Vénérée pour la virtuosité de son jeu, son incroyable vaillance et ses audaces, ou dénigrée pour sa personnalité incandescente, son anticonformisme et ses outrances médiatiques, jamais star n'a autant déchaîné les passions que Sarah Bernhardt (1844-1923), dont le seul nom reste une légende.
Celle qui fut la muse des plus grands écrivains et des plus célèbres portraitistes de son temps, avant d'inspirer romanciers, dramaturges et cinéastes, ne fut pas seulement une actrice
géniale. La mythique « Voix d'or », comme la surnommait Victor Hugo, cumulait tous les talents, également auteure, peintre et sculptrice de renom. Révulsée par la misère, l'injustice et l'intolérance, elle se fit aussi connaître pour ses engagements courageux : elle ne cessa de lutter contre la peine de mort, s'engagea aux côtés de Zola pendant l'affaire Dreyfus et combattit avec Louise Michel pour les droits, civils et politiques, des femmes.
On croyait tout connaître de « la Divine », mais l'ouverture de sources longtemps inaccessibles, archives et correspondances inédites, a permis de découvrir des aspects insoupçonnés de
cette personnalité brûlante.
C'est la vie de cette Sarah Bernhardt, étonnamment moderne, que ressuscite Hélène Tierchant avec une vraie tendresse et une plume vivante et délicate.
« Je m'armai pour la lutte, aimant mieux mourir en plein combat que m'éteindre
dans les regrets d'une vie manquée. »
Sarah Bernhardt
C'est un voyage guidé dans l'univers de la pensée gaullienne que propose François Kersaudy, qui s'emploie à replacer les propos du Général dans leur contexte et à révéler les enjeux qui les sous-tendent. Qu'il s'agisse de l'Europe, de l'armée, de l'OTAN, de la force de frappe, de l'ONU, de l'Afrique, de l'Asie, de l'économie, des médias, des écrivains ou de la mort, ces réflexions montrent une fois encore leur extraordinaire dimension prophétique. Mais les commentaires abondamment sourcés de l'historien mettent également en évidence les desseins secrets, les contradictions, les faux-semblants et les nondits qui ont émaillé la carrière de ce personnage d'exception : « Il ne faut jamais mentir, disait-il, mais il n'est pas interdit de se montrer astucieux... »
Sous la plume brillante de François Kersaudy surgit un de Gaulle surprenant et inédit.
« Vous croyez que je ne le sais pas, que la décolonisation est désastreuse pour l'Afrique ? C'est encore une chance si, ensuite, ils ne quittent pas leurs pays pour venir s'installer en France... »
« Rémy ! Mettez-vous bien dans la tête qu'un militaire de carrière n'est jamais intelligent ! »
« Il n'est pas exclu que la Chine redevienne au siècle prochain la plus grande puissance de l'univers. »
« CECA, CED, Euratom, Marché commun, tous ces organismes internationaux sont bons pour attraper la vérole. »
Créatrice d'Hercule Poirot et de Miss Marple, Agatha Christie est l'auteure de langue anglaise la plus vendue après Shakespeare. Pianiste, soprano, infirmière, globe-trotteuse, championne de surf, épouse modèle passionnément amoureuse de ses deux maris et mère d'une fille, la « duchesse de la Mort » a eu mille vies.
4 décembre 1926. La voiture d'Agatha Christie, 36 ans et déjà star du roman policier, est retrouvée près de l'étang de Silent Pool. La police s'interroge : qu'est-il arrivé à sa célèbre propriétaire ? S'agit-il d'une fugue, d'un accident, d'une mise en scène géniale comme elle sait si bien en imaginer ? Béatrix de l'Aulnoit fait toute la lumière sur cette énigme qui fit la une de la presse durant onze jours et passionne toujours ses millions de lecteurs.
