoire du Québec et enseigne à l'UTA de l'Université de Sherbrooke.
Henri-Gustave Joly de Lotbinière occupe une place particulière dans l'histoire du Québec et du Canada. Député de Lotbinière pendant 24 ans, premier chef du Parti libéral du Québec et chef de l'opposition, il devient brièvement premier ministre du Québec à la suite de ce que certains appellent «le coup d'État du 2 mars 1878». Sa carrière politique ne s'arrête pas là : il est nommé ministre dans le cabinet de Wilfrid Laurier et finit sa carrière comme lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique.
Né et éduqué en France, de religion protestante, il offre un profil qui le distingue des politiciens de son époque. Ses adversaires ne cesseront de mettre en doute sa légitimité à représenter les Canadiens français catholiques, et le clergé ne manquera pas une occasion de s'opposer à cet improbable homme politique.
Henri-Gustave Joly de Lotbinière est aussi un pionnier et un spécialiste de la conservation de la forêt au Canada. Mariant son amour pour la nature et sa curiosité pour les sciences naturelles à ses intérêts personnels, il a laissé son empreinte économique comme seigneur de Lotbinière et exploitant d'une entreprise forestière.
Lucie Desrochers est diplômée en histoire et en science politique de l'Université Laval. Après une carrière dans la fonction publique québécoise, elle travaille comme chercheuse autonome en condition féminine et en histoire. Elle s'est particulièrement intéressée à l'histoire des femmes et à l'histoire politique du Québec.
Un homme peut-il, à lui seul, influencer le développement dune région? Certes non, mais Hubert Biermans fait partie de ces personnes à qui lon doit lessor de la ville de Shawinigan au Québec. En qualité de directeur de la Belgo, une usine à papier financée par des capitaux belges, il a joué un rôle qui fut reconnu comme déterminant dès son vivant. Lorsquil arrive dans cette ville en 1900, il a déjà derrière lui une expérience quil a acquise en Europe et en Afrique. On le compte parmi les pionniers de la première liaison ferroviaire au Congo. Né aux Pays-Bas, H. Biermans avait fait ses premières armes sous les ordres dun entrepreneur belge. Il a trente-cinq ans quand il débarque à Shawinigan, chargé par la Banque dOutre-Mer de Bruxelles de liquider une affaire qui savère non profitable. Or, contre toute attente, il décide daller de lavant. Il construit lusine de pâte à papier: cest la décision qui modifiera sa vie. Placé à la tête de la Belgo, H. Biermans contribuera à lessor de la ville. Les témoins de cette époque se souviendront toujours de ces années de prospérité. Plusieurs associeront le nom de ce chef dentreprise au bonheur de leur existence. Grâce à des qualités exceptionnelles, il accumule une fortune dont il redistribue déjà une partie. Dresser la liste des personnes ou des oeuvres qui bénéficièrent de ses largesses est une tâche impossible. Mentionnons, à titre dexemple, lédifice de la Fondation Biermans-Lapôtre érigé à Paris et qui témoigne de la participation de sa femme au bien être des étudiants au lendemain de la Grande Guerre. Lorsque, à lâge de soixante ans, il décide de quitter la Belgo et de se retirer en Europe, il laisse à Shawinigan le souvenir dun patron énergique et charitable. Installé à Paris mais vivant aussi à Monte Carlo, il mènera une vie de millionnaire tout en restant attentif aux affaires. Voyageur infatigable, il reviendra chaque année au Québec. Lorsquil meurt, en 1953, il lègue la majorité de sa fortune à des oeuvres, à des institutions et à des universités du Québec.
