Célébrée dans le monde entier comme la plus grande peintre animalière de son temps, Rosa Bonheur (1822-1899) fut la première artiste à recevoir la croix de la Légion d'honneur grâce à l'impératrice Eugénie, et la première femme à recevoir la rosette grâce au président de la République, Sadi Carnot.
Dans un siècle qui considérait les femmes comme des mineures ou des incapables en Droit et en capacités, les assujettissant à un père, un frère ou un mari, leur interdisant l'accès au savoir et à toutes formes de pouvoir, y compris celui de gagner décemment leur vie, Rosa Bonheur se jura de « relever la femme ».
Composée à partir de journaux, de correspondances inédites, de témoignages laissés par les proches de Rosa Bonheur, cette biographie est la première à faire entendre au plus près la voix de l'artiste avec sa véritable personnalité, jusqu'ici souvent masquée par des témoignages approximatifs.
Dans l'histoire de la France, les femmes, et avant tout les reines, ont souvent régné sur le coeur et l'esprit de leur peuple, bien qu'elles n'aient pas toujours exercé le pouvoir.
Pendant quinze siècles, certaines ont joué un rôle prépondérant en se montrant plus lucides, plus préoccupées du bonheur de leurs sujets sinon plus attentives au rayonnement de la monarchie. Si les rois ont fait la France, on peut dire que les rein l'ont sans doute aimée davantage. Le 5 septembre 1725, Louis XV épouse Marie Leszczynska. Pour cette princesse inconnue, fille du roi de Pologne en exil, Stanislas Ier, ce mariage inattendu est un cadeau du destin.
La gentillesse de la charmante Polonaise et l'amour du jeune roi balaient les préjugés. Mais le conte de fées ne dure qu'une dizaine d'années, le temps de donner naissance à huit filles et à deux garçons, dont l'un meurt en bas âge. Puis le "Bien-Aimé" se met à collectionner les favorites. La reine, tout en se tenant à l'écart de la politique, continue d'assumer ses tâches avec dignité et dévoile son vrai visage qu'Anne Muratori-Philip révèle ici dans tout son éclat.
Reine de France par son mariage avec le roi Louis VII, auquel elle ne donne que deux filles, Aliénor d'Aquitaine est répudiée en 1152. Erreur politique sans doute, car elle se remarie un peu plus tard avec le futur roi d'Angleterre, lui apportant en dot le Poitou, la Gascogne, la Marche, le Limousin et le Périgord. Les historiens nationalistes lui ont fait grief d'avoir été à l'origine des guerres qui, pendant deux cents ans, ont opposé France et Angleterre.
Philippe Delorme rend à Aliénor d'Aquitaine sa véritable stature : celle d'une femme maîtresse de son destin, d'une souveraine lucide et lettrée, protectrice des artistes et des troubadours, disparue à l'âge, alors exceptionnel, de quatrevingt-deux ans.
En passant la nuit avec Louis XV, le 28 février 1745, Jeanne-Antoinette Poisson n'a qu'une idée en tête : devenir la favorite officielle du Roi. Elle le restera pendant près de vingt ans, un record pour une maîtresse royale ! Harmonieuse, ambitieuse, raffinée et énergique, la nouvelle marquise de Pompadour devient aussi l'amie, la confidente, la consolatrice, la thérapeute, la raison de vivre du Bien-Aimé. Sans cette petite femme aux yeux gris-bleu - son véritable ministre des beaux-arts et son éminence rose - ce dépressif chronique aurait peut-être sombré dans une profonde mélancolie. Aurait-il fait travailler les meilleurs architectes, peintres et sculpteurs du temps ? Aurait-il toléré les philosophes et les pères de l'Encyclopédie ? Sa confiance en elle sera telle qu'il en viendra presque à lui donner les pleins pouvoirs : ainsi pourra-t-elle choisir les ministres, décider des orientations diplomatiques du royaume - pas toujours habilement ! - et créer l'art de vivre à la cour de Versailles. Quel superbe destin que celui de cette petite roturière qui meurt à quarante-deux ans, tuberculeuse et épuisée de s'être tant battue pour se maintenir aussi longtemps sur la première marche du trône !