Libre, indépendante, aventurière, Agatha Christie adorait autant vivre en Angleterre qu'au Moyen-Orient. Elle a publié soixante-six romans, quatorze recueils de nouvelles et a également connu la gloire comme auteure de théâtre. Toujours à l'affiche, sa pièce La Souricière bat tous les records de longévité. Et pourtant, elle ne s'est jamais considérée comme un « écrivain ».
De Londres à Bagdad, c'est la vie trépidante et romanesque de cette Anglaise à l'humour indémodable que cette biographie nous fait découvrir.
Admirateur de Kissinger qu'il a rencontré de nombreuses fois, Gérard Araud raconte l'homme dans toute sa complexité et le parcours exceptionnel de celui qui fut l'un des plus grands acteurs de la politique étrangère du XXe siècle.
Jeune Juif né en Allemagne en 1923, d'une intelligence lumineuse, travailleur et cabotin à l'excès, Henry Kissinger fut conseiller à la Sécurité nationale, puis secrétaire d'État auprès du président Nixon. Il joua un rôle central dans l'histoire des États-Unis et du monde : fin de la guerre du
Vietnam, ouverture vers la Chine, détente avec l'URSS... Ses prouesses furent nombreuses, ses revers aussi.
C'est en diplomate que l'auteur retrace, avec de savoureuses anecdotes, la trajectoire de ce mal-aimé des Américains, négociateur hors pair qui suscite autant d'admiration que de détestation.
"La vie de Winston Churchill, homme d'État et homme de guerre exceptionnel, est un roman ; elle est ici racontée comme tel, sans un mot de fiction.
Se fondant sur des recherches dans les archives de huit pays, la consultation de quelque quatre cents ouvrages et l'interview de nombreux acteurs e témoins, ce récit épique mené brillamment par François Kersaudy montre comment un homme solitaire, longuement façonné par d'exceptionnels talents et de singulières faiblesses, a pu infléchir le cours de notre siècle."
Oui, Marie-Antoinette a vécu un véritable roman d'amour avec le comte de Fersen. Cette question, qui a bouleversé tous ceux qui se passionnent pour la reine, est enfin résolue grâce aux preuves irréfutables apportées par une technologie de pointe appliquée aux lettres qu'elle a échangées avec le gentilhomme suédois. La correspondance miraculeusement retrouvée en 1982 comportait des passages raturés illisibles. Soumis à la fluorescence des rayons X, ils ont révélé leurs secrets en 2020. Evelyne Lever, qui avait été l'une des premières à consulter ces précieux documents, a eu le privilège d'assister à leur « décaviardage ».
En une dizaine de chapitres, elle retrace cette poignante histoire d'amour qui s'ébauche au début du règne de Louis XVI et se poursuit pendant la Révolution, avant de publier l'intégralité de ces lettres secrètes où se mêlent sentiments et projets politiques. La personnalité des deux protagonistes en sort considérablement enrichie.
Une histoire fascinante.
Charles de Beistegui (1895-1970), héritier de l'une des plus grandes fortunes du Mexique, mène, entre Paris, Londres, Madrid, Biarritz et Venise, une vie fastueuse et créative, mondaine et cosmopolite, au coeur de la Café Society. Mais qui est vraiment ce mystérieux prince des esthètes ?
Au début des Années folles, Charles de Beistegui se lie à une poignée de jeunes privilégiés - les Noailles, les Faucigny-Lucinge, les Pecci-Blunt - qui veulent participer au renouveau créatif de l'avant-garde artistique.
Passionné par les arts décoratifs, il entreprend de créer plusieurs résidences. Son appartement des Champs-Élysées, son hôtel particulier, son château de Groussay deviennent la vitrine de son goût audacieux, à mi-chemin entre le XVIIIe siècle français et le XIXe anglais et imprégné de
références revisitées, qui infl uencera les créateurs.
En 1948, il fait l'acquisition du palais Labia à Venise, le restaure, le réinvente et, en 1951, y organise le « bal du Siècle » où 1 500 invités - aristocrates européens, milliardaires sud-américains, socialites new-yorkais, artistes, couturiers et mondains - sont conviés. Cette fête restera dans les annales comme la plus fastueuse du XXe siècle.