Depuis un demi-siècle, le Québec a pris position à un carrefour, face à deux solutions: lassimilation ou lindépendance. Lhistorien Maurice Séguin qualifiait jadis ces deux voies dimpossibles. Le temps lui donnera-t-il raison?Perçue comme une histoire noire, sa réinterprétation rigoureuse de lhistoire des deux Canadas a permis de prendre la juste mesure dune survivance dans la dépendance.En rupture polie avec Groulx, Séguin a été adulé par des générations détudiants qui lont reconnu comme un véritable maître. Puis lhistoire politique fut écartée par de jeunes historiens qualifiés de révisionnistes qui optèrent pour une approche sociale et, aujourdhui, par des postmodernes intéressés surtout par la dimension culturelle.Est-ce à dire que Séguin était soudainement dépassé? Réunis lors dun colloque tenu à Montréal en octobre 2005, quelques spécialistes ont tenté de mieux cerner Maurice Séguin comme théoricien de lindépendance et penseur de la modernité québécoise. Leur lucidité et leur enthousiasme méritaient dêtre diffusés. De toute évidence, Maurice Séguin na pas dit son dernier mot. Heureusement.Pour faire le point sur la pensée et linfluence de Maurice Séguin, Robert Comeau et Josiane Lavallée ont retenu, en plus de leurs propres textes, ceux de Michel Bock, Frédéric Boily, Pierre Trépanier, Gilles Bourque, Éric Méchoulan, Denis Monière, Pierre Tousignant, Michel Allard, Julien Goyette, Andrée Ferretti, Réal LaRochelle, Mathieu Bock-Côté et Sébastien Parent. Léditeur-historien Denis Vaugeois a signé la préface.Robert Comeau, professeur à lUQAM de 1969 à 2006 et fondateur de la Chaire Hector-Fabre dhistoire du Québec, est maintenant professeur -associé au département dhistoire de lUQAM. Il dirige le Bulletin dhistoire politique depuis 1992. Il a publié Maurice Séguin, historien du pays québécois vu par ses contemporains suivi de Les Normes de Maurice Séguin (VLB, 1987).Josiane Lavallée a déposé en septembre 2006 un mémoire de maîtrise en histoire à lUniversité de Montréal sur Linfluence de lhistorien Maurice Séguin sur lhistoriographie québécoise de 1950 à 1980. Auparavant, elle a terminé un baccalauréat en enseignement de lhistoire à lUQAM en 1996 et a enseigné lhistoire pendant cinq ans au secondaire.
Robert Prévost (1927-1982) était un scénographe de première importance qui a pris son essor avec les Compagnon de Saint-Laurent du père Émile Legault. Il a créé près de deux cents décors et un millier de costumes, notamment pour les principales compagnies de théâtre montréalaises, l'Opéra de Montréal, le Centre national des Arts, le Festival de Stratford et le Royal Winnipeg Ballet. Il était plus qu'un créateur: sa présence intense, ses qualités d'mi loyal et chaleureux, sa culture et son rayonnement de bon vivant le rendaient unique pour ses amis et inoubliable pour chacun.
Lucien Pépin a été ami de Robert Prévost depuis les premières années de collège où ils ont participé aux mêmes activités artistiques. Jusqu'au décès de Prévost, l'auteur a été un intime et un témoin attentif de son oeuvre.
Le patronyme Rousseau fait partie des 100 premiers noms de famille du Québec. Ses nombreuses branches et lignées fleurissent encore aujourd'hui dans la majorité des régions. Sa présence en terre d'Amérique est aussi le fruit de l'histoire. Au moins quinze Rousseau de souches différentes, ainsi que quatre femmes portant le patronyme Rousseau, sont en effet venus s'établir et fonder une famille en Nouvelle-France. La plupart sont originaires des anciennes provinces françaises suivantes : Aunis, Île-de-France, Guyenne, Languedoc, Orléanais, Poitou, Saintonge.
Thomas Rousseau est le deuxième du nom à venir s'établir en Nouvelle-France au cours de l'été ou de l'automne 1663. Marié successivement à Madeleine Ollivier (fille du roi) et à Françoise-Charlotte Bélanger, il est le père de 12 enfants (6 filles et 6 garçons). Grâce à ses nombreux descendants, Thomas Rousseau peut être considéré comme l'ancêtre premier de la très grande majorité des Rousseau du Québec et d'Amérique du Nord.
Thomas Rousseau et ses descendants est le premier ouvrage de généalogie historique consacré à l'une des premières grandes familles souches de l'île d'Orléans et de la Côte-du-Sud. Son contenu recense au-delà de 4680 individus, dont près de la moitié appartiennent à l'une ou l'autre des lignées féminines ou masculines issues du mariage de Thomas Rousseau et de Madeleine Ollivier en l'église de Notre-Dame-de Québec, le 5 octobre 1667.
Thomas Rousseau et ses descendants est un outil de référence généalogique unique. Un index des patronymes à la fin du répertoire permet de retracer facilement les ascendants ou les descendants d'une famille Rousseau ou d'une famille par alliance.
Grâce à son contenu historique, ce dictionnaire contribue à l'enrichissement du patrimoine familial de la grande famille des Rousseau d'Amérique.