Rescapée, en 531, d'un massacre où les Francs ont anéanti sa famille, Radegonde n'a que onze ans lorsque Clotaire Ier, déjà marié quatre fois, décide d'en faire son épouse. Elle use de sa beauté, de sa culture et de son intelligence pour exercer une influence sur cet homme cruel qui lui fait horreur. Mais, bouleversée après qu'il eut assassiné son frère, elle décide de mettre un terme à sa vie conjugale et se retire dans le monastère de Sainte-Croix, à Poitiers, où elle prend le voile. Tissant un vaste réseau diplomatique, elle en fait vite un centre de rayonnement intellectuel et spirituel européen. Par sa vie religieuse exemplaire, elle recueille l'admiration de ses contemporains qui lui donnent le titre de Mère de la patrie. Elle demeure comme l'une des plus grandes souveraines de France.
Jean II, surnommé le Bon en raison de sa bravoure, succéda en 1350 à son père Philippe VI, premier roi Valois après l'extinction des Capétiens directs. Héritant d'un royaume affaibli et d'une autorité contestée après la défaite de Crécy, il s'efforça de redresser la situation en réorganisant l'armée et en assainissant les finances. Trahi par les grands qui changeaient de parti au gré de leurs intérêts, il fut malheureusement vaincu par le Prince Noir à la bataille de Poitiers.
Roi méconnu, il réunit à la couronne la Bourgogne et le Dauphiné. Ce portrait dressé à partir d'une contre-enquête minutieuse aide à comprendre sa personnalité, vivante incarnation des vertus et des faiblesses du tragique XIVe siècle. Il fut le créateur du Franc.
Roi méconnu, il réunit à la couronne la Bourgogne et le Dauphiné. Ce portrait dressé à partir d'une contre-enquête minutieuse aide à comprendre sa personnalité, vivante incarnation des vertus et des faiblesses du tragique XIVe siècle. Il fut le créateur du Franc.
Dans l'histoire de la France, les femmes, et avant tout les reines, ont souvent régné sur le coeur et l'esprit de leur peuple, bien qu'elles n'aient pas toujours.
Exercé le pouvoir. Pendant quinze siècles, certaines ont joué un rôle prépondérant en se montrant plus lucides, plus préoccupées du bonheur de leurs sujets, sinon plus attentives au rayonnement de la monarchie. Si les rois ont fait la France, on peut dire que les reines l'ont sans doute aimée davantage. Héritière des Médicis, belle-fille de François II, épouse d'Henri H, mère de François II, de Charles IX et d'Henri III, elle tient pendant trente ans la barre de l'État, dont quatorze de pouvoir absolu.
Confrontée à huit guerres de religion, aux luttes des Guise et des Bourbons pour s'arroger le pouvoir, aux interventions de l'Espagne et de l'Angleterre, elle se bat avec un courage admirable contre tous les facteurs de désintégration. Mais, on ne peut laisser dans l'ombre ses fautes - dont la Saint-Barthélemy au premier rang - ni ses erreurs politiques, sa méconnaissance des thèses économiques des premiers mercantilistes, ses dépenses inconsidérées et ses guerres.
Jean-Pierre Poirier signe ici une biographie magistrale qui remet en lumière la grandeur et les lacunes d'une reine hors pair.
1801. Un homme né dans un port de Macédoine, petit négociant en tabac, ne sachant ni lire ni écrire, débarque dans la vallée du Nil. Se hissant à la tête de l'Égypte, il devient en quatre ans, quelque trente siècles après Ramsès II, le dernier pharaon. Maître absolu, il réalise l'impossible, arrache le pays aux ténèbres, crée un empire qui s'étend du golfe Persique au désert de Libye, du Soudan à la Méditerranée, soit dix fois la France -la moitié de l'Europe- se rapprochant ainsi des nues où trône son idole : Napoléon Bonaparte. D'une terre sans forêt, il tire une marine. Il fonde des écoles, des hôpitaux, un arsenal, des industries, une armée -la plus puissante de tout l'Orient- importe les premières machines à vapeur, dote l'Égypte de plus de cent soixante kilomètres de canaux, d'un télégraphe aérien, fait planter plus de cent mille pieds d'olivier et dix millions de mûriers aux frontières du désert. Et tout cela, il l'accomplit avec la France et grâce au Français.