Dandy épris de beauté et d'absolu, metteur en scène de son existence, Charles est devenu un personnage mythique et, au-delà, l'incarnation d'un style, qui suscite plus d'admiration et de notoriété que de son vivant. Longtemps hors du temps, Charles de Beistegui est désormais de notre temps.
Alexandra David-Neel est la plus célèbre des exploratrices. Déguisée en mendiante, elle est la première femme européenne à pénétrer en 1924 dans Lhassa, la capitale du Tibet, alors interdite aux étrangers.
On croit connaître le destin de cette infatigable voyageuse, mais sait-on qu'Alexandra David-Neel (1868-1969) a été une féministe de la première heure, journaliste, cantatrice, authentique anarchiste ne voulant dépendre de personne ?
Pour percer le mystère de la vie de cette femme incroyable, il y a un repère, un fil conducteur auquel Laure Dominique Agniel redonne toute sa place : son mari, Philippe. L'ami, le confident, le seul avec qui elle laisse tomber le masque.
Les milliers de lettres à son époux nous éclairent sur sa quête acharnée de liberté pendant les 101 années de son existence. Les différents noms qu'elle a portés traduisent ce cheminement vers l'invention de soi : née Alexandra David, elle associe le nom de son mari au sien pour signer son oeuvre Alexandra David-Neel.
Dans un style limpide et enlevé, Laure Dominique Agniel nous restitue la vie menée tambour battant d'une femme en avance sur son temps.
Rupert Murdoch, plus grand magnat de la presse de l'histoire, manipule l'information à l'échelle mondiale. Inspirateur de la série Succession, il est aujourd'hui l'un des hommes les plus puissants de la planète.Héritier d'un petit journal d'Adélaïde, en Australie, Rupert Murdoch a bâti un empire médiatique qui couvre quatre continents. Depuis plus de 70 ans, il dirige ses équipes d'une main de fer et a fini par prendre possession du Times, du Sun, du Wall Street Journal, de Fox News... Ces médias lui procurent une influence sans précédent tant sur les opinions publiques que les dirigeants occidentaux, qui se disputent ses faveurs. Considéré comme « l'homme le plus dangereux du monde » par le président des États-Unis Joe Biden, Murdoch ne cesse de vouloir peser sur le cours de l'histoire, au bénéfice de ses idées ultra-conservatrices.Dans cet ouvrage, David Colon, spécialiste de la propagande et de la manipulation de masse, décrypte la personnalité, les méthodes et les buts plus ou moins avouables de ce Citizen Kane des temps modernes, qui fait et défait les gouvernements, combat sans relâche la construction européenne, et propage d'innombrables fausses informations et théories du complot.
Sonia Delaunay s'est longtemps effacée derrière l'oeuvre de son mari Robert qu'elle vénérait. Mais qui est-elle vraiment ? Moderne, exigeante et visionnaire, du couple Delaunay, la vraie créatrice, c'est elle. Seule femme peintre parmi l'avant-garde du XXe siècle naissant, Sonia souffre toutefois d'une réputation de « touche à tout ». Avec ses tissus imprimés, ses meubles, ses objets, ses vêtements, elle fait vivre sa famille, mais surtout crée l'art d'embellir le quotidien. Généreuse, elle se lie d'amitié avec les artistes majeurs de son époque - Apollinaire, Cendrars, Tzara, Diaghilev, Kandinsky... - qui s'invitent à sa table et avec lesquels elle collabore dans une camaraderie joyeuse et inventive.
Sophie Chauveau raconte avec passion le destin d'une artiste exceptionnelle, une vie magnifique, bousculée par deux guerres et toutes les révolutions picturales du XXe siècle. De l'Ukraine des shtetls au Saint-Pétersbourg des tsars, en passant par Berlin, Paris ou l'Espagne, voici le destin de celle qui ne vécut, jusqu'à 94 ans, que pour son art.