Chantal Rousseau. Diplômée de l'École normale; études en soins infirmiers, à l'Hôpital Saint-Vincent-de-Paul de Sherbrooke, à l'Université de Montréal (baccalauréat et maîtrise); enseignement auprès des infirmières, comme chargée de cours à la Faculté de nursing de l'Université de Montréal (1969-1972) et comme enseignante au Collège de Bois-de-Boulogne (1974-1997).
Guildo Rousseau. Professeur de littérature comparée et d'histoire culturelle à l'Université du Québec à Trois-Rivières de 1976 à 1998, Guildo Rousseau est l'auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la littérature québécoise et sur l'imaginaire nord-américain des Québécois.
Docteur en histoire, André Lefebvre (1926-2003) doit être considéré comme l'un des grands pédagogues qu'a connus le Québec. Pionnier de la didactique de l'histoire, il a enseigné cette discipline dans les écoles normales puis, à partir de 1968, à l'Université de Montréal.
Pour Lefebvre, l'apprentissage de l'histoire doit se faire à partir du présent vers le passé. Il appelle une pédagogie centrée sur l'élève et commande un programme d'études fondé sur la démarche historique de ce dernier. En d'autres termes, M. Lefebvre préconise une pédagogie de l'autonomie en appliquant à l'enseignement la notion de « l'agir par soi », développée par l'historien Maurice Séguin, son maître à penser.
En se fondant essentiellement sur un profond respect de la personne et sur la conviction que l'acquisition du savoir passe par un cheminement critique personnel, il rejette tout mode d'enseignement qui, basé sur l'autoritarisme et le dogmatisme, impose des «recettes infaillibles».
André Lefebvre, auteur prolifique, n'est pas qu'un pédagogue historien. Il a appliqué sa conception de la didactique à la rédaction de manuels et à son propre enseignement. C'est le parcours intellectuel de ce grand pédagogue que le présent ouvrage vous convie à découvrir.
Professeur associé au Département de pédagogie et didactique de l'Université du Québec à Montréal, Michel Allard a été le collègue d'André Lefebvre à l'école normale Ville-Marie. Historien, didacticien de l'histoire et muséologue, il a dirigé de nombreuses recherches, publié des ouvrages et articles et réalisé plusieurs expositions. On lui a décerné, entre autres, le prix Carrières de la Société des musées québécois et le prix Herbert-T.-Coutts de la Société canadienne pour l'étude de l'éducation.
Félix Bouvier est professeur de didactique des sciences humaines à l'Université du Québec à Trois-Rivières. Il s'intéresse particulièrement à l'enseignement et à l'apprentissage en histoire, sujets sur lesquels il a publié de nombreux ouvrages et articles. Avant d'amorcer une carrière d'enseignant, M. Bouvier a suivi les cours de didactique de l'histoire d'André Lefebvre, qui a aussi été l'éditeur de ses premiers livres.
Tout au long de sa vie, le curé Étienne Chartier a dérangé. Il a ferraillé avec les évêques, les notables et ses confrères du clergé, en particulier avec les Messieurs de Saint-Sulpice. Il a prêché, il a beaucoup écrit, il a erré. Jusqu'en Louisiane et en Acadie. Mais, avant tout, il a été un prêtre généreux, un pasteur dévoué, un curé enraciné dans son milieu, sensible aux problèmes de ses paroissiens.
Avant de devenir prêtre, ce fils de la Côte-du-Sud fut d'abord journaliste, avocat et instituteur. Puis il fut recruté par le curé Painchaud pour être le premier directeur du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. À l'inauguration de cet établissement, en septembre 1829, il prononça un discours qui eut des conséquences sur le reste de sa vie. Le message était clair: c'est par l'éducation donnée dans les collèges que les Canadiens pourront s'épanouir et se libérer de l'empire des «Bretons» (Anglais) de qui il n'y a rien à attendre.
Curé de Saint-Benoît dont l'idéal rejoint celui des patriotes au moment des troubles de 1837, Chartier quitta le Bas-Canada au lendemain de la bataille de Saint-Eustache pour se réfugier aux États-Unis où il joua un grand rôle dans le mouvement patriotique. Finalement, déçu par Papineau et désespérant de la cause pour laquelle il avait lutté, il accepta, contre son gré, les conditions imposées par Mgr Bourget pour rentrer au pays et reprendre ses fonctions de curé, avant de mourir dans une solitude malheureuse.
