Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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André Castelot a écrit une Marie-Antoinette qui, constamment rééditée depuis trente ans, s'est vendue à ce jour à 450 000 exemplaires, sans compter les éditions de poche et de club. À l'occasion du bicentenaire de l'exécution de la Reine, il raconte minutieusement son arrestation, sa captivité, son procès et son exécution, dont Napoléon dira qu'elle fut pire qu'un régicide.
Frère cadet de Louis XVI, le comte d'Artois donne, dès 1789, le signal de l'Émigration en armes. À la chute de l'Empire, il prépare le retour de la monarchie. Pendant la seconde Restauration, il anime le parti ultra avant que la mort de Louis XVIII ne l'appelle au trône. Charles X est sacré à Reims le 29 mai 1825. Cette réhabilitation de Charles X (1757-1836), roi très chrétien à qui l'on doit la conquête d'Alger, n'est pas une banale biographie. Par la qualité des documents qu'il produit et la finesse de son analyse, Yves Griffon entre par une porte dérobée au panthéon des grands historiens.
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L'histoire en images de la famille d'Orléans, depuis la fin du règne de Louis-Philippe jusqu'au retour d'exil du comte de Paris en 1951.
Le 15 octobre 1815, l'oeil vissé à sa lorgnette, Napoléon découvre l'éboulis de rochers volcaniques qui constitue son domaine. Trois mois auparavant, il a doublé le cap Ouessant, et aperçu pour la dernière fois la terre de France. Pour celui qui a porté la couronne impériale, s'ouvre le "temps de la couronne d'épines", entre un geôlier tatillon et acariâtre, sir Hudson Lowe, et une légende à forger avec la plume. Avec son talent habituel de conteur, André Castelot a rassemblé les mémoires et les souvenirs de tous les acteurs du drame de Sainte-Hélène, de Montholon et Las Cases, en passant par Bertrand, Gourgaud et, bien sûr, les britanniques Maitland et O'Hearn. Dans une sorte de tapisserie historique, qui emprunte aux meilleures sources, on voit non seulement l'Empereur vivre au jour le jour dans le réduit de Langwood, mais on discerne les caractères de ce huis-clos, et les enjeux qu'il porte jusque dans la conscience politique des Français. André Castelot établit ainsi la chronique de la dernière bataille de Napoléon, celle qui le fait entrer dans la légende.
S'il fut l'homme trompé le plus célèbre du Grand Siècle, Louis Henry de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan, suscita la stupéfaction, puis força l'admiration par le panache insolent avec lequel il fit savoir, à la terre entière, qu'il n'acceptait pas le bon plaisir du roi. Montespan et Françoise de Rochechouart de Mortemart s'étaient mariés en 1663. Après lui avoir donné deux enfants, elle passa secrètement, en 1667, dans le lit du Soleil. Trop amoureux pour croire les premières rumeurs qui lui parvinrent, ne soupçonnant pas l'origine des premières faveurs dont il était soudain l'objet - via Louvois - alors qu'il guerroyait dans le Roussillon, il ne découvrit son infortune qu'un an plus tard. Il ne supporta pas ce coup de poignard porté au coeur et à l'honneur. Négligeant les titres, places et revenus qui n'eussent pas manqué de l'inonder s'il se fût montré discret, il multiplia esclandres, menaces, défis, préférant les dettes, les brimades et l'éloignement au déshonneur de la complaisance. Tandis que sa femme était perpétuellement enceinte de Louis XIV, il ne cessait d'ameuter le monde, de provoquer le Soleil, et cela jusque dans un testament daté de 1679 qui, diffusé par son cousin Lauzun, déclencha dans Paris un énorme éclat de rire, et accentua la fureur du roi. "L'époux séparé mais inséparable", comme il se qualifia, mourut à Toulouse en 1701, six ans avant la marquise qui, depuis 1690, expiait dans la dévotion le plus fameux des adultères. D'autant plus sensible à l'histoire du marquis de Montespan qu'elle lui a succédé dans son château du Gers, Ève Ruggieri, sa première biographe, raconte l'homme et sa vie, avec une verve, un entrain, et un bonheur d'expression, qui servent admirablement la mémoire de l'orgueilleux et irascible Gascon.