Qui aujourd'hui se souvient de la campagne de Nubie et du sauvetage des temples d'Abou Simbel ? Qui sait que l'exposition Toutankhamon de 1967 au Petit Palais à Paris a vu sortir pour la première fois d'Égypte l'extraordinaire trésor du jeune pharaon et a contribué à rétablir les relations diplomatiques entre de Gaulle et Nasser ?
Qui a en mémoire la venue à Paris de Ramsès II, le premier de tous les rois d'Égypte à prendre l'avion et à être reçu avec les honneurs d'un chef d'État ? Qui a conscience que la place éminente que tient désormais la civilisation pharaonique dans notre imaginaire moderne est le fruit des batailles menées par une femme, Christiane Desroches Noblecourt ?
Résistante, conservatrice en chef du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, Christiane Desroches Noblecourt a incarné l'égyptologie française pendant près de cinquante ans. Grâce à sa volonté, son humour, son engagement mais aussi sa férocité qui lui ont permis de s'imposer dans un univers d'hommes, elle a engendré de nombreuses vocations et est devenue une grande figure du XXe siècle.
Le 11 novembre 2021 ont eu lieu les funérailles d'Hubert Germain, l'ultime survivant des 1 038 membres de l'Ordre de la Libération, institué par le général de Gaulle pour distinguer les meilleurs de ses frères d'armes. À 101 ans, il était le dernier des Compagnons.
Hubert Germain n'a que 19 ans quand il s'engage, en juin 1940, dans le combat pour la libération de la France : cinq années sous les armes qui le marqueront à vie et seront l'amorce d'un engagement total au service de son pays.
En 1942, il se distingue à la fameuse bataille de Bir Hakeim en Libye, sous les ordres du capitaine Gabriel de Sairigné, où il se révèle un véritable exemple de calme et de courage. Il combat ensuite à El-Alamein en Égypte, est blessé en Italie, débarque à l'été 1944 en Provence. À la Libération, il se tourne vers une carrière politique de député de Paris puis de ministre de Georges Pompidou.
Sous la plume émouvante de Guillemette de Sairigné, la fille de son capitaine, la mémoire d'Hubert Germain revit. Ces pages sont un précieux cadeau pour la jeunesse d'aujourd'hui qui, confrontée à de nouveaux défis, peut trouver dans ce parcours atypique et brillant une ardente leçon de vie.
« Tu es un petit ange de génie et de fidélité. » Ainsi Céline parlait-il de sa femme, Lucette Almanzor (1912-2019), connue sous le nom de Madame Céline. De leur rencontre en 1936 jusqu'à la mort de l'auteur en 1961, la danseuse et l'écrivain ne se sont jamais quittés. Elle est dépensière, il est radin, elle est charmante, il est bourru. Il est mal habillé, elle est élégante. En 1943, ils se marient, pour le meilleur parfois, comme pour le pire souvent. Grâce à des archives inédites et des témoignages surprenants, David Alliot perce le mystère de cette étrange alchimie qui unit ce couple pas comme les autres et révèle la destinée de cette femme aussi discrète que mystérieuse
« Fouché, bien sûr, ne m'était pas un inconnu. Fouché de Nantes, le bourgeois impécunieux, le petit professeur en soutane des collèges de l'Oratoire, Fouché le conventionnel, le tueur de roi, le proconsul de Nevers et de Moulins, le mitrailleur de Lyon, le tombeur de Robespierre et le cauchemar de Napoléon, le ministre de tous les régimes, l'inventeur de la police moderne, le bâtisseur d'État, le théoricien et l'homme d'action, l'aventurier, le conspirateur et le parvenu. Assurément l'un des hommes les plus puissants de son époque, en tout cas l'un des plus étonnants. Rares sont ceux qui inventèrent de nouvelles règles du jeu sans attendre la fin de la partie. Fouché a été de ceux-là. »
Emmanuel de Waresquiel fouille jusque dans ses moindres recoins la vie d'un homme aussi dissimulé que contradictoire. À l'aide de larges fonds d'archives - dont beaucoup sont inédits -, il dessine le portrait brillant d'un incroyable personnage jusqu'ici incompris et desservi par sa légende noire. Il nous donne ce faisant un Fouché d'une surprenante actualité.