Ce prêtre engagé, sans cesse en lutte contre l'injustice, était avant tout un homme de coeur, lui qui, déjà en 1833, écrivait: «Si un jour le peuple devait être malheureux, le prêtre devra être à ses côtés pour essuyer ses larmes.»
Né à Saint-Eustache, Gilles Boileau y habite toujours. Docteur en géographie de l'Université de Bordeaux, il a été professeur au Département de géographie de l'Université de Montréal. Il a été président du Conseil de la culture des Laurentides, de la Fédération québécoise de la faune et de la Fédération des sociétés d'histoire du Québec, en plus d'être le directeur de la revue Histoire Québec, et l'auteur d'Oka, terre indienne. Le silence des Messieurs (éditions du Méridien, 1991). Au Septentrion, il a publié Mirabel en histoires (2009).
Louise de Ramezay fait partie d'une famille prestigieuse qui a participé aux événements les plus dramatiques de notre histoire. Son père, alors qu'il était gouverneur de Montréal, a fait construire le célèbre château qui subsiste encore. Apprenant qu'un prisonnier anglais était un constructeur de moulin à scie, il « l'achète » aux Amérindiens et lui confie l'aménagement d'une scierie dans la seigneurie de Chambly. Malgré les diverses péripéties qui se déroulent en ce lieu (meurtre d'un esclave noir, procès divers, bris causés par les glaces), il semble que cette entreprise lucrative marque l'enfance de Louise. C'est donc tout naturellement qu'elle en prend la commande quand l'occasion se présente. Jusqu'à sa mort à l'âge de 71 ans, cette femme célibataire dirigera sa scierie avec obstination malgré les nombreux obstacles.
À ce jour, aucune biographie complète ne lui a été consacrée. Pourtant, cette femme déterminée à s'implanter dans l'exploitation forestière a eu un parcours peu commun. On a dit qu'elle avait eu plusieurs moulins, qu'elle avait transporté une tannerie à Chambly, que ses succès financiers lui avaient permis d'effacer les dettes de son père et de soutenir sa famille et qu'elle avait permis à un de ses employés d'apprendre à écrire durant ses heures de travail. Mythe ou réalité ?
Voici donc l'histoire documentée d'une femme qui s'obstine à vouloir faire fonctionner un moulin régulièrement détruit par les débâcles printanières. Une femme qui s'associe à des gens qu'elle omet, peut-être, de rencontrer d'une façon régulière et qui la forcent à se battre en justice d'une manière constante. Comme son père, elle « dépense sans compter » et oublie souvent de régler ses comptes. Si elle a connu des moments de luxe, elle accepte de vivre dans des conditions plus simples quand se présentent les difficultés en attendant l'occasion de reprendre les rênes de son onéreux moulin. Après avoir vu son entourage quitter le pays à la suite de l'invasion britannique en 1760, elle poursuit son rêve et se retrouve entourée de révolutionnaires américains quinze années plus tard.
Enseignant à la retraite, Réal Fortin a participé à quelques découvertes de sites archéologiques, notamment le fort Sainte-Thérèse érigé par le régiment de Carignan et les casernes de Blairfindie construites à la suite de la guerre 1812-1814. Il a été cofondateur et président du Musée régional du Haut-Richelieu. Il a publié de nombreuses études traitant des événements marquants de l'histoire nationale qui se sont déroulés le long de la rivière Richelieu, dont Le Fort de Chambly (Septentrion, 2007). Il est membre du conseil de la Société d'histoire de la seigneurie de Chambly depuis 2003.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, aucun historien québécois n'a osé, depuis un siècle, entreprendre une biographie de Champlain. Les dernières qui ont été publiées sont signées par des historiens de langue anglaise tels Morris Bishop (1948), Samuel E. Morisson (1972), Joe C.W. Armstrong (1987) ou par un historien français, Hubert Deschamps (1951). Champlain est-il d'une stature trop considérable ? Il faut en effet une bonne dose d'audace pour se lancer sur ses traces à la fois abondantes et ponctuées d'énigmes. Le vrai Champlain a constamment échappé aux chercheurs trop pressés.
Stimulé par l'archéologue René Lévesque, Maurice K. Séguin a relevé le défi. Rapidement il constate le caractère mystérieux du personnage qu'il perçoit comme un « manager moderne ». Il entreprend de le suivre pas à pas. Il reconstitue les silences, imagine les chaînons manquants, pénètre dans son intimité, rétablit son quotidien. Souvent, il le fait sans preuve, mais toujours avec vraisemblance. Voilà toute l'originalité de cette biographie signée par un universitaire spécialisé dans une discipline aux antipodes de l'histoire. Séguin a lui-même tout à apprendre sur l'époque, sur son contexte. Pour sa propre compréhension, il échafaude une large documentation qui donnera naissance aux nombreuses gloses qui complètent fort bien son récit.