C'est le dernier pharaon - celui à qui la France doit l'obélisque de la concorde- que Gilbert Sinoué fait revivre sous nos yeux. Il le fait, avec l'extrême rigueur de l'historien et le grand talent de conteur qu'on lui sait.
"Sans doute parce qu'il vit le jour dans ce pays et qu'il comprend si profondément le Proche-Orient, Gilbert Sinoué a-t-il pu pénétrer avec tant de finesse la mentalité de son héros, analyser ses réactions, comprendre les mobiles qui l'animèrent et, guidé par une érudition méticuleuse et sans faille, suivre jusqu'à sa mort l'invraisemblable aventure de l'homme de Kavala."
Christiane Desroches Noblecourt
En 879, les fils aînés de Louis II, dit le Bègue, Louis III et Carloman montèrent très jeunes sur le trône et régnèrent conjointement. Ils montrèrent toutes les vertus qui les rendaient dignes de la couronne, notamment dans leur lutte contre l'envahisseur viking sur lequel ils remportèrent plusieurs victoires. Mais l'un et l'autre moururent prématurément de façon accidentelle (chute de cheval, accident de chasse), et ils furent momentanément remplacés, en 884, de façon discutable, par leur cousin, l'incapable roi de Germanie, Charles le Gros.
Ce chaos monarchique appela au trône le comte Eudes de Paris, ancêtre de la dynastie capétienne.
Les Guises, qui régnèrent longtemps en maîtres sur les affaires politiques de la France, connurent une ascension foudroyante sous le règne d'Henri II et devinrent tout-puissants sous celui de François II. Ils se rendirent célèbres en se faisant les champions de la cause catholique et en déclenchant la première guerre de Religion.
Leur illustre maison était originaire de Lorraine et se déclarait issue de Charlemagne. Le plus célèbre de ses princes, Henri le Balafré, paya de sa personne ses prétentions à la couronne : il mourut assassiné à Blois sur ordre d'Henri III. L'aventure des Guises ne s'acheva pas sur ce fameux épisode ni sur l'avènement de leur nièce et cousine Marie Stuart au trône d'Écosse puis de France.
Elle se poursuivit avec ceux que leurs contemporains nommèrent « les petits Guises » : Charles, amiral du Levant, héros du siège de La Rochelle ; Henri II, impliqué dans plusieurs complots contre Mazarin, proclamé roi de Naples ; Marie, mécène du compositeur Marc-Antoine Charpentier.
Autour du rameau principal, gravitèrent encore d'innombrables rejetons : les cardinaux Jean et Charles de Lorraine, fins esthètes, qui jouèrent un rôle considérable dans la lutte impitoyable contre les protestants.
Henri Pigaillem retrace avec brio la saga de cette dynastie princière, avide de pouvoir et d'honneurs.
Injustement éclipsé par la renommée de son père saint Louis et par celle de son fils Philippe IV le Bel, Philippe III, qui règna quinze ans, est néanmoins un grand roi. Il demeure avec Philippe Auguste le plus grand rassembleur de terres françaises, ayant annexé de vastes comtés. Il participa à la huitième Croisade. Il se soumit aux règles de la justice, liant des relations courtoises avec la noblesse, le clergé et la bourgeoisie. Son ardeur et sa bravoure lui valurent le surnom de Hardi. Ce sont quinze années d'un règne brillant que relate ce volume fondé sur des sources irréfutables.