Blanche de Castille (1188-1252), infante d'Espagne, épouse de Louis VIII, mère de Saint Louis et régente de France, a marqué de son empreinte l'histoire tumultueuse du Moyen Âge.
Mariée à 11 ans, Blanche de Castille fait figure de simple monnaie d'échange destinée à sceller la paix entre la France et l'Angleterre. Mais à la mort Louis VIII, elle devient responsable de la destinée du royaume. Le peuple se méfie de cette étrangère et les grands seigneurs complotent et multiplient les révoltes contre l'autorité royale. Celle que Marcel Brion appelle la « Dame Louve » devra affronter de nombreuses difficultés pour maintenir son fils, le futur Saint Louis, sur le trône de France. À travers ce portrait magistral, l'auteur brosse aussi celui, tout en clair-obscur,
d'une époque à la fois trouble et florissante.
« Pareil à l'éclair, je flambe au moindre feu que je rencontre », lit-on dans un sonnet adressé par Michel-Ange à Tommaso dei Cavalieri. Cette figure du génial titan, Marcel Brion la fait revivre dans ce livre passionnant.
« Ce feu intérieur, lorsque Michel-Ange taille la pierre ou peint, habite les corps : feu du dynamisme de l'action, feu de la passion, feu spirituel de la foi chrétienne forgée dans l'ascèse savonarolienne puis éclairée par les doctrines des "illuminés" du cercle des amis de Vittoria Colonna. Comme tous les grands Toscans, violents et tendres, Michel-Ange contient dans son être le plus secret cette braise du feu sacré qui, des grands sensuels aux grands mystiques, est feu d'amour » (Marcel Brion).
Comment Adolf Hitler, enfant des régions les plus écartées d'Autriche, a-t-il pu avoir cet inimaginable ascension en Allemagne ? Comment, dans le milieu provincial où il a grandi au sein d'une famille insignifiante, a-t-il pu développer un charisme diabolique, réussissant à entraîner tant d'hommes dans ses funestes desseins ? Comment, quand et pourquoi les obsessions et les préjugés d'Hitler se sont-ils formés ? Comment a-t-il pu développer une telle idéologie meurtrière ?
Trente et une lettres du fonctionnaire des Douanes Alois Hitler, père d'Adolf, qui dormaient oubliées dans le grenier d'une ferme de Haute-Autriche, révèlent aujourd'hui - pour la première fois - une vision authentique de la famille Hitler. Elles permettent à l'historien viennois Roman Sandgruber de renouveler en profondeur le récit de l'enfance et de la jeunesse du futur dictateur. Il jette ainsi, avec la maîtrise que lui a reconnue la presse internationale, une lumière nouvelle sur les rumeurs et les légendes obscures qui entourent la figure du père, en dessinant en même temps une image saisissante de l'éducation du Führer.
Jean-Baptiste Colbert, qui fut jadis une des figures mythiques du « roman national », est aujourd'hui violemment remis en cause, comme le sont la plupart des « grands hommes » de l'histoire de France. On s'interroge sur les ressorts de son ascension, on s'inquiète de l'origine douteuse de sa fortune, on conteste la pertinence de ses réformes, on souligne son penchant pour l'autopromotion.
Pour y voir plus clair, les auteurs explorent de nouvelles sources, dressent pour la première fois un bilan d'ensemble de l'action de Colbert pendant les deux décennies où il fut le ministre de Louis XIV et suivent, sur près de quatre siècles, les avatars du « mythe Colbert ». L'itinéraire de Jean-Baptiste n'est pas séparé de celui des Colbert qui l'ont précédé et de ceux qui l'ont suivi. Le portrait de famille éclaire la personnalité de l'homme, dont la psychologie est à son tour révélatrice de l'imaginaire des élites françaises.