Séguin scrute constamment l'action de Champlain avec ses propres yeux. Si nécessaire, il se met dans sa peau. Il le perçoit comme un entrepreneur tenace, un rêveur lucide. Que pense-t-il de son mariage ? Séguin lui-même n'est pas un sentimental. Célibataire endurci et un brin timide, il se projette dans le personnage de Champlain et n'y découvre qu'une passion, réussir cet immense projet que son mentor, François Dupont-Gravé, lui a fait découvrir en 1603. Sa jeune épouse, Hélène Boullé, n'a d'autres choix que d'y souscrire.
Avec Maurice K. Séguin, chercheur d'une patience exemplaire, Samuel de Champlain a trouvé chaussure à son pied. Seule la mort pouvait arracher Champlain au défi qu'il s'était donné. C'est également vrai pour son biographe. Séguin est mort la plume à la main. Il a laissé un manuscrit inachevé de plus de 2000 pages : une partie chronologique a donné le présent ouvrage et une partie thématique est accessible gratuitement sur le site du Septentrion.
Le présent récit n'a rien d'une histoire d'amour, mais témoigne plutôt d'une passion que Maurice K. Séguin et René Lévesque cultivaient, secrètement pour le premier et au vu et au su de tout le monde pour le second.
Maurice K. Séguin a été professeur de géologie à l'Université Laval et consultant international. Au moment de son décès en janvier, il laissait un imposant manuscrit consacré à Samuel de Champlain. Pour ses proches et ses amis, la présente publication est avant tout un devoir de mémoire.
Considéré comme le premier scientifique canadien, Michel Sarrazin (1659-1734) débarque à Québec à l'âge de 26 ans et y exerce le métier de chirurgien, puis de « médecin du Roy ». Il connaîtra une carrière exceptionnelle.
Cette brochure correspond à la conférence que donnera le Dr Louis Dionne à l'occasion de l'événement LES GRANDS D'AUJOURD'HUI RACONTENT au palais Montcalm, le lundi 8 septembre à 19h30, dans le cadre des festivités du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec.
Le fruit de la vente de cet ouvrage sera versé à la Fondation Maison Michel Sarrazin, Fonds Claudette et Louis Dionne dédié à la formation des Infirmières auxiliaires en soins palliatifs de fin de vie.
Chef du service de chirurgie générale de l'Hôtel-Dieu de Québec de 1971 à 1980, le Dr Louis Dionne est l'un des fondateurs de la Maison Michel-Sarrazin, qui accueille gratuitement les personnes cancéreuses en phase terminale. Il a été nommé chevalier de l'Ordre national du Québec en 2000.
Le 7 septembre 1959, Maurice Duplessis, député de Trois-Rivières et premier ministre du Québec, mourait dans l'exercice de ses fonctions. Son règne à la tête de l'Union nationale laissera un goût amer à plusieurs, marquant la mémoire collective du sceau de la Grande Noirceur. Cinquante ans plus tard, des chercheurs de plusieurs disciplines, de diverses sensibilités et de toutes les générations ont voulu poser un regard neuf sur l'homme politique qu'il a été, sa contribution à l'évolution du Québec et le souvenir qu'il a laissé.
Identité nationale, représentations, fédéralisme, administration publique, développement régional, droits et libertés, moeurs politiques... autant de thèmes et de controverses qui ont marqué les années Duplessis et demeurent d'actualité dans le Québec d'aujourd'hui.
Ont collaboré à cet ouvrage : Éric Bédard, Gaston Bernier, Mathieu Bock-Côté, Frédéric Boily, Roch Bolduc, Ivan Carel, Suzanne Clavette, Charles-Philippe Courtois, Gaston Deschênes, Lucia Ferretti, Xavier Gélinas, Dominique Labbé, Pierre Louis Lapointe, Frédéric Lemieux, Yves Lever, Denis Monière, Louis O'Neill, Pierre Pagé, Jean-Charles Panneton, Martin Pâquet, Sébastien Parent, Martin Pelletier, Jean-Claude Racine, Maélie Richard, Marc-André Robert, François Rocher, Jocelyn Saint-Pierre, Michel Sarra-Bournet, Stéphane Savard, Jean-Noël Tremblay, Alexandre Turgeon et Denis Vaugeois.