Mehmed II le Conquérant s'empara de Constantinople à 21 ans, mettant fin à l'Empire romain d'Orient en 1453. Il posa les bases institutionnelles de l'Empire ottoman qui resteront en vigueur jusqu'au XIXe siècle.
Quand Philippe le Bel devient roi de France, en 1285, le royaume est à son apogée. La France est l'État le plus peuplé, le plus riche et le plus important d'Europe, depuis qu'en 1261, la papauté, contrainte, s'est installée en Avignon. Le 29 novembre 1314, à sa mort, le temps de Saint Louis est devenu une sorte de Belle Époque, parce qu'il y a eu l'attentat d'Anagni, le bûcher des Templiers, la manipulation des monnaies, le scandale de la Tour de Nesle. Le péché semble avoir souillé une dynastie, dont la sainteté avait fait la force. Entre ces visions contrastées, l'ouvrage, documenté et équilibré, de Dominique Poirel, puise aux meilleures sources de la littérature médiévale par ce chartiste, établit le portrait d'un homme scrupuleux, pieux, chevaleresque, intransigeant sur quelques principes, et influençable sur l'ordinaire, capable d'être aussi sanguinaire et conquérant que les meilleurs Condottiere de Venise, comme soucieux de la dignité de sa fonction. Philippe le Bel ne se contente pas de moderniser la France, il lui lègue un droit, des institutions, une monnaie, une image, qui l'installent au Panthéon national.
Une autobiographie qui raconte admirablement, avec simplicité, émotion et finesse, une aventure humaine peu commune. En 1931, un bébé chinois de neuf mois est mis en nourrice, à Perrigny, près de Dijon, dans une humble famille de paysans bourguignons. Trois ans plus tard, la guerre sino-japonaise oblige ses parents à rentrer précipitamment en Chine. Ils laissent l'enfant en Bourgogne, où la nourrice est chargée de le garder jusqu'à leur prochain retour. Ce retour n'aura jamais lieu. René Han, le petit Chinois, grandira à Perrigny, au milieu des vignes et des cerisiers. À dix-huit ans, il refuse de rejoindre, en Chine, son père devenu général de Tchang Kaï-chek et gouverneur d'une province. Après des études à Dijon et à Paris, il fait une brillante carrière à la télévision, et sera P.-D.G. de FR3. Il ne retrouvera son père qu'en 1972, à Taïwan, quarante ans après leur séparation. Il ne saura jamais ce que sa vraie mère est devenue. Un Chinois de Bourgogne, c'est l'histoire, pleine de sensibilité, d'une enfance déchirée par la découverte - à dix ans seulement - de la différence raciale et, plus tard, d'un itinéraire marqué par le refus du narrateur d'être considéré comme un Chinois dans son propre pays, la France. C'est aussi l'évocation d'une relation affective, pleine d'intensité, entre l'auteur et ses parents bourguignons.