Replacée dans la longue durée de l'histoire de France, son oeuvre se révèle complexe, foisonnante, pas toujours couronnée de succès sur le court terme, mais incroyablement féconde avec le temps. Elle est une des bases sur lesquelles repose l'État tel que nous le connaissons : en ce sens, Jean-Baptiste Colbert mérite bien de demeurer le « grand Colbert ».
Cent-cinquante ans après sa mort, Alexis de Tocqueville reste un mystère. Trop libéral pour la droite, trop aristocrate pour la gauche, il est un démocrate de raison et non de coeur.
Son génie est d'avoir pensé la démocratie dans toutes ses dimensions, notamment sa face sombre - la tyrannie de la majorité et sa passion pour l'égalité - qui peut la faire basculer dans le despotisme. Voilà pourquoi il est d'une actualité saisissante au moment où les nations libres traversent une crise sans précédent depuis les années 1930. Nul mieux que lui n'a montré que la démocratie peut s'effondrer de l'intérieur, sous l'effet de l'individualisme, des émotions collectives et de la fascination pour la violence. Nul mieux que lui n'a souligné qu'elle dispose de formidables ressources pour relever les défi s nés des transformations du capitalisme, des régimes ou des idéologies qui entendent la détruire. Car Tocqueville est aussi un combattant de la liberté, qui a lutté pour l'abolition de l'esclavage, la réforme du système pénitentiaire et l'enracinement de la République. Un combattant de la liberté qui nous rappelle qu'elle dépend de l'engagement de chacun à la défendre.
Officier des corps francs pendant la drôle de guerre, Pierre de Chevigné (1909-2004) rallia la France libre à la fin de juin 1940 et devint l'un des hommes de confiance du général de Gaulle. Il vécut avec ce dernier l'apothéose de la libération de Paris et fut nommé compagnon de la Libération en 1945.
Élu à l'Assemblée nationale sous les couleurs du MRP, haut-commissaire à Madagascar en 1948 et 1949, secrétaire d'État à la Guerre (1951-1954) puis ministre de la Défense nationale en mai 1958, il rompit avec l'homme du 18 juin dont les conditions du retour au pouvoir l'avaient ulcéré. Il bascula alors dans une opposition résolue au magistère gaullien.
Adossée à des archives américaines, britanniques et françaises largement inédites, cette biographie apporte des éclairages nouveaux sur les débuts de la France libre au Moyen-Orient, sur les négociations militaires entre Américains et Free French en 1942 et 1943, ainsi que sur les hauts et les bas de la libération du Nord de la France au fil de l'été 1944. De Madagascar en crise à l'Algérie en guerre en passant par l'Indochine tumultueuse, elle parcourt les premières étapes d'une décolonisation française dont Chevigné, à sa manière, incarna les prises de conscience et les fractures.
Une histoire d'aventure et de liberté, d'amour et de service, de passion et de rupture.
Cinquième « Robert » d'une lignée de navigateurs, pêcheurs, armateurs ou négociants malouins, Surcouf le corsaire (1773-1827) devient une véritable légende à moins de trente ans.
Dans ce récit vivant, l'écrivain de Marine Dominique Le Brun démêle enfin le mythe de la réalité. Il nous fait découvrir l'histoire truculente d'un gamin qui ne vibre que pour la mer. Si ses toutes premières navigations furent sur des négriers, il s'illustre très vite dans la guerre de course. Audacieux et fin stratège, il s'empare, avec sa légère corvette, d'un vaisseau colossal se battant à un contre quatre ! Le Tigre des mers, comme le surnomment les dirigeants de la Compagnie britannique des Indes orientales, règne dès lors sur le Bengale avec une agilité maritime et combative exceptionnelle. En cinq ans et huit mois, sillonnant l'océan Indien en tous sens, le redoutable corsaire capture une cinquantaine de navires, anglais pour la plupart. Fortune faite, il s'établit à Saint-Malo comme armateur et négociant, demeurant néanmoins un homme d'action. Car aux heures glorieuses de l'Empire succèdent des temps plus sombres - l'invasion du pays, la Restauration, les Cent-Jours, le retour de Louis XVIII, l'avènement de Charles X... -, autant de périodes au cours desquelles Surcouf manifeste son engagement,son patriotisme et son goût inépuisable pour le panache.