Gilles duguay s'est donné une tâche ambitieuse: démontrer l'émergence internationale du Québec, de Samuel de Champlain à Nicolas Sarkozy. Il offre ainsi à ses lecteurs une véritable fresque, dont le fil conducteur est la souveraineté, qui passa de la main des rois pour se retrouver là où elle appartient, à savoir sur les épaules des peuples.
Depuis cinquante ans, Paris, Ottawa et Québec se sont livré à une sorte de guerre diplomatique. L'ambassadeur Duguay, qui a été témoin et acteur de ce long affrontement, est en mesure de révéler comment Ottawa, notamment sous Pierre E. Trudeau, a joué ses cartes dans un combat livré sur la scène internationale, mais qui était aussi le résultat d'un conflit constitutionnel interne. L'unité nationale du Canada permet-elle à la nation québécoise de s'exprimer, dans le champ de ses compétences, sur la scène internationale?
Il rend publics certains incidents restés secrets jusqu'à ce jour, en particulier lorsque le Canada avait été exclu, en 1984, des préparatifs de la commémoration du 40e anniversaire du débarquement allié du 6 juin 1944.
Il est en fait étonnant qu'un ancien diplomate canadien, ami de Georges-Henri Lévesque et de Jeanne Sauvé, et adjoint exécutif de Paul Desmarais, considère aujourd'hui que l'émergence du Québec sur la scène mondiale est sans conteste l'une des plus grandes réussites de la Révolution tranquille.
Officier de marine, avocat, boursier Rhodes à Oxford, Gilles Duguay a débuté sa carrière comme professeur au Zaïre et au Rwanda. Il est entré dans le service diplomatique canadien au moment de l'affaire de Gaulle. Nommé à Dakar, puis en Turquie, il revient au Sénégal comme conseiller régional itinérant auprès de vingt-deux chefs d'État d'Afrique francophone. Ambassadeur du Canada au Cameroun, au Maroc et en Roumanie, il a également été en poste à trois reprises à Paris. Il a ensuite enseigné aux universités de Montréal, Concordia et McGill.
Tavibois, ce nom étrange sonne encore comme une énigme en Mauricie malgré plus d'un demi siècle d'existence. Né de l'imagination d'Albert Tessier, le nom unit le T de son patronyme à AVI d'Avila Denoncourt et à BOIS de Paul Boivin, les trois amis qui se sont associés dans la fondation de ce domaine à Hérouxville, en 1951.
Ne serait-ce qu'en raison de l'attention médiatique qu'il a suscitée au fil des ans, Tavibois méritait de soulever la curiosité de l'historien. La notoriété des trois fondateurs, les marques personnelles qu'ils y ont laissées, celles des personnalités qui y ont séjourné, dont Jordi Bonet, l'aménagement original de ce site naturel, la vocation culturelle qu'Albert Tessier y a imprimée, puis l'engagement déterminé des Filles de Jésus qui en ont fait un lieu exceptionnel de ressourcement ont convaincu l'auteur de faire partager son intérêt personnel pour Tavibois.
René Hardy, professeur retraité et émérite de l'Université du Québec à Trois-Rivières, a publié plusieurs ouvrages en histoire culturelle et socioéconomique du Québec et de la Mauricie. Il poursuit ses recherches en tant qu'associé au Centre interuniversitaire d'études québécoises.
Officier du roi en Nouvelle-France, chevalier de la croix de Saint-Louis, Lacorne Saint-Luc fut un agent de liaison de grande influence auprès des tribus indiennes alliées. Également riche commerçant de Montréal, il connut une des carrières les plus éclatantes de la fin du Régime français en Amérique au milieu du XVIIIe siècle. Sa forte personnalité, son ambition, son talent et ses succès ne laissaient personne indifférent. Les Amérindiens et les Canadiens le respectaient et l'admiraient tandis que les Anglais et les Américains le craignaient et le qualifiaient de «fieffé coquin aussi malin que le diable».