Création Studio Flammarion / portrait de Philippe III le Hardi, détail d'une enluminure extraite de l'ouvrage Ordre de la consécration et du couronnementdes rois de France, XIIIe siecle, © Rue des archives/Tal
Si les figures d'Hérode le Grand et de son fils, Hérode Antipas, sont aujourd'hui connues du grand public, c'est grâce aux Évangiles. On retient le plus souvent d'Hérode qu'il est le méchant roi qui, après avoir reçu les mages, tenta de tuer Jésus en ordonnant le massacre des Innocents ; et de son fils, qu'il fit décapiter Jean-Baptiste pour tenir une promesse faite à sa nièce, Salomé, après qu'elle eut dansé devant lui. Mais qu'en fut-il en réalité ?
Confrontant les diverses sources, de Flavius Josèphe aux Évangiles en passant par les découvertes archéologiques, l'auteur tente de cerner les personnalités complexes d'Hérode le Grand, de ses fils et petits-fils, indissociables du contexte religieux, politique et culturel d'une Judée où se multipliaient les conflits de tous ordres. Hérode le Grand a-t-il été un roi juif ? Est-il coupable du massacre des Innocents ? La danse de Salomé a-t-elle eu lieu ? Que sait-on de la passion malheureuse qu'éprouva le futur empereur romain Titus pour Bérénice, la reine juive ?
Après avoir été un dauphin rebelle, hostile à la politique de Charles VII, son père, Louis XI monta sur le trône à trente-huit ans. Faisant preuve des plus remarquables qualités d'homme d'État, il sut achever la guerre de Cent Ans, triompher de Charles le Téméraire sans combattre et abattre la puissante Maison de Bourgogne. Avec lui, la monarchie prit un nouveau relief, l'hexagone ses limites quasi définitives. Personnalité contrastée et subtile, machiavélique mais injustement calomniée, Louis XI domina son temps. Diplomate, soldat, économiste, administrateur hors pair, il fut surtout un précurseur. N'ayant pensé, tout au long de son règne, qu'à tracer pour la France les routes de l'avenir, il occupe, dans la galerie de nos rois, une place inégalée et prestigieuse.
Ecarté illégalement de la succession au trône par le traité de Troyes en 1420, Charles VII, renié par sa mère, Isabeau de Bavière, et fils d'un roi fou, Charles VI, contesté par la moitié de la France, raillé par ses adversaires, parvient à chasser els Anglais de son royaume et à terminer la guerre de Cent Ans. Il rabat l'orgueil des féodaux, réforme l'armée, la justice, les finances et l'administration, en dépit des complots et des trahisons. des noms prestigieux traversent son règne digne de Shakespeare : Jeanne d'Ar, Dunois, Jacques Coeur, Agnès Sorel. De son royaume il fait un Etatet, de son peuple déchiré par la querelle des Armagnacs et des Bourguignons, une nation. Tout cela eût-il été possible sans la fascinante épopée de Jeanne d'Arc ?
Fils du poète Charles d'Orléans, Louis XII naquit en 1462. Ce prince humilié par Louis XI, en révolte contre Anne de Beaujeu, monta sur le trône à trente-six ans, après la mort de Charles VIII. Il épousa Anne de Bretagne afin d'assurer le rattachement de cette province à la France. Épris de gloire, il conquit la moitié
de l'Italie, fut un temps l'arbitre de l'Europe, mais dut faire face à une coalition formée par le pape Jules II et l'empereur Maximilien Ier. Réaliste, avisé, bienveillant, il sut être un
excellent roi. Législateur, réformateur, justicier, ouvert aux aspirations des classes laborieuses, attentif à simplifier et à alléger la fiscalité, il mérita le surnom de Père du Peuple. Louis XII est le trait d'union entre le Moyen Âge et la Renaissance.
Pendant presque mille quatre cents ans, des rois se sont succédé de manière quasiment ininterrompue sur le trône de France.
Ils étaient issus de trois célèbres dynasties, les Mérovingiens, les Carolingiens et les Capétiens. A travers l'épopée tumultueuse de leurs vies et de leurs règnes, où se révèlent des personnalités diverses et parfois controversées, renaissent avec un grand éclat les heures les plus prestigieuses et les plus exaltantes de notre Histoire.