Belle des belles, disait d'elle Cocteau, la danseuse Cléo de Mérode (1875-1966) illumina la Belle Époque, incarnant la Parisienne et la capitale du luxe. Popularisée par des milliers de cartes-photographiques, elle a été idolâtrée des rois et des puissants, fantasmée par tous, copiée par toutes qui adoptèrent sa coiffure à bandeaux.
En ce mois de février 1950, retirée depuis seize ans de la scène, la première star française se berce de ces souvenirs, les revers de son exceptionnelle gloire oubliés : sa réputation de cocotte, séductrice, impudique, manipulatrice et scandaleuse ! Elle pense n'être dans les mémoires que l'icône de 1900. Elle se trompe. Dans Le Deuxième Sexe, tout juste publié, Simone de Beauvoir la traite de prostituée ! Offensée d'être assimilée aux grandes horizontales du demi-monde, elle décide d'intenter un procès à la philosophe, de répondre à l'injure par le récit de sa vie.
À partir de sources inexploitées, Yannick Ripa déconstruit la légende pour redonner vie à cette femme, à son entourage célèbre et aux figures de ce temps-là. Cette première biographie est aussi la radiographie d'une époque, devenue un mythe après les horreurs des conflits mondiaux, éclairée ici sous un jour nouveau.
Premier président de la République et dernier souverain régnant de notre histoire, Louis-Napoléon Bonaparte suscite toujours passions et jugements contradictoires. Pour Victor Hugo, il fut « Napoléon le Petit », alors que Pasteur considérait son règne comme l'un des plus glorieux de tous les temps. Figure majeure du XIXème siècle, il en incarne l'esprit, la diversité, les contradictions : homme de réflexion et d'action, autocrate et démocrate, autoritaire et libéral, réactionnaire et progressiste, apôtre de la paix et fauteur de guerre. Qui était réellement Napoléon III ? Considéré comme l'un des meilleurs connaisseurs de l'histoire politique du XIXème siècle, Éric Anceau enseigne à l'université Paris-Sorbonne et à Sciences-Po Paris.
Héritière d'une richissime famille juive américaine, Peggy Guggenheim (1898-1979) a rassemblé une des plus belles collections au monde d'art moderne.
Excentrique, anticonformiste, libertine, Peggy Guggenheim éprouve un goût effréné pour l'art et les artistes. Après guerre, sur les conseils de son ami André Breton, elle expose à Londres Kandinsky, Calder ou Brancusi. Venue à Paris, elle achète, paraît-il, un tableau par jour, aide Giacometti et Picasso, puis elle part à New York où elle épouse Max Ernst. En 1942, sa galerie Art of this Century révèle au public les surréalistes européens - Paul Klee, Marcel Duchamp, Piet Mondrian - et la jeune avant-garde américaine - Jackson Pollock, Marc Rothko. En 1949, installée à Venise, au bord du Grand Canal, dans un palais du xviiie siècle, elle expose une somptueuse collection que le monde entier admire encore aujourd'hui.
Mais Peggy Guggenheim est aussi une femme malheureuse qui se trouve laide et rate ses deux mariages. Avide de tous les plaisirs, elle a pensé sa vie comme une oeuvre d'art. Elle boit, danse et s'étourdit dans une vie tumultueuse, sans cesse à la recherche de la beauté. Dans un récit enlevé, Francine Prose dresse le portrait d'une femme iconoclaste, intransigeante et attachante.