Après la capitulation de la Nouvelle-France, Lacorne Saint-Luc dut se préparer à l'inévitable: un exil forcé vers la France. Le vieux navire affrété par les autorités anglaises fit malheureusement naufrage le 15 novembre 1761. Lacorne Saint-Luc était des sept rescapés. Sa longue marche de trois mois du Cap-Breton à Québec, au plus fort de l'hiver, toucha beaucoup de gens, même ses pires ennemis. Le récit de son périple lui assura une place de choix parmi les figures héroïques des annales historiques de notre nation, au même titre que d'Iberville, La Vérendrye ou Lévis.
Marjolaine Saint-Pierre a oeuvré dans les milieux culturels et de la télévision avant de se consacrer pleinement au métier d'écrivain. Elle a publié Léo Gariépy, un héros récupéré (Éditions de Varennes), Saint-Castin, baron français, chef amérindien, 1652-1707 (Septentrion), qui a obtenu le prix France-Acadie en 2000 et Joseph-Elzéar Bernier, capitaine et coureur des mers (Septentrion).
Marie Brazeau arrive en Nouvelle-France dans le dernier quart du XVIIe siècle. Établie à Montréal en 1681, elle combattra toute sa vie pour survivre et faire sa place dans cette ville-frontière. Sappuyant sur des documents darchives de l'époque, l'Auteur raconte la vie mouvementée de Marie Brazeau à travers ses mariages, ses aventures galantes, ses problèmes familiaux et ses nombreux démêlés en justice. Il fait revivre cette dynamique et pétillante cabaretière dans le petit monde qui lentoure, le quartier de la chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours à Montréal.Ce récit historique, qui s'apparente à un roman, permet de saisir en direct les moments forts de la vie quotidienne de cette femme exceptionnelle qui séteint septuagénaire à Montréal en 1735.
En 1686, Michel Sarrazin, simple chirurgien de navire, s'embarque pour la Nouvelle-France. Un parcours hors du commun et une carrière exceptionnelle l'attendent.Nommé chirurgien major des troupes, il sera également choisi pour soigner les ursulines et les religieuses de l'Hôtel-Dieu. Après un séjour de trois ans dans la métropole où il étudie la médecine, il revient à Québec avec le titre de médecin du roi, profession qu'il exerce jusqu'à son décès en 1734. Soignant le gouverneur, les membres de l'élite comme les petites gens, il va même jusqu'à amputer du sein droit Marie Barbier, soeur de la Congrégation de Notre-Dame, « une cure qui n'avoit point encore été vue dans ce pays ».Appréciée et reconnue de ses contemporains, la pratique médicale de Sarrazin met en lumière les nouveaux courants médicaux de l'époque qui donneront naissance à la médecine moderne. En orientant sa pratique vers la chirurgie, considérée par la plupart des médecins comme un « vil métier », il fait partie de cette minorité qui décide de rompre avec les théories héritées de l'Antiquité.Parallèlement à sa carrière médicale, Sarrazin accumule les titres et les fonctions. Il sera botaniste pour le Jardin des Plantes et membre de la prestigieuse Académie des sciences à Paris. Puis en 1707, sa nomination au Conseil supérieur de la Nouvelle-France l'introduit dans l'élite coloniale, à laquelle il se liera davantage en épousant la fille d'un important marchand de Québec. Au-delà de la simple biographie, Jean-Richard Gauthier plonge dans le monde médical des XVIIe-XVIIIe siècles, sur les traces d'un médecin européen appelé à pratiquer dans un contexte colonial.Originaire de Chicoutimi, Jean-Richard Gauthier a obtenu un diplôme de maîtrise en histoire de l'Université de Montréal en 2001. Au cours de ses études, il a participé au 68e Congrès de l'Association francophone pour le savoir (Acfas) et a été auxiliaire de recherche. En France depuis 2002, il travaille actuellement au Centre culturel canadien à Paris.
En 1748, Nicolas Jacquin Philibert, négociant de Québec, est assassiné. À la suite d'une dispute, il aurait reçu un coup d'épée de Pierre Legardeur de Repentigny, qui contestait les frais de logement. La société rassemblée autour de l'intendant Bigot ne serait pas étrangère à ce meurtre. Legardeur de Repentigny s'enfuit au fort Saint-Frédéric. Inconsolable, la veuve de Philibert, Marie-Anne, aurait fait graver sur le fronton du porche de sa maison, une plaque représentant le bas-relief d'un chien couché et rongeant un os, accompagné d'une inscription, à la mémoire de son mari. Elle aurait souhaité par ce geste que ses fils se vengent de la mort de leur père. Récit épique de la fin de la Nouvelle-France, voici la légende telle qu'elle est décrite dans le roman à succès de William Kirby publié en 1877, The Chien d'or/The Golden Dog: a legend of Quebec.