Roi à douze ans, Charles VI eut un des règnes les plus longs de notre Histoire.
Marié en 1384 à Isabeau de Bavière, il se libéra bientôt de la tutelle de ses oncles et gouverna par lui-même. Tout annonçait une époque brillante. Mais la démence qui le frappa, en 1392, provoqua une impitoyable guerre entre Armagnacs et Bourguignons. Pendant les rémissions de sa maladie, il tenta en vain de rétablir la paix. La victoire d'Azincourt (1415), l'assassinat de Jean sans Peur à Montereau permirent à Henry V d'Angleterre d'hériter du royaume de France.
Le roi fou n'était plus qu'un spectre couronné. Cependant, ce fut lui qui sauva l'unité de la France grâce à l'amour que lui vouait son peuple. Ce règne apocalyptique eût inspiré Shakespeare, s'il était né français.
Il est l'incarnation du Grand Siècle et de l'apogée de la France. Jamais monarque ne fut, plus que lui, Roi à chaque instant de sa vie. À l'éclat et à la splendeur de son règne répondent un écrasant labeur personnel, une lutte continuelle pour paraître égal à lui-même et d'abord en bonne santé. Ses conquêtes, ses revers, sa grandeur devant l'adversité, ses maîtresses, ses deuils, la sérénité de ses derniers jours, composent une passionnante aventure humaine. Il n'est pas un coeur français que la personne du Roi-Soleil puisse laisser indifférent, malgré ses fautes. Mais selon le mot de Napoléon, le soleil n'a-t-il pas lui-même ses taches ?
La vie d'Henri IV est pareille aux gaves pyrénéens qui l'ont vu naître. Venu de son petit royaume de Navarre et de sa principauté de Béarn, il se retrouve roi sans couronne, sans femme, sans argent. Il conquiert alors pièce à pièce son royaume, met fin aux guerres de religion, relève la France de ses ruines, restaure en dix années seulement son économie, lui rend sa place en Europe. Fondateur de la dynastie des Bourbons, personnalité complexe, chaleureuse, fascinante, homme de guerre mettant toujours la loi au-dessus de la force et la paix au-dessus de la gloire, Henri IV reste le plus populaire et le plus aimé de nos rois. Au-delà de « la poule au pot », du « panache blanc » et du Vert Galant, il est indubitablement le roi de coeur des Français.
Quelle place, dans la Gaule du Ve siècle finissant, une princesse pouvait-elle tenir ? Aucune, en principe, dans un univers entièrement dominé par la violence et la sauvagerie des hommes... Lorsque, à vingt ans, Clotilde, princesse burgonde et catholique, épargnée dans son enfance lors de l'assassinat de ses parents, accepte d'épouser le jeune roi païen des Francs, Clovis, elle est destinée à devenir le pion docile d'une vaste stratégie diplomatique où des souverains barbares ambitionnent de se tailler des royaumes. Mais elle refuse de jouer ce rôle. Restée fidèle au catholicisme, elle devient l'alliée de l'Église et conduit, malgré les épreuves, son époux à la foi de Rome, décidant ainsi du destin de la France. Veuve à trente-cinq ans, elle est confrontée aux haines, rivalités et meurtres qui minent sa famille. Elle se retire dans un monastère de Tours où elle finit sa vie, en 545, dépouillée de toute vanité terrestre.
Roi méconnu, âme sensible et caractère énigmatique, Louis XIII est l'inflexible serviteur du devoir politique, sacrifiant avec abnégation ce qu'il a de plus cher au bien de l'État et à la gloire de la France. Opprimé dans sa jeunesse par sa mère et tourné en dérision par Concini, trahi par sa propre femme Anne d'Autriche, par Monsieur, son frère, par ses amis les plus proches, jamais il ne dévie de la route qu'il s'est tracée, en dépit des obstacles et des complots, malgré de cruelles déceptions et les tourments infligés par une santé de plus en plus défaillante.