À six ans, Christine (1626-1689) succède à son père Gustave Adolphe, le héros de la guerre de Trente Ans. À dix-huit ans, elle prend les affaires en main et, en 1650, elle se fait couronner « roi » de Suède. Son intelligence supérieure, sa vaste culture, semblent annoncer un grand règne. L'intelligentsia européenne, Descartes en tête (dont elle fait diffuser la pensée), afflue à sa cour. Mais elle se montre emportée, méfiante, excentrique, instable et s'attire vite des ennemis. Marquée par une éducation virile, vivant comme un homme, elle refuse de se marier. Elle choque la Suède protestante par ses manières très libres, son goût du luxe et des fêtes qui ruine le Trésor. S'estimant incomprise, elle abdique en 1654, se convertit au catholicisme, se fixe à Rome où elle entre à cheval, en costume d'amazone, suivie par un train de 221 personnes. Libérale et tolérante, toujours prête à défendre les minorités persécutées, mais néanmoins dominatrice et toujours imprévisible, elle scandalise l'opinion en faisant exécuter sauvagement son grand écuyer Monaldeschi, alors qu'elle est l'hôte de Louis XIV à Fontainebleau. « N'obéir à personne est un plus grand bonheur que de commander au monde entier », assure-t-elle. Mais, née pour le pouvoir absolu, elle ne cesse de rêver à un trône, celui de Naples, celui de Pologne, surtout celui de Suède qu'elle tente à plusieurs reprises de reconquérir. Elle fit jaser toute l'Europe, à cause de sa liberté d'allure et de son anticonformisme, mais, se comparant à Louis XIV, elle se récriait : « Me calomnier, c'est calomnier le soleil. » Françoise Kermina a consacré, à cet extraordinaire personnage de l'Europe du XVIIe siècle, une biographie solide, fondée sur une documentation d'autant plus sérieuse qu'elle a pu consulter directement les archives suédoises.
Après la chute de Charles X, Louis-Philippe fut proclamé roi des Français en 1830. Intelligent, secret, souverain-citoyen par raison, peu de rois furent plus vilipendés et menacés (sept attentats en dix-huit ans de règne).
Le règne de Louis XVI aurait-il été celui de la première révolution sexuelle ? Et, derrière cette recherche de la liberté, ces femmes ne seraient-elles pas les premières engagées sur le chemin d'un bonheur nouveau pour elles ? Telle est la thèse, aussi originale que provocatrice, défendue par Olivier Blanc. Délaissant les mémorialistes qui, par pudibonderie et par censure, ont proposé une version correcte de l'histoire, l'auteur utilise des documents de première main, souvent inconnus, tout le temps indiscrets, qui renseignent sur les habitudes de ces libertines. Après avoir montré en quoi notre vision du libertinage féminin est incomplète et aseptisée, Olivier Blanc raconte les aventures des treize principales libertines - du temps des salons finissant, jusqu'aux lumières du Palais-Royal sous le Consulat et l'Empire. Ces femmes affichaient leurs liaisons, leur luxe, leur sociabilité, leurs choix politiques : à travers l'histoire de ces treize femmes, c'est une fresque de la vie privée à Paris au temps des Lumières qu'Olivier Blanc propose à ses lecteurs.
Fruits de la méconnaissance mutuelle de nos cultures, comme de notre Histoire, l'incompréhension et la méfiance règnent souvent entre Français et Scandinaves. Alors que l'Europe progresse, et que nos modes de vie se rapprochent sans cesse, cette situation est paradoxale. Ne devrions-nous pas, pour commencer, mieux connaître le passé de nos voisins ? C'est précisément à une promenade dans l'histoire de l'Europe du Nord, que nous invite Jacques-Alain de Sédouy à travers des portraits de reines ou de princesses de Norvège, de Suède et du Danemark, dont la personnalité fut particulièrement remarquable, ou le destin exceptionnel. D'Ingeborg, l'épouse répudiée par Philippe Auguste, mais qui n'en termina pas moins sa vie en reine de France respectée, à Margrethe II de Danemark, épouse d'un Français et monarque d'une démocratie avancée, c'est toute une galerie de portraits de femmes qu'il dessine, où se mêlent l'ambition, l'amour et - bien sûr - la politique.
Lorsque Joseph Joffre, solide fils d'un tonnelier catalan, sort de Polytechnique, il choisit d'abord le Génie, puis la "Coloniale" avant de devenir - avec Gallieni, son "patron" - et Lyautey, l'un des grands soldats civilisateurs de l'Empire français. Nommé commandant en chef des armées françaises, après une ascension sans faille, Joffre gagne la bataille de la Marne, et sauve Paris à l'automne 1914, galvanisant ses troupes par le verbe et l'exemple de son incroyable sérénité. Puis, c'est la guerre des tranchées, la naissance du "Poilu". Joffre "grignote" les armées du Kaiser sur la Somme, résiste au choc de Verdun. Mais, la guerre s'enlisant, il est remplacé fin 1916. Il voyage aux USA, ralliant définitivement le gouvernement et le peuple américain à la cause alliée. Roc humain, caractère de fer au coeur tendre, incroyablement populaire, tant il semble incarner les "vertus de la race", le "Bonhomme Joffre" appartient à jamais au Panthéon français. Arthur Conte redonne vie à ce héros national, avec la minutie et la chaleur humaine qui ont fait le succès de son Verdun.
Grièvement blessé sur la Marne en octobre 1914, René Cassin, dès sa convalescence, met ses connaissances juridiques au service des victimes de la guerre et devient en quelques années président de l'Union fédérale des anciens combattants, puis « père » des pupilles de la nation. Délégué de la France à la SDN auprès de Briand, il rejoint à Londres, dès juin 1940 le « général rebelle ». Artisan des accords Churchill-de Gaulle, secrétaire permanent du Conseil de défense de l'Empire, commissaire à la Justice et à l'Instruction publique au sein de la France libre, président de l'Alliance israélite universelle à partir de 1942, vice-président du Conseil d'État entre 1944 et 1960, président du Conseil constitutionnel, cet « homme des droits de l'homme » s'est très vite affirmé comme l'une des grandes consciences de son temps. S'il prend une part active à la fondation de l'Unesco, sa grande oeuvre restera néanmoins d'avoir été le rédacteur principal de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, texte qui, à ses dires, constitue « le premier manifeste d'ordre éthique que l'humanité organisée ait jamais adopté ». Sa vie et son oeuvre, tout entières dévouées aux droits de l'homme, lui vaudront de recevoir le Prix Nobel de la paix en 1968. Depuis 1987, les cendres de René Cassin reposent au Panthéon.
N'oubliez jamais, Sire, que c'est la faiblesse qui a mis la tête de Charles Ier sur le billot... Je souhaite que le temps ne me justifie pas. Quinze ans avant la chute de Louis XVI, Turgot est le premier - et longtemps le seul - à exposer, par écrit, au roi, les abîmes où celui-ci court. Mais il en va souvent ainsi des Cassandre : Turgot est connu des livres d'histoire pour sa disgrâce expéditive en mai 1776, après deux ans d'un ministère tronqué : il reste comme le rare exemple d'un intellectuel libéral, ayant compris le principe des rendements décroissants en agriculture, partisan de la liberté totale du commerce et capable, avant Adam Smith, de formuler les rudiments de la théorie de l'équilibre économique. Toutes choses qui indiffèrent les Français de 1770, et expliquent la mauvaise réputation de ce précurseur misanthrope. Jean-Pierre Poirier a repris l'ensemble des archives disponibles, pour brosser le portrait de ce visionnaire, ami des philosophes, coqueluche des salons de Paris, auteur d'un best-seller pourtant austère : Réflexions sur la formation et la distribution des richesses. Il montre comment l'intendant de Limoges transforme sa région en laboratoire économique et social, traçant des routes, introduisant des espèces nouvelles, réorganisant la fiscalité et l'urbanisme, expérimentant, avec rudesse et efficacité, les remèdes qu'il proposera à Louis XVI pour sauver le pays de la banqueroute. Mais Versailles est un nid de vipères, et Turgot, comme le libéralisme, sont vite taxés de révolutionnaires. C'est l'histoire de cette occasion manquée, que Jean-Pierre Poirier raconte avec talent.
Maître de la France pendant douze ans (1758-1770), sous le règne de Louis le Bien-Aimé, le duc de Choiseul a été mésestimé et malmené par les historiens. Ce libertin fastueux, trop souvent confondu avec le personnage de théâtre qu'il avait inspiré à Beaumarchais, le comte Almaviva des Noces de Figaro, seigneur abusif et prodigue, a été la victime des préjugés de l'historiographie républicaine, de certains monarchistes nostalgiques... et des Jésuites qu'il avait fait bannir. Le complot qui avait provoqué sa disgrâce en 1770, a survécu jusqu'à nos jours. Guy Chaussinand-Nogaret, grand spécialiste du XVIIIe, s'est attaché, moins à le réhabiliter, qu'à prendre la véritable mesure d'un ministre qui, après avoir sauvé le royaume du désastre où la guerre de Sept Ans le conduisait inéluctablement, tenta de préserver l'avenir d'un régime guetté par la décomposition. [...] Disciple des philosophes, de Montesquieu et de Voltaire, il eut une conscience lucide des contradictions qui opposaient au roi une opinion exigeante, avide de liberté et de considération. Le cocher de l'Europe, comme le surnommait le tsar, noua l'alliance entre la France et l'Autriche contre la Prusse, fit obstacle aux visées de la Russie sur la Pologne, donna à la France la Lorraine et la Corse, restaura la marine, réforma l'armée, prépara - par la modernisation du matériel stratégique - les triomphes napoléoniens, libéralisa l'économie. Il voulut aussi que la France pût désormais participer à la définition des lois. Cette audace lui valut, à la fin, la disgrâce. Les conservateurs le guettaient et rongeaient leur frein avec trop d'impatience, pour qu'il pût résister longtemps aux intérêts coalisés. Choiseul ne put déjouer le dernier complot : il est vrai que les conjurés avaient mis dans leur camp la maîtresse du roi, Mme du Barry. Ainsi, accusé de trahison, Choiseul tomba-t-il sous le coup de la réaction associée à la prostitution. Selon l'auteur, la monarchie ne s'en releva jamais.
De son avènement sur le trône de France, le 11 juin 1775, à 1789, le roi règne sans partage. Une reconstitution de cette époque, marquée par une volonté réformiste du roi se heurtant à l'aristocratie.
Si Napoléon adopta le fils de Joséphine, et lui confia des tâches essentielles, ce ne fut pas par complaisance, mais parce qu'il trouva chez lui des qualités exceptionnelles : dignité, loyauté, désintéressement, fidélité. Né en 1781, ce brillant Hussard, devenu colonel des Chasseurs à cheval de la Garde, puis archichancelier de l'Empire et vice-roi d'Italie à vingt-trois ans, connut - des champs de bataille de Lombardie et d'Égypte aux derniers soubresauts de la campagne de France - une existence particulièrement dense. En la retraçant, Jean Autin fait revivre les derniers temps de l'Ancien Régime, les tourmentes révolutionnaires, les fastes du Consulat et de l'Empire, les démêlés avec le Saint-Siège, la vie à Vienne après Wagram, et le terrible séjour dans Moscou en flammes, avant l'abominable retraite de Russie dans le froid glacial et sous le harcèlement des Cosaques. Marié, en 1806, à la splendide et ardente Auguste-Amélie de Wittelsbach, le prince Eugène se retira - après les adieux de Fontainebleau - à Munich, où se trouve son tombeau. Il semblerait que Napoléon considérait son fils adoptif, si Marie-Louise ne lui avait pas donné d'héritier, comme son possible successeur.
Comment Marguerite Brunet, née à Bayonne en 1730, d'un père forgeron, devient-elle la flamboyante Montansier, protégée et encouragée par Mme du Barry, Marie-Antoinette, le duc d'Orléans, Danton, Barras, et enfin Napoléon ? Cinq années passées à la Martinique, n'ont pas permis à la jeune Marguerite Brunet de faire fortune comme elle l'espérait. Le Paris galant de Louis XV va offrir succès et relations durables à celle qui se fait, désormais, appeler Marguerite de Montansier. Ducs, princes et ministres se disputent ses faveurs, avant de la voir se consacrer à la passion de son siècle, le théâtre, non comme actrice, mais comme véritable chef d'entreprise. Devenue, notamment, directrice des spectacles à la suite de la Cour, elle ne tient ses pouvoirs que du roi, forme les plus grands comédiens de son temps, et lance de nombreux auteurs. Elle fait construire sa propre salle, le théâtre Montansier, qui existe toujours à Versailles, où la Cour et le Tout-Paris se bousculent, pour applaudir le rival reconnu de la Comédie-Française et de l'Opéra. Mais les événements se précipitent. Comment sauver un empire financier et artistique qui, en 1789, s'étend de la Bretagne à la Champagne, et de la Picardie à la Touraine ? La Montansier aura son théâtre et un salon au Palais-Royal, survivra à la Révolution et, sauvée par Thermidor, créera ou reprendra d'autres affaires, dont l'actuel théâtre des Variétés. La surprenante ascension de Marguerite de Montansier, est celle d'une femme ambitieuse, libre et généreuse, intrigante certes, mais véritable femme d'affaires. « Figure originale et sans précédents », selon les frères Goncourt, la Montansier fera parler d'elle jusqu'à sa mort, à quatre-vingt-dix ans, sous Louis XVIII !
Le 11 novembre 1918, l'armistice de la victoire est signé, en dépit des protestations du général Pétain, qui voudrait poursuivre l'offensive. Le 25 juin 1940, l'armistice de la défaite est accepté par le Maréchal, pour limiter les conséquences de la Débâcle. Pourquoi la victoire de 1918 a-t-elle été perdue en moins de vingt-deux ans ? Pétain, commandant en chef jusqu'en 1931, inspecteur de la Défense aérienne de 1931 à 1934, ministre de la Guerre en 1934, a-t-il une responsabilité dans l'affaiblissement de l'armée et dans la désastreuse conduite de la guerre en 1939-1940 ? Non, estime Guy Pedroncini, qui traite ici de la période la moins étudiée de la vie du Maréchal. Il montre les efforts de Pétain, pour conserver une armée forte, après la victoire de 1918. [...] En dépit de son prestige, il n'eut pas les moyens d'imposer ses vues. Il les a exposées dans de nombreux discours, largement cités par Guy Pedroncini, qui témoignent d'une vision claire du présent et des menaces de l'avenir. Plus encore, il les a défendues dans le secret des délibérations du Conseil supérieur de la guerre, puis du Conseil permanent de la défense nationale. Occupant une place importante dans cet ouvrage, celles-ci pourront apparaître ardues au profane, mais intéressantes au passionné d'histoire militaire. Elles sont nécessaires pour connaître, à la fois les positions du maréchal Pétain, et celles des autres grands chefs. L'auteur évoque, naturellement, les succès de la guerre du Rif, que Pétain avait accepté de conduire en 1925-1926, son action comme ministre de la Guerre, la réussite de son ambassade en Espagne, en 1939-1940, d'où il fut rappelé pour s'engager dans la gestion d'un désastre sans précédent, à un âge - 84 ans - qui ne favorise pas une adaptation à des circonstances aussi tragiques.
On sait peu de choses sur la vie d'Antoine Guiscard de La Bourlie (1658-1711), mais sa réputation d'aventurier, de séducteur, d'intrigant politique a nourri l'intérêt admiratif de ses contemporains : La Palatine, Swift, Defoe, Saint-Simon, Voltaire...
Sa vie est dominée par la haine qu'il voue à Louis XIV, auquel il s'était opposé dans la rivalité amoureuse. Voué à l'exil, en France comme à l'étranger, il attire partout la sympathie des puissants grâce à son esprit, à sa séduction, et à un caractère qui mêle les turpitudes aux élans charitables. Au nom de la liberté de conscience, il mène de vastes complots, qui le conduisent à travers toute l'Europe, lui font prendre des identités successives, jusqu'à finir emprisonné à la Tour de Londres.
Il n'est guère de personnalité plus fascinante que Guiscard, doté de tous les vices et d'une énergie quasi surhumaine, qui lui permet de parvenir à ses fins. Pour restituer une personnalité si complexe, il fallait à la fois le talent d'un historien capable de brosser la fresque secrète du siècle de Louis XIV, et celui d'un romancier à la manière d'un Philippe Erlanger capable de donner corps à ce personnage singulier, sorte de compromis génial entre un Mazarin et un Gaston d'Orléans.