Marie-Françoise et Jean-François Michel ont voulu faire la part des choses entre la légende et la réalité. Appuyé sur les recherches d'érudits québécois du xxe siècle et sur des recherches personnelles menées intensivement à Épinal, à Paris, à Montréal et à Québec, ils sortent définitivement le Chien de sa légende. Les auteurs ont rendu à Nicolas Jacquin Philibert son identité et ses racines lorraines, l'ont resitué dans ses réseaux familiaux et surtout dans son espace économique et social.
La légende était belle et larmoyante, la réalité est forte et passionnante. Tant sur l'irrésistible ascension que sur le meurtre de 1748 des énigmes demeurent, mais l'essentiel du voile est levé : le Lorrain de Québec, l'ambitieux marchand à qui tout semblait réussir, revit dans ce livre «en chair et en os».
Marie-Françoise et Jean-François Michel sont deux enseignants lorrains, engagés dans la défense du patrimoine du bassin des sources de la Saône (sud-ouest du département des Vosges). Auteurs de nombreux livres sur le sujet, ils ont mis à profit des liens familiaux les attachant à la Nouvelle-France pour se lancer dans la recherche et l'exploitation des fonds d'archives concernant leur «compatriote» Nicolas Jacquin Philibert, devenu le Chien d'or.
NÉ EN 1861, AU LIEU-DIT BOURGEREL, commune d'Arradon (Bretagne), Joseph Le Treste est arrivé au Canada en 1883 et il a pris peu après le chemin des missions oblates du Nord-Ouest. Il a consacré sa vie active au service des Amérindiens ... en un temps de notre histoire nord-canadienne si peu connue alors que tout était à bâtir, à consolider, à éduquer, à évangiliser . L'information ajoutée par Juliette Champagne est utile. Robert CHOQUETTE, Études d'histoire religieuse.
Le soldat Stanislas Tougas est mort au champ dhonneur, en France, le 15 août 1917, à lâge de 20 ans et 11 mois. Un chroniqueur la décrit ce jour-là comme «un des plus grands curs du 22e Bataillon ».Quest-ce qui justifiait cette expression émouvante et énigmatique ?Rémi Tougas a voulu retrouver le fil des événements qui ont marqué la brève carrière de ce simple soldat de la Grande Guerre, un membre fondateur du premier bataillon canadien-français au sein de larmée impériale britannique. Son récit rend hommage au matricule 61407 et à ses compagnons du 22e ; il contribuera à perpétuer la mémoire de ces héros et de leurs exploits.
Madeleine Matou est une femme totalement inconnue en Nouvelle-France. Née dans un milieu modeste, très jeune elle devient domestique dans de riches familles de Montréal. Après un mariage prometteur avec Jean Hautdecur et la naissance de quatre enfants à Boucherville, la vie bascule pour cette valeureuse femme. Son mari commet un meurtre sordide et il est pendu en public dans la basse-ville de Québec. Expulsée de Boucherville, remariée à un voyageur souvent absent et irresponsable, Madeleine Matou donne naissance à trois autres enfants. Dans la misère la plus complète, elle décède à l'âge de trente-quatre ans en accouchant d'un enfant. Son deuxième mari abandonne aussitôt ses enfants et s'enfuit aux Grands Lacs pour épouser une Amérindienne. Humiliés par le crime de leur père, ses enfants adopteront le patronyme du deuxième époux de leur mère. C'est ainsi que de nombreux descendants de notre héroïne porteront le nom Daigneault.Marcel Myre s'est intéressé à l'histoire de Madeleine Matou. Il a parcouru les archives civiles, religieuses et judiciaires pour découvrir comment ses misères ont semblé l'emporter sur ses joies. Ingénieur de formation, Marcel Myre a fait carrière principalement comme administrateur des services techniques dans des établissements du réseau de l'éducation et de la santé. Membre de plusieurs sociétés de généalogie et d'histoire, il préside actuellement le conseil d'administration de la Société de généalogie de Longueuil. Il est l'auteur de À la mémoire des Myre (2001), Le meurtre de Théodore Myre, forgeron de Sainte-Barbe (2002), L'Histoire du collège de Saint-Louis-de-Gonzague (2004) et L'Autre Marie Morin, femme abandonnée en Nouvelle-France, qui lui a mérité le prix Septentrion 2004.