Ses amitiés et ses amours sont cornéliennes, son entente avec Richelieu, un chef-d'oeuvre d'intelligence et de perspicacité. L'éclatante réussite de leur alliance permet l'éblouissante ascension du Roi-Soleil.
Triste destin que celui du Carolingien Charles III le Simple, troisième fils de Louis II le Bègue ! Il n'a que cinq ans en 884, quand son frère Carloman meurt sans héritier. Les Normands désolent la France, et les Grands du royaume, refusant de laisser régner un enfant, appellent au trône Charles le Gros, roi de Germanie, bientôt déposé. Les vassaux élisent alors à la royauté Eudes, comte de Paris. Quand celui-ci meurt, Charles, âgé de dix-neuf ans, est enfin reconnu roi. Il se manifeste comme un souverain entreprenant, s'empare du royaume de Lotharingie et établit la paix avec les Normands. Ses maladresses provoquent néanmoins une nouvelle opposition des Grands, qui élisent au trône le duc Robert, frère d'Eudes, puis Raoul, duc de Bourgogne. Choisissant de lutter contre ses vassaux, Charles, capturé, meurt misérablement en prison.Ses maladresses provoquent néanmoins une nouvelle opposition des Grands, qui élisent au trône le duc Robert, frère d'Eudes, puis Raoul, duc de Bourgogne. Choisissant de lutter contre ses vassaux, Charles, capturé, meurt misérablement en prison.
La dynastie mérovingienne, fondée par Clovis, a duré deux siècles et demi (481-737).
Roi des Francs Saliens, ce dernier parvient à conquérir la Gaule romaine et à l'unifier. Son baptême, sous l'impulsion décisive de son épouse Clotilde, est un événement capital : il permet la christianisation de l'Europe. Ses fils, après le concile réuni par leur père en 511, l'année de sa mort, parachèvent son oeuvre grandiose mais se lancent dans des luttes fratricides. C'est ainsi qu'à travers les tumultes de leurs règnes se dessine la France. Chef de guerre victorieux - Soissons (486), Vouillé (507) -, homme politique avisé, protecteur du catholicisme, Clovis est, en Occident, l'héritier des empereurs de Rome. Il est aussi la préfiguration de Charlemagne.
Philippe IV le Bel domine la fin du Moyen Âge. Son règne reste cependant une énigme, de même que son caractère et sa personne, animée par un véritable génie politique. Fut-il réellement un roi de fer ou jouit-il d'une réputation usurpée ? À travers des événements dramatiques (l'attentat contre le pape Boniface VIII, le procès et la chute des Templiers, l'adultère des trois brus, la lutte contre l'Angleterre), émerge une volonté constante et tendue vers un but unique : la grandeur du royaume de France. Chez lui affleurent une ingéniosité et une imagination hors du commun mais aussi un machiavélisme indéniable. Il aurait, en somme, pu dire, comme Louis XIV, à qui il ressemble par plus d'un point, trois siècles plus tard : "l'État, c'est moi", s'il n'avait été lui-même l'État dans toute l'acceptation du terme.
Le carolingien Charles III le Simple fut déposé en 922 par les Grands du royaume sur l'accusation d'en négliger le gouvernement. Pour le remplacer, ils élurent le chef de l'aristocratie, le duc des Francs Robert, frère cadet d'Eudes, qui avait régné de 888 à 898.
Élection méritée : ce preux avait bouté hors du royaume les envahisseurs normands et participé au traité qui avait accordé à leur dernière tribu l'occupation de l'actuelle Normandie. Son chef Rollon avait accepté le baptême et choisi pour parrain le duc Robert.
Charles le Simple, voulant récupérer son royaume, l'envahit une nouvelle fois avec une armée recrutée en Lotharingie. Il fut repoussé, mais Robert périt dans le combat. Son sacrifice ne fut pas vain : un peu plus tard, Hugues Capet, son petit-fils, fut élu au trône.