La dynastie qui a fait l'Angleterre.1485-1603. En l'espace de trois générations, l'Angleterre passe du Moyen Âge flamboyant aux fastes de l'époque baroque, de la guerre des Deux-Roses à la construction d'un État. Dans cette saga familiale, on n'est jamais très loin du conte : on y croise Henri VII, le père fondateur, son fils Henri VIII alias Barbe-Bleue, le petit Édouard VI, la sulfureuse reine Marie, ou encore l'acariâtre Élisabeth. Tous ont illustré leur siècle, cet âge d'or de la culture anglaise qui nous éblouit encore ; ils ont affiché à la face du monde leur réussite et leur richesse à peine entachées par leurs exactions et une sauvage répression. Aujourd'hui comme jadis, les Tudors hantent notre imaginaire.
Un portrait renouvelé de celui qui fut à la fois le premier président de la République et le dernier monarque à avoir régné sur la France.
Victime de sa légende noire, Napoléon III a longtemps été le plus méconnu et le plus mal-aimé de nos souverains. Tout juste cent cinquante ans après sa mort, l'ouvrage de Thierry Lentz revient sur cette période décisive de 1848 à 1870, où la France entre véritablement dans la modernité. À l'aide de sources inédites, conservées à la BnF et aux Archives nationales, en s'appuyant sur les mémoires de militaires et de ministers ainsi que sur les riches archives de la famille impériale, il brosse un portrait à rebrousse-poil de l'empereur, évoquant tour à tour son enfance marquée par l'exil et la défaite de son oncle Napoléon Ier, sa jeunesse aventureuse, l'élaboration de sa pensée politique, sa marche vers le pouvoir, son bilan intérieur et sa politique étrangère.
L'ouvrage est servi par une iconographie somptueuse, mettant en avant quelques-uns des trésors du patrimoine national, tels les manuscrits de Victor Hugo, d'Émile Zola, les sublimes gravures du
Monde illustré ou les premières photographies de Gustave Le Gray ou de Disdéri, qui donnent à voir les visages de l'impératrice Eugénie, du prince impérial et des autres acteurs du règne. Ces oeuvres, dont certaines proviennent des collections privées de Napoléon III ou de son entourage, témoignent des expositions universelles, des grands travaux parisiens du préfet Haussmann, des voyages et des fêtes officielles, mais aussi des conflits majeurs du règne, comme la guerre de Crimée et l'expédition du Mexique, sans oublier la défaite de Sedan et l'exil de la famille impériale. Tout l'art de Thierry Lentz, biographe chevronné et spécialiste incontesté des Bonaparte, consiste à faire dialoguer un texte solidement documenté avec des images rares, en offrant, en neuf chapitres parfaitement équilibrés, un panorama complet et synthétique du règne de Napoléon III, revenant sur ses réussites aussi bien que sur ses échecs.
L'entrée dans la prestigieuse "Bibliothèque des Illustres" de "l'homme qui nous divise le plus" (Marcel Gauchet).
" Aucun nom ne restera de cette époque, excepté Robespierre. Il n'était cependant, ni plus habile, ni plus éloquent que les autres, mais son fanatisme politique avait un caractère de calme et d'austérité qui le faisait redouter de tous ses collègues. " Plus de deux siècles après sa mort, le jugement de Germaine de Staël demeure d'actualité. Si tous les protagonistes de la période sont parfaitement connus des historiens, et si l'on sait que la décennie révolutionnaire fut particulièrement féconde en personnalités hautes en couleur - qu'il suffise d'évoquer Danton, Marat, Hébert ou Mirabeau -, c'est sans conteste la figure de l'Incorruptible qui surgit d'emblée lorsqu'on interroge la mémoire collective des Français.
Bien davantage que dans la puissance qui lui fut conférée par les institutions, la fascination exercée par Robespierre réside dans son exceptionnel pouvoir d'incarnation. Nul autre révolutionnaire ne personnifia davantage la défense des droits et l'homme et l'exigence de la démocratie. Ses combats pour le suffrage universel masculin ou la liberté de la presse, ses prises de position contre la loi martiale ou la peine de mort en matière judiciaire, ses innombrables interventions en faveur du " peuple bon, patient et généreux " le créditèrent progressivement d'une popularité sans égale dans une large fraction de l'opinion.
Personnification d'un peuple en quête de sa souveraineté, "l'Incorruptible" porte tout autant le poids d'une Terreur dont la véritable nature n'a jamais cessé de faire débat. Sa dénonciation permanente des " traîtres " et des " conspirateurs " trouva dans la situation dramatique de l'an II l'occasion de se déployer au plus haut sommet de l'État. Sa froideur, son dogmatisme et son intransigeance, nourries d'un sentiment de persécution attesté par de nombreux contemporains, contribuent plus encore à noircir son image.
À la fois défenseur des droits du peuple et théoricien d'une Terreur fanatique, Robespierre demeure donc le symbole achevé d'une révolution à la fois fraternelle et fratricide qui ne cesse de faire débat depuis deux siècles. C'est bien cette double identité qu'entend restituer la présente biographie, inspirée des travaux les plus récents et servie par une iconographie rare issue des prestigieuses collections de la Bibliothèque nationale de France.
L'édition de prestige d'un formidable succès de librairie et d'une immense biographie.De Churchill, croit-on, tout a été dit - en premier lieu par lui-même. Et pourtant, Andrew Roberts est parvenu à exhumer des articles de presse, des correspondances privées, des journaux intimes - le moindre n'étant pas celui du roi Georges VI, jusque-là sous clé - qui ne figurent dans aucune des mille biographies déjà consacrées à ce personnage essentiel de la Grande-Bretagne et du XXe siècle. Tout cela lui permet de proposer un récit extrêmement enlevé, fondé sur une abondance de citations désormais " classiques ", mais également souvent peu connues, voire inédites, qui apportent un éclairage parfois convergent, parfois contrasté sur l'homme Churchill. Démêlant le vrai du faux, tordant le cou aux nombreux mythes, voire aux calomnies qui lui collent à la peau, mais relevant les critiques justifiées dont il est loin d'être exempt, Roberts brosse avec maestria le portrait de ce " Vieux Lion " dont toute la vie avant 1940 n'a fait que préparer le grand oeuvre que demeurent ses années de guerre.
Il livre là ce qui est sans doute la meilleure biographie de ce géant de l'histoire.
La biographie référente du maître-penseur de la guerre.Au même titre que Montesquieu pour le droit et Newton pour la physique, Carl von Clausewitz (1780-1831) a fondé l'étude systématique de la guerre en tant que phénomène humain éternel. Son livre majeur,
De la guerre, est toujours lu et étudié dans le monde entier, car il a cette qualité rare de ne pas enfermer la réflexion mais de lui permettre, au contraire, de se développer et de s'adapter aux soubresauts de l'histoire. Or la vie de Clausewitz - à la fois officier supérieur et écrivain d'exception - reste pour beaucoup un mystère. La fin de la guerre froide, la réunification allemande et la reconstitution d'une partie des archives prussiennes permettent de mieux connaître l'homme. Loin d'être un penseur solitaire, le stratégiste a toujours entretenu de solides amitiés et il a pesé sur certaines décisions importantes durant les guerres napoléoniennes. Sa réflexion a aussi porté sur les rapports franco-allemands, dont il a bien compris qu'ils étaient au coeur des problèmes européens. Sa correspondance avec son épouse Marie, qui le fera passer à la postérité en faisant publier son oeuvre, est une des plus riches de cette époque. Elle montre que les Clausewitz formaient un couple moderne, basé sur une estime mutuelle, une relation d'égalité et un dialogue permanent. Tout ceci n'est pas étranger à l'étonnante actualité de la pensée clausewitzienne.
Quand l'étoile montante de la scène littéraire française devient le soleil noir de la France de Vichy. En 1932, Abel Bonnard est élu à l'Académie française. À quarante-huit ans, le plus brillant causeur des salons de l'entre-deux-guerres est au faîte de sa carrière littéraire. Poète précoce, délicat moraliste et grand voyageur, " l'exquis Bonnard " va pourtant se muer en tribun flamboyant et en essayiste fulgurant au service du fascisme. Comment ce cosmopolite méditatif - qui écrivait encore, en revenant de Chine en 1924, que " le voyage donne plus de liberté à nos rêves " - est-il devenu l'idéologue le plus méthodique de la Collaboration avec l'Allemagne nazie ? Quel rôle a-t-il joué durant l'Occupation ? Comment les tribunaux l'ont-ils jugé ?
L'itinéraire extraordinaire du poète est ici brossé avec maestria : ses jeunes années en province, ses débuts littéraires, son entrée fracassante dans le Tout-Paris de la Belle Époque, son engagement politique dans les années 1930 puis sa conversion immédiate et sans retour à la Collaboration qui lui vaudra le portefeuille de l'Éducation nationale en 1942 dans le gouvernement Laval. Mais le ministre n'accomplira jamais la Révolution pédagogique qu'il avait théorisée : criblé d'épigrammes par la Résistance qui fustige son homosexualité présumée, " la Belle Bonnard " - tantôt appelé " Gestapette " - est chassée par la Libération. Ce pilier du collaborationnisme trouve alors refuge en Allemagne puis en Espagne. Radié de l'Académie, jugé deux fois et deux fois condamné, Abel Bonnard meurt en 1968 à Madrid.
S'appuyant sur de nombreuses sources inédites, Benjamin Azoulay retrace sans manichéisme le parcours inattendu d'une figure aujourd'hui tombée dans l'oubli, mais ô combien complexe, fascinante et sulfureuse.
La meilleure biographie de Proust.Ghislain de Diesbach a connu des survivants de ce monde auquel Proust rêvait d'appartenir et qu'il a coloré de tous ses artifices et de toutes les nuances de son génie. Nul ne pouvait mieux que lui en restituer les différents aspects.
Que ce soit du côté de Guermantes ou de celui de Cabourg, du côté du boulevard Haussman ou de celui de Mme Verdurin, le biographe observe, avec finesse et souvent ironie, le jeu des acteurs, leurs méthodes et leur mentalité, dans cette nouvelle Comédie humaine montée, de sa chambre de liège, par cet écrivain de la nuit, cette "altesse des ténèbres" que fut Proust.
C'est, suivant une formule célèbre, "l'histoire réussie d'une vie ratée" qu'il relate en contant les passions et les coquetteries, les intrigues et les tourments, les plaisirs et les nuits de l'écrivain, virtuose dans l'art de souffrir et habile aussi à créer sa légende. En toile de fond, son biographe évoque les salons parisiens et trace de savoureux portraits de personnages qui ont formé l'univers sentimental ou mondain de "la Recherche".
Comment un personnage baroque a fait entrer la France dans la modernité. Un récit saisissant et original pour une démonstration éblouissante.
" Le roi ", disait sa belle-soeur Eléonore de Médicis, " est un homme à se faire aimer par les pierres elles-mêmes. " L'arme de la séduction fut en effet pour beaucoup dans la vie publique, et aussi privée, du roi Henri. Mais d'autres atouts ont contribué à une destinée improbable. Ainsi la part de circonstances extraordinaires, qui à la mort violente de son lointain cousin Henri III, en 1589, le placèrent en position d'héritier de la couronne. Aussi ses années d'apprentissage, au plus près de la population béarnaise dont il partagea la rude existence, et sa connaissance des hommes. Enfin son remarquable bon sens et un réalisme qui ne s'embarrassaient pas de préjugés ni même toujours de principes. Au moment où le royaume menaçait de sombrer, il fut l'homme de la situation. A travers une succession de massacres, d'intrigues, de revers et de rebonds, il s'imposa. Le combattant se révéla alors homme d'Etat, pacificateur, organisateur, bâtisseur, non sans dérive autocratique ni piteuse galanterie. Si le règne d'Henri le Grand a marqué si durablement la France, c'est que le premier roi Bourbon a su restaurer entre la couronne et le peuple " l'ordre de l'amour " si brutalement déchiré par la Saint-Barthélemy et les guerres de religion devenues civiles. Sa mort même, érigée en martyre, le servit. Car notre pays aime les sauveurs marqués du sceau de la Providence.
La biographie du roi préféré des Français.
Prix du Guesclin 2021
La biographie d'un personnage démesuré, à tous les sens du mot, dans la collection "Maîtres de guerre"
Hermann Goering, deuxième personnage du troisième Reich, a été simultanément ministre de l'Intérieur de Prusse, président du Reichstag, maître du plan quadriennal et grand veneur du Reich. Mais Goering était avant tout un militaire : aviateur virtuose et dernier commandant de la célèbre escadrille Richthofen pendant la Grande guerre, c'est comme maréchal et commandant-en-chef de l'aviation allemande qu'il est entré à reculons dans la grande tourmente de la Seconde guerre mondiale. Dès lors, depuis Dunkerque jusqu'à Stalingrad, il a joué un rôle essentiel dans le déroulement des entreprises militaires allemandes - et dans les défaites successives de la Wehrmacht. C'est ce personnage démesuré que François Kersaudy nous invite à revisiter - avec l'aide d'une abondante illustration iconographique.
A l'occasion de l'exceptionnel et historique "jubilé de platine' célébrant en 2022 les 70 ans du règne d'Elizabeth II, Jean des Cars nous conte la vie de la femme la mieux informée du monde, véritable icône des XXe et XXIe siècles. Le maître des cours européennes nous invite dans l'intimité de "The Queen'.Respectée, souvent adulée, Elizabeth II règne sur le temps. Si la souveraine est la femme la plus célèbre du monde, elle reste pourtant largement secrète et méconnue. Depuis 1952, elle a toujours étonné ses contemporains, évoluant avec son époque tout en restant la même afin de préserver la monarchie dont elle est l'héritière et la garante. Elle incarne un univers qui serait impensable sans elle, sans ses inévitables chapeaux, son sourire de rigueur et sa discrète façon de battre la mesure de son pied droit lorsqu'une fanfare défile devant elle.
Agée de 95 ans, celle que rien ne predistinait à monter sur le trône connait aujourd'hui le plus long règne de la monarchie britannique.
Puisant aux meilleures sources, Jean des Cars nous plonge dans la vie d'Elizabeth II, de son enfance à son accession au trône en passant par tous les petits et grands épisodes, publics et privés, qui ont marqué sa vie : guerre mondiale, mort de son père, rumeurs sur son couple, décès de son mari, vie dissolue de sa soeur, problèmes conjugaux de ses enfants, relation avec son oncle damné, "rebéllion' de son petit-fils Harry, sans oublier sa passion pour ses corgies et ses chevaux...
Puisant aux meilleures sources, Jean des Cars nous plonge dans la vie d'Elizabeth II, de son enfance à son accession au trône en passant par tous les petits et grands épisodes, publics et privés, qui ont marqué sa vie : guerre mondiale, mort de son père, rumeurs sur son couple, vie dissolue de sa soeur, problèmes conjugaux de ses enfants, relation avec son oncle damné, sans oublier sa passion pour ses corgies et ses chevaux... Le maître des cours européennes nous invite dans l'intimité de "The Queen".
Une carrière époustouflante pour un général hors du commun.La silhouette fine et élancée du général Henri Gouraud, avec des yeux bleus perçants encadrés par une barbiche empire, est bien identifiée durant l'entre-deux-guerres, car le " glorieux manchot ", né en 1867, amputé du bras droit aux Dardanelles, est le seul officier autorisé à saluer du bras gauche. Tout au long de sa carrière, il a su gagner l'estime de ses hommes qui voient en lui un officier courageux et soucieux de leur sort. Grand vainqueur de Ludendorff en juillet 1918, gouverneur militaire de Strasbourg reconquise, le général Gouraud est adulé par les Français en 1919, au point que l'on parle de lui pour le maréchalat. Sa carrière commence pourtant bien avant : à peine sorti de Saint-Cyr, il demande à partir en Afrique. Dans le sillage de Gallieni et de Joffre, il fait son apprentissage d'officier colonial, métier complexe où il n'est pas seulement soldat, mais également topographe, bâtisseur, administrateur et diplomate. Successivement explorateur du Tchad, conquérant de la Mauritanie, il est surtout un brillant disciple du général Lyautey au Maroc, entre 1912 et 1914. Après la Première Guerre mondiale, auréolé de gloire, il est envoyé au Levant par Clemenceau pour mettre en place la politique mandataire en Syrie et au Liban. Malgré des moyens limités, il réussit tant bien que mal à faire vivre le mandat, au prix d'une forte opposition de Mustapha Kemal et de Fayçal, fils d'Hussein de La Mecque. Revenu en France en 1923, il est nommé gouverneur militaire de Paris et membre du conseil supérieur de la guerre. Soucieux de la mémoire de ses soldats, il fait ériger le monument aux Morts des Armées de Champagne à Navarin, dans la Marne, où il demande à être enterré après sa mort en 1946.
La vie romanesque de la Reine du crime.
Comme beaucoup d'écrivains, l'oeuvre de "la duchesse de la mort" a éclipsé sa vie (1890-1976). Or, celle-ci est passionnante. Jeune fille, elle écrit son premier roman policier à la suite d'un pari avec sa soeur jusqu'à devenir l'écrivaine de langue anglaise la plus lue de son vivant. Pourtant, Mrs Miller, imaginative et romantique, n'aspirait qu'à rencontrer le prince charmant. L'échec de son mariage avec un séduisant aviateur l'affecte au point qu'en 1926, elle se cache pendant dix jours sous une fausse identité, mettant toute l'Angleterre en alerte. Elle en gardera une blessure pour toujours à vif mais aussi une volonté sans faille d'aller de l'avant. Son remariage avec un archéologue de quatorze ans son cadet décide de sa nouvelle existence, entre les champs de fouilles d'Irak et de Syrie, ses maisons de Londres et son Devon natal sans oublier l'écriture de nombreux best-sellers :
La mort n'est pas une fin, Dix petits nègres. Devenue une véritable institution britannique, à la tête du premier empire multimédia mondial, elle génère une fabuleuse fortune dont la plus grande partie lui échappe, happée par le fisc ou par des montages financiers qui profitent davantage à ses proches. Eternelle optimiste, consacrant de plus en plus de temps au théâtre - sa véritable passion -, d'une gourmandise qui lui vaut un physique peu flatteur, elle demeure malgré tout "la patronne " en toutes circonstances.
Tôt captivée par l'univers d'Hercule Poirot et de Miss Marple, Marie-Hélène Baylac décrypte avec maëstria les secrets de fabrication d'une oeuvre exceptionnelle, matrice de toute la littérature policière contemporaine.
La biographie incontournable d'un souverain complexe racontée par le "roi des biographes" et "le biographe des rois". Fruit de près de sept années de recherches, s'appuyant sur une documentation considérable (pièces d'archives, correspondances, mémoires, rapports...), cet ouvrage balaie les clichés traditionnels, s'attachant à restituer le vrai visage de ce personnage complexe et secret. Non, Louis XVI n'était pas le benêt que l'on dit, mais au contraire un homme plein de finesse et d'intelligence, d'une mémoire prodigieuse, d'une culture remarquable, un roi scientifique, passionné par les explorations et les grandes découvertes. Il joua un rôle déterminant dans la reconstitution de la marine royale, qui permet la victoire sur l'Angleterre et l'indépendance américaine. Loin d'être un conservateur crispé, prisonnier de son éducation, il veut réformer en profondeur son royaume par une véritable Révolution royale et populaire, malheureusement contrée par la fronde généralisée des privilégiés.
L'état - relativement florissant - du royaume à la veille de la Révolution, offre un tableau saisissant des quinze années du règne, largement méconnues, et explique, grâce à une interprétation neuve et magistrale, les mécanismes qui ont conduit à la destruction de l'Ancien Régime et à la grande crise finale. L'analyse politique, enfin, permet de comprendre pourquoi Louis XVI, qui était le meilleur roi possible pour la Révolution de 1789, a finalement été rejeté par elle.
"J'ai bien l'intention de prouver que je suis un méchant". L'homme et le roi derrière la légende noire shakespearienne. Le 4 septembre 2012, les archéologues découvrent, sous un parking de Leicester, au centre de l'Angleterre, les restes d'un roi mort en 1485. Sépulture insolite, à la mesure d'un souverain à la réputation sulfureuse. Il s'agit en effet de celle de Richard III. Sa brève existence - il est mort à 33 ans - se situe au crépuscule du Moyen Âge et à l'aube de la Renaissance, en ces temps troublés de la guerre des Deux Roses, opposant les familles d'York et de Lancastre, soit une époque " pleine de bruit et de fureur ", de meurtres et de trahisons, où les valeurs chevaleresques médiévales cèdent la place au réalisme froid des Temps modernes. Richard incarne les déchirures de son époque : pieux, vertueux, courageux et nostalgique du passé féodal, il doit pourtant agir en prince machiavélien. C'est ainsi qu'il usurpe la couronne d'Angleterre en faisant disparaître ses neveux enfermés dans la tour de Londres et, après un règne de deux ans seulement, marqué par de multiples complots et exécutions, il périt à la bataille de Bosworth. Cela, c'est le Richard des historiens, qui reste une figure énigmatique. Mais ce destin tragique, transfiguré par le génie de Shakespeare, en a fait un roi maudit, un monstre absolu, qui disparaît en hurlant sa fureur impuissante : " Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! " Fondée sur les chroniques tendancieuses de la propagande des Tudors, cette image théâtrale s'est largement imposée aux yeux du grand public. Mais l'histoire n'est pas un tribunal et cet ouvrage se veut, sinon une réhabilitation, du moins une tentative de comprendre un roi controversé qui incarne pourtant son époque.
Grand Prix de la Biographie Politique 2021 ; Prix du Nouveau Cercle de l'Union 2022 ; Liste des 30 livres de l'année 2021 du Point."La" biographie de Mussolini. Un événement historique et littéraire.
"Ce livre n'est ni une biographie au sens strict de Mussolini ni une histoire du fascisme italien mais la première tentative - et pas seulement en France - d'essayer de dévoiler le "mystère" d'un personnage qui ne ressemble véritablement à aucun des dictateurs, de droite ou de gauche, au XXe siècle mais qui, d'une certaine mesure, les résume tous, de Lénine à Castro." (M. Serra)
Homme et leader politique extrêmement complexe, pétri de contradictions, puisant ses modèles chez Napoléon puis César avant d'être fasciné par Hitler, le Duce peut donner l'image d'un comédien tragique au sens nietzschéen du terme, et d'un révolutionnaire manqué. Il a pourtant modernisé son pays et fasciné l'Europe avant de sombrer dans la déchéance et les haines d'une guerre civile prenant la relève de la guerre mondiale.
Maurizio Serra raconte ce destin sinueux et passionnant sur la base d'une documentation impeccable, dans un style fluide qui s'inscrit dans la filiation d'Italo Svevo et a fait la réputation de ses magistrales biographies de Malaparte ou d'Annunzio. Un très grand livre appelé à faire date.
Grand Prix de la Biographie Politique 2021 ;
Prix du Nouveau Cercle de l'Union 2022 ;
Liste des 30 livres de l'année 2021 du Point.
La biographie de référence d'un grand roi oublié. Au regard de l'Histoire, Louis XIII est un roi méconnu. Eclipsé par le panache de son père Henri IV, occulté par l'éblouissante renommé de son fils Louis XIV, il laisse l'impression d'un monarque mélancolique, sans personnalité, fuyant son mal être dans la chasse, dominé par son Premier ministre, le tout-puissant cardinal de Richelieu. Erreur !
Renversant les idées reçues, Jean-Christian Petitfils redonne ici toute sa place à ce souverain complexe à la personnalité déroutante, à la fois artiste mélomane et guerrier impétueux, extrêmement jaloux de son autorité. Témoin privilégié des premières conspirations nobiliaires, animé par la passion de la gloire et de la grandeur de la France, son règne annonce plus qu'on ne le croit l'absolutisme de celui de Louis XIV.
Sans négliger les faiblesses de l'homme, ses défauts trop souvent exagérés, cette biographie brillante et monumentale se veut une réhabilitation. Celle d'un roi, d'un grand, d'un très grand roi.
Portrait intime et politique du "boucher de l'Afrique".Dictateur sanglant de l'Ouganda de 1971 à 1979, le "Maréchal" Idi Amin Dada plonge son pays dans une terrible tragédie pendant huit longues années : il élimine presque 8 % de la population, détruit complètement l'économie et expulse brutalement tous les Indiens hors des frontières. Son " règne " est marqué par de nombreux attentats, d'importants conflits avec les pays voisins et des événements d'une violence inouïe - comme la séquestration à l'aéroport d'Entebbe d'otages libérés par les commandos israéliens lors d'un fameux raid.
Si le monde garde en mémoire les extravagances sexuelles d'Idi Amin, ses foucades (il exigeait de se faire promener dans une chaise portée par des Européens), ses déclarations choquantes et rocambolesques multiples (notamment à la gloire d'Hitler), sa vie n'avait toutefois jamais fait l'objet d'une biographie approfondie jusqu'ici.
Jean-Louis de Monstesquiou, qui a longuement rencontré et interrogé les acteurs encore en vie de cette triste épopée, dévoile le parcours à la fois politique et psychologique d'un personnage complexe. Les zones d'ombre - telles l'accession au pouvoir du dictateur et la complicité des grandes puissances qui ont longtemps fermé les yeux sur le drame ougandais - sont aussi explorées. Une biographie magistrale.
LA grande biographie du commis voyageur de la République.Gambetta est partout : pas une ville qui n'ait une place, un boulevard, une rue ou une statue à sa gloire. S'il marque profondément la toponymie française, c'est parce qu'il est le père fondateur de la IIIe République, mais connaît-on pour autant l'ampleur de son action ?
Jeune avocat prometteur puis député à la fin du Second Empire, il est l'un des acteurs majeurs du 4 septembre 1870 - jour de la proclamation de la IIIe République. Au cours de sa carrière, Gambetta occupe des fonctions officielles (ministre de l'Intérieur, de la Guerre, des Affaires étrangères et président du Conseil), mais c'est grâce à son action comme député républicain et président de la Chambre (1879-1881) qu'il se distingue véritablement et passe à la postérité. Brillant orateur, ses discours à la tribune et dans les communes françaises parlent aux masses autant qu'à la classe politique. Sa priorité ? Offrir à la France, qu'il aime plus que tout (" Je t'embrasse et t'aime comme la patrie " disait-il à sa compagne Léonie Léon), un régime et une constitution pérennes. Conscient que la République est encore fragile jusqu'en 1875, le tribun se démène pour que les royalistes ne reprennent pas le pouvoir, notamment en plaidant pour le bicamérisme et le suffrage universel. Le voeu de ce républicain convaincu mais pondéré - il abhorre la violence et préfère le dialogue à la révolte - aura été exaucé puisque sa mémoire est ancrée durablement dans nos institutions politiques actuelles. Une grande biographie pour un grand homme.
Aux origines de la lignée illustre des Churchill.
John Churchill, duc de Marlborough (1650-1722), est considéré comme l'un des plus grands généraux de l'histoire britannique. Mais il est beaucoup plus que cela. Tour à tour commandant d'armée, diplomate, et homme politique, cet Anglais issu de la petite noblesse désargentée fut l'adversaire le plus dangereux d'un Louis XIV vieillissant. Animant les efforts combinés d'une vaste coalition européenne, il devint, selon les mots de Voltaire, " l'homme le plus fatal à la grandeur de la France qu'on eût vu depuis plusieurs siècles ".
Durant la guerre de Succession d'Espagne (1701-1714), le duc de Marlborough, à la tête des armées de la " Grande Alliance de La Haye ", multiplia les victoires contre les troupes et les généraux français. Par son charisme et ses dons de négociateur, il réussit à maintenir la cohésion et la combativité d'une Grande Alliance pourtant hétéroclite. Politicien retors, il forma avec son épouse un redoutable couple politique qui domina le gouvernement de la Grande Bretagne, à un moment où elle s'imposait comme une des principales puissances en Europe. Mais sa disgrâce en 1712 permit au royaume de France d'échapper à la catastrophe qui lui semblait promise.
Pourtant, Outre-Manche, les avis sur Marlborough sont loin d'être unanimes. C'est qu'il doit son ascension exceptionnelle autant à ses talents, qu'à son art de la séduction et de l'intrigue. Sa légende noire en fait un homme avide de pouvoir et d'argent, ne reculant devant aucune trahison. En 1688, lors de la Glorieuse Révolution, n'a-t-il pas abandonné son protecteur, le roi Jacques II ? Et ne fut-il pas destitué à cause de ses malversations ? Mais John a aussi de nombreux admirateurs, et d'abord son biographe et plus célèbre descendant, Winston Churchill. Sous sa plume, Marlborough apparaît comme le héros brave, serein et implacable qui fait de l'Angleterre la protectrice des libertés et l'arbitre des conflits sur le Continent. C'est dire si le descendant n'a eu de cesse de vouloir imiter son glorieux ancêtre.
Face à un personnage de cette envergure, il est difficile de ne pas choisir son camp. C'est pourtant le pari de Clément Oury. S'appuyant sur des archives considérables, multipliant les points de vue, il s'efforce de restituer le rôle de Marlborough au coeur des crises majeures qui ont secoué l'histoire européenne. Son ouvrage cherche à comprendre la clef des succès, militaires et diplomatiques, de celui que Napoléon appelait le " Grand " Marlborough. Il veut aussi en saisir les failles, les échecs, et percer le mystère d'un homme qui n'eut de cesse de dissimuler ses sentiments véritables.
La grande biographie de Louis XV.A cinq ans, en 1715, Louis XV succède à son arrière-grand-père Louis XIV dans une France affaiblie. Après la Régence et le ministère du vieux cardinal de Fleury, ce n'est qu'en 1743 qu'il commence à gouverner. Le " Bien-Aimé " devient assez vite le Mal-Aimé. Il le resta longtemps aux yeux des historiens qui lui ont reproché sa faiblesse devant ses ministres et favorites, ses frasques du Parc-aux-Cerfs, la perte du Canada et de l'Inde... Aujourd'hui on commence à mieux comprendre ce souverain timide, secret, ayant sans doute du mal à assumer son métier de roi, mais profondément bon, sensible, cultivé, passionné par les sciences et ne manquant parfois pas d'autorité.
En ce siècle des Lumières, où l'esprit public évolue fortement, où les idées nouvelles foisonnent, Louis XV, dans Versailles rayonnant d'un éclat incomparable, demeure le monarque le plus prestigieux d'Europe jusqu'à sa mort en 1774.
LA grande biographie de Léopold Sédar Senghor, l'homme qui jeta " des ponts entre deux univers " (Armand Guibert). Goncourt de la biographie Edmonde Charles-Roux 2022.Tout à la fois chef d'État emblématique et poète de génie, Senghor connut de nombreux bouleversements en près d'un siècle d'existence (1906-2001) : il grandit au Sénégal, alors colonie française, au début du XXe siècle ; il prend une part active à la Seconde Guerre mondiale en intégrant les tirailleurs sénégalais ; il oeuvre à l'indépendance du Sénégal dont il devient le premier Président en 1960 ; en 1983, il est le premier africain élu à l'Académie française, véritable consécration de son immense carrière littéraire.
Léopold Sédar Senghor eut donc, au cours de sa longue vie, deux carrières mais une seule volonté : valoriser les cultures et les peuples d'Afrique noire. Il y parvint d'abord à travers la littérature, notamment en créant le concept de " négritude " avec Aimé Césaire, son ami de toujours. Puis sa vie de chef d'Etat fit le reste : symbole de la coopération entre la France et ses anciennes colonies, Senghor permit au Sénégal de s'affirmer comme carrefour culturel - accueillant un carrousel de colloques, congrès et autres séminaires internationaux - et Dakar comme vitrine artistique. Lorsqu'il démissionna en 1980, il laissa à ses successeurs un héritage aussi rare que précieux sur le continent africain : la démocratie, le pluralisme, l'alternance du pouvoir, et la préservation de l'unité nationale.
De sa plume délicieuse qui rappelle parfois celle de Joseph Kessel, Jean-Pierre Langellier reconstitue avec finesse la vie d'un homme qui, toute sa vie, contribua à " réveiller l'Afrique de son sommeil millénaire ".
Goncourt de la biographie Edmonde Charles-Roux 2022
Prix Guizot de l'Académie française 2022
Le maréchal qui traitait " légèrement les affaires sérieuses et sérieusement les affaires légères " (Voltaire).Contrairement à son arrière-grand-oncle le célèbre cardinal-ministre, Louis-Armand, troisième duc et maréchal de Richelieu (1696-1788), n'a pas eu de rôle politique éminent. Si le jeune homme ne passe pas inaperçu dans la brillante société du XVIIIe siècle, c'est en partie à ses duels et ses séjours à la Bastille qu'il le doit. Mais ses conquêtes féminines ont également contribué à établir sa notoriété. En effet, quel que soit leur rang, nombreuses sont les femmes à avoir succombé aux avances de ce grand séducteur : Mademoiselle de Valois, la fille du régent Philippe d'Orléans ; la fameuse marquise du Châtelet, l'égérie de son ami Voltaire ; ou encore la sulfureuse du Barry, la dernière maîtresse de Louis XV... mais la liste est bien plus longue !
Il faut toutefois se garder de réduire le portrait du duc à celui d'un casanova français, car il est aussi un courtisan accompli, un ambassadeur habile et un administrateur talentueux. Passant avec aisance des parquets de Versailles à la boue des champs de bataille, ce valeureux chef de guerre se révèle à Fontenoy en 1745. Son sens de l'offensive lui vaut d'ailleurs le maréchalat, à une époque où la France compte bien peu de généraux compétents. Décédé un an avant la Révolution française, Richelieu - qui a vécu les règnes de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI - incarne donc à merveille une époque et un milieu qui s'éteignent en même temps que lui.
S'appuyant sur d'abondantes sources dans lesquelles il puise avec rigueur, Benoît Florin fait revivre dans cette passionnante biographie un homme flamboyant qui, pour reprendre les mots de l'historien Jacques Levron, " eût manqué au XVIIIe siècle s'il n'avait pas existé ".
Le premier portrait intime de celle qui " méritait d'être mise au rang des plus grands rois " (Louis XIV).Lorsqu'elle est nommée régente du royaume de France à la mort de son époux, Louis XIII, en 1643, Anne d'Autriche se retrouve confrontée à des crises majeures sur le plan international (la France et l'Espagne, son pays d'origine, sont en guerre depuis 1635, ainsi qu'à des conflits internes : la Fronde voit les nobles et les parlementaires remettre en cause l'autorité royale dès 1648. Avec le concours de Jules Mazarin, son principal ministre, elle parvient à surmonter ces obstacles. Mais qui est vraiment Anne d'Autriche ? Un second rôle confiné derrière le tout-puissant cardinal, comme on l'a trop souvent prétendu ? Ou au contraire la reine maîtresse d'un pouvoir pourtant ébranlé ? Et surtout, quelle femme se cache derrière la reine ? Faut-il donner du crédit à ceux qui l'ont décrite comme une personne frivole et légère ?
Plutôt qu'une énième biographie, le talentueux Jean-François Solnon propose ici une approche inédite centrée sur 20 dates-clés de la vie d'Anne d'Autriche. Telles des faisceaux, elles font revivre la veuve de Louis XIII en éclairant son intimité, son caractère et sa psychologie. Car que sait-on de la jeune espagnole arrachée à son pays natal et sa famille aimante dès ses 14 ans ? Comment a-t-elle vécu son union avec un époux qui l'a délaissée pendant près de trente ans ? Quelle mère a-t-elle été pour le jeune Louis XIV, dont on n'attendait plus la naissance après vingt-trois années d'infertilité ? D'une plume vivante et enlevée, l'historien nous offre ici le premier portrait de l'enfant, l'épouse, la reine, la mère, en un mot, la femme d'Etat que fut Anne d'Autriche.
2020, centenaire de la canonisation de Jeanne d'Arc.
Ce remarquable volume se propose, en quelques chapitres très clairs, de couper court aux pires bêtises qui circulent encore sur Jeanne. Car depuis plusieures années, les recherches ont permis d'établir de façon scientifique et incontestable la vie de la " Pucelle d'Orléans ". Face aux hypothèses sensationnalistes que l'on peut lire ou entendre encore, Colette Beaune, avec la rigueur et l'exigence d'une grande historienne, rétablit ici la vérité : Jeanne fut-elle bergère ou fille d'un roi caché? Avait-elle des pouvoirs spéciaux puisqu'elle a été condamnée pour sorcellerie ? A-t-elle vraiment libéré le royaume ? A-t-elle fait couronner le roi de France à Compiègne ? Était-elle vierge ? A-t-elle péri sur le bûcher ?Un livre utile et passionnant pour les curieux..."Un petit bijou d'érudition et de colère qui traque, une par une, les idées reçues sur la Pucelle." L'Histoire"Court, dense, personnel, maniant l'humour, l'ouvrage est polémique - au sens étymologique du terme." Le Figaro Magazine"En [...] chapitres thématiques, un par élucubration, l'historienne répond point par point, documents à l'appui." Le Monde